de MYR le Samedi 23 Août 2008 11:04
Tout d'abord un peu de sémantique :
On devrait dire par exemple "Groupe turbo moteur" (GTM) ou "Groupe turbo propulseur" (GTP), mais pour des raisons de facilité on dira malgré tout "Turbine". Pour faire un parallèle cela reviendrait à qualifier un moteur à pistons de "vilbrequin" de "bielle" ou de "soupape".
Pour simplifier encore plus les explications qui ont déjà été données, et les étendre un tout petit peu :
Au milieu de ce moteur que l'on appelle donc improprement "Turbine", il y a une chambre de combustion dont le rôle est de créer une détente des gaz vers l'arrière du dit moteur (vers la tuyère).
La détente (en principe ...) ne peut pas se faire vers l'avant, car à l'avant il y a un compresseur (ou des compresseurs) qui aspire et comprime l'air vers l'arrière (c'est étudié pour créer une pression suffisante et un débit suffisant en utilisation normale). Ce compresseur peut être comparé (en quelque sorte ...) à un ventilateur dont le flux est dirigé vers le foyer de la cheminée.
Ce flux, cette vitesse des gaz brulés (dus à l'augmentation de volume crée par la combustion) est récupéré à l'arrière, au maximum de ce qui est possible et rentable de faire, par des étages turbines. Elles peuvent être comparées à des moulins à vent.
(Petite digression : On parle d' "étages" car compresseurs et turbines sont souvent accompagnés d'une partie fixe constituée d'aubes non mobiles. Leur rôle est de diriger correctement les filets d'air et selon le cas : diminuer ou augmenter la vitesse de l'air et la pression. Ce "tandem" partie mobile + partie fixe est appelé "étage".
Compresseurs et turbines sont solidaires d'un même arbre, si bien que pendant le fonctionnement (hors démarrage) ce sont les "turbines" qui entrainent le(s) compresseur(s).
Le principe de fonctionnement est donc d'une simplicité enfantine. Dans l'ordre : Ventilateur - Chambre de combustion - Moulin à vent.
Pour la conception et le détail de fonctionnement des divers éléments, c'est une autre musique ...
Le démarrage consiste à faire tourner l'ensemble grâce à la batterie de l'aéronef ou grâce au "groupe de parc" extérieur, puis de faire enflammer le mélange air/carburant avec des étincelles (Juste pendant un court moment pour les étincelles car ça devient rapidement autonome : le feu ainsi crée s'auto alimente).
Un dispositif (un régulateur à piston isodrome dans le circuit carburant par exemple) permet de réguler la quantité carburant de façon à stabiliser le régime moteur à un ou des régimes voulus.
Même en cas de panne de génération électrique ou de batterie, ça continue à tourner. Le seul moyen d'arrêter le moteur c'est de couper l'arrivée carburant.
C'est un système très fiable, et dont le principe général de fonctionnement est bien moins compliqué qu'un moteur à pistons.
Le seul problème pratique au niveau de l'utilisateur (du pilote) c'est de ne pas solliciter trop de puissance trop rapidement, car un brusque afflux d'une trop grande quantité de carburant va créer une trop grande détente de gaz. Cette trop grande détente se réalisera bien sûr vers l'arrière, mais également vers l'avant. C'est ce dernier point qu'il faut éviter. En effet, le carburant arrivera trop vite par rapport à la quantité d'air admise, il y aura parfois une limitation due à un décrochage des filets d'air sur les aubes du compresseur. Ce pauvre compresseur ne va pas pouvoir aspirer tout l'air qu'il voudrait comme il le voudrait, la pression générée par le compresseur ne sera pas suffisamment élevée pour contrer l'autre pression qui arrive en sens inverse.
Ce phénomène de détente vers l'avant s'appelle le "pompage". C'est très violent et se traduit mécaniquement par un retournement du bout des "ailettes" (ou aubes devrait-on dire) de(s) compresseur(s). Ca se remarque en vol par un bruit "d'explosion", ou dans les moindres cas par une saccade de petites détonations comme un bruit de mitraille. La survitesse et l'augmentation de température qui en résultent dans les cas extrêmes peuvent provoquer un allongement des aubes par l'effet combiné de la température et de de la force centrifuge (allongement de toutes les aubes, c'est à dire celles des compresseurs mais aussi celles des turbines). Elles peuvent frotter sur le carter, voire même provoquer un grippage complet. Comme quoi les "turbines" aussi peuvent "serrer" !
Dans les moteurs modernes il y a très probablement des sécurités pilotées par les logiciels qui court-circuiteront par avance en fonction de tout un tas de paramètres l'action du pilote en limitant le débit carburant.
Bien évidemment comme pour toute mécanique, il peut y avoir des problèmes de rupture de ceci ou de cela. Ces ruptures sont favorisées par les vibrations de fréquences très élevées car la "turbine" tourne très vite. C'est générateur de "criques" c'est à dire de micro fissures qui au tout début sont à peine décelables à l'oeil voire pas du tout. En général cela ne concerne que les éléments externes du moteur (les tuyaux, les cosses des filasses électriques, la tôle, les accessoires et machins qui gravitent autour, etc ...).
Dans le moteur, il y a très peu de problèmes. Lorsqu'ils surviennent : c'est souvent à cause de la mauvaise utilisation que j'ai décrite plus haut.
En cas d'incendie par exemple, le problème est réglé de façon simple : On coupe l'arrivée de carburant de façon manuelle grâce à une manette coupe feu qui se trouve dans le poste de pilotage.
Voila, c'était ma petite contribution rendue possible par les vagues souvenirs de mon ancien métier de mécanicien et de mécanicien volant sur appareils à voilures tournantes (on dit aussi "mec nav" ou mécanicien navigant, parfois mécanicien de bord, ou mécanicien d'équipage). Mes explications sont volontairement simplistes, et je l'espère un peu didactiques (un peu tardives par rapport à la date de la question) . Elle est donnée avec plaisir, et en même temps elle a été faite par quasi obligation, car à peine arrivé sur ce forum je me suis fait allumer parce que je ne servais à rien.
Faut-il toujours servir à quelque chose ? Y a t-il un philosophe dans la salle ?
La plupart du temps je ne continuerai à "servir à rien" car je n'affirme des choses que lorsque que je les connais parfaitement. Le plus souvent, je poserai des questions sur ce forum sur des choses que je connais pas ou mal, où dont je souhaite des précisions.
Si ça ne plait pas, comme je l'ai déjà dit, il suffira de me censurer, de m'exclure du forum, ou m'inscrire sur la liste des "ignorés", ou tout simplement ne pas lire lorsque mon pseudonyme apparaitra.
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MYR le Dimanche 8 Février 2009 11:14, édité 3 fois.
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