Juste un peu de poésie...
Posté: Jeudi 28 Juin 2012 17:58Ca fait longtemps que j'hésite à citer une lettre que Jacques, un amoureux de la nature en général et des Vosges en particulier, a écrite à Jean-Marie, lorsque, lors d'une promenade, il decouvre la parapente et le deltaplane:
"...Mais voilà que d'autres, meilleurs amants que moi peut-être, décident d'aller plus loin. Alors, ils déferlent la grand'voile qu'ils ont emportée sur le dos. Une voile légère comme l'air qui la gonfle, colorée comme la roue du paon. Elle grandit, s'enfle, s'arrondit. Et puis, ils quittent la terre, accrochés à leurs suspentes et leurs gouvernes. Certains parviennent à s'élever, à voler vraiment. Ou bien, ils restent là, suspendus dans le vide, comme cloués au ciel. Les autres, dans le silence où seulement murmure la toile qui négocie avec les vents les conditions de la descente, glissent sur l'air, doucement, vers les replis intimes de la montagne au ventre rond. Femme assise. Hanche courbe, et courbe épaule. Horizon poitrine lourde. Fille nue, lèvres offertes et charnues. Ou, en robe d'air et d'eau, ligne moulée de bleu. Les formes pleines et rebondies s'allongent à tous les horizons de la rose des vents, appellent des caresses que le regard appuie. Ces montagnes sont de chair! Lascives ou chastes, douces vagues de la terre, elles se font câlines et cajoleuses, maternelles et nourricières. Et l'enfant de la terre assis, un instant, sur des courants d'air plonge lentement vers une autre évidence à cueillir: l'existence affirmée d'une nature généreuse. Et l'homme, tout petit, rejoint la matrice qui le fit naître un jour.
Et en même temps que je regarde se balancer au loin le petit parachute qui touche bientôt le secret de la vallée avant de disparaître, je me donne à l'indolence... "
(Extrait de "Vivre les Vosges en pente douce" page 19)
Rien d'autre à y ajouter...
"...Mais voilà que d'autres, meilleurs amants que moi peut-être, décident d'aller plus loin. Alors, ils déferlent la grand'voile qu'ils ont emportée sur le dos. Une voile légère comme l'air qui la gonfle, colorée comme la roue du paon. Elle grandit, s'enfle, s'arrondit. Et puis, ils quittent la terre, accrochés à leurs suspentes et leurs gouvernes. Certains parviennent à s'élever, à voler vraiment. Ou bien, ils restent là, suspendus dans le vide, comme cloués au ciel. Les autres, dans le silence où seulement murmure la toile qui négocie avec les vents les conditions de la descente, glissent sur l'air, doucement, vers les replis intimes de la montagne au ventre rond. Femme assise. Hanche courbe, et courbe épaule. Horizon poitrine lourde. Fille nue, lèvres offertes et charnues. Ou, en robe d'air et d'eau, ligne moulée de bleu. Les formes pleines et rebondies s'allongent à tous les horizons de la rose des vents, appellent des caresses que le regard appuie. Ces montagnes sont de chair! Lascives ou chastes, douces vagues de la terre, elles se font câlines et cajoleuses, maternelles et nourricières. Et l'enfant de la terre assis, un instant, sur des courants d'air plonge lentement vers une autre évidence à cueillir: l'existence affirmée d'une nature généreuse. Et l'homme, tout petit, rejoint la matrice qui le fit naître un jour.
Et en même temps que je regarde se balancer au loin le petit parachute qui touche bientôt le secret de la vallée avant de disparaître, je me donne à l'indolence... "
(Extrait de "Vivre les Vosges en pente douce" page 19)
Rien d'autre à y ajouter...