de asaubesty le Mercredi 5 Décembre 2007 02:53
Désolé j'ai pas pu répondre plus tôt : en formation à Paris, loin du climat de la Côte d'Azur, avec accés limité à Internet. Alors mes réponses aux diverses remarques :
- Alors oui, on a choisi le tricycle par sécurité : moins de chances de le casser (le vent de travers à Cannes n'est jamais laminaire, et toujours délicat).
- Les perfs ne sont pas impactés sur CR100 tricycle par rapport au classique (même motorisation, traînée plus faible de la roue avant carénée). J'investis personnellement, en plus du temps hallucinant que ça me prend, environ 2 ans de salaire, que j'avance au club ; d'autres membres investissent aussi de fortes sommes dans l'achat du kit et des éléments externes (marouflage, instruments...) Une option limitant les risque de faire un cheval de bois ou de sortir de piste, au même prix, ça me plaît bien, et à eux aussi! Si ça avait été mon avion perso, j'aurais pris un classique, car j'adore les atterros de piste. Mais en tant que président, je choisis le mieux pour le club, pas ce que je préfère (avec le soutien des voltigeurs les plus expérimentés que je connaisse).
- Beaucoup de pilotes m'ont déjà dit "Ah, en tricycle j'irai essayer". Notre association a aussi pour but de promouvoir et de démocratiser la voltige, de tenter de l'ouvrir au plus grand nombre, y compris ceux peinent à maîtriser le train classique, mais arrivent à voltiger en sécurité. J'en ai vu, au bout de 2 ou 3 vols sur CAP10, dire "c'est impossible que je puisse un jour poser cet engin, j'abandonne". J'ai eu les mêmes doutes, mais la passion était trop forte, j'ai continué! Notre association n'a pas pour but, selon ses statuts, de promouvoir le train classique.
- Aujourd'hui on apprend sur tricycle, et le passage sur classique est délicat ; rajouté à la nouveauté de la voltige, ça peut dégoûter les moins vaillants. Moi j'ai commencé le train classique sur CAP10, et j'étais "lâchable" en voltige avant de l'être en tour de piste, comme beaucoup d'autres : 30h avant mon premier solo sur CAP10! (pourtant j'avais 100h de tricycle, mais je suis pas doué!) A 180 euros de l'heure (ben oui on est à Cannes, on a des taxes), on a envie de voltiger, pas de faire des TDP : l'aspect financier est à considérer!
- Le CR100 classique a normalement une roulette folle, contrairement à celle du CAP10 qui est conjuguée (enfin via des ressorts, pas directement comme en tricycle). Du coup les dernières dizaines de mètres avant la "vitesse contrôlée" sont délicats, plus que sur le CAP. Une fois j'ai posé à 25 kt en plein travers le CAP avec la roulette folle (ressort cassé en vol, plus de verrouillage), ben on m'aurait donné une olive j'aurais fait de l'huile!! Par contre j'ai trouvé le CR100 à train classique plus facile à poser au niveau de l'arrondi qu'un CAP10.
- J'ai trouvé (mais c'est juste mon avis) que le CAP10 était plus délicat à poser que certains autres trains classiques "sympas" comme le Mousquetaire ou le Husky, par exemple. Pour les Cub et autres, il parait que c'est aussi dur, je ne sais pas, je n'ai pas testé! Le CAP est assez instable, le contrôle au pied est efficace mais nécessite d'être précis, une demi-seconde d'inattention pour rentrer un cran de volet et il sort de piste (ne jamais quitter le bout de piste des yeux!!). Un vent de travers laminaire m'inquiète peu, mais à Cannes c'est toujours turbulent, et là c'est plus impressionnant.
- C'est vrai que la version classique est un peu plus jolie. Mais une fois dans l'avion on ne voit plus à quoi il ressemble! (Dixit un voltigeur expérimenté : 4000h!)
Bref c'est un choix qui a fait, et fait encore débat. Notre CR100 sera le deuxième tricycle de la série, autant que je sache (et le 38eme CR100). Comme quoi les habitudes ont la vie dure, car l'avion en l'air est le même, seul le comportement au sol change, et choisir - à prix égal - le plus facile, ça paraît logique pour un club qui fait de l'instruction!.
Je vous recommande le site de Dyn'aero, dans la revue de presse il y a un article intéressant de Christophe Robin sur le sujet.
Merci pour les messages de soutien. C'est vraiment du boulot, avec beaucoup de pression (remboursement des prêts, etc...), beaucoup de décisions à prendre. Sans certains membres fabuleux de mon club, qui donnent de leur temps sans compter (entre autres Guillaume Ribaric, le Trésorier, et Nicolas Eynaud, qui passent leurs weekd-ends sur l'avion), sans tous les autres soutiens, comme celui de notre Cher Léon, ou de nombreux mécanos et constructeurs d'avions, nous n'aurions pas osé franchir le pas.
Et un jour il volera...
Bons vols à tous, tricycle ou classique!! (Plutôt tricycle avant ou tricyle arrière, comme disait Feu Klop).