Cette année la traditionnelle semaine de voyage aero s’annonçait compliquée. Impossible departir en juin, Covid, météo, dispo machine, rien n’était joué. Alors que je n’y croyais qu’à moitié, mon coéquipier était plus optimiste et il avait raison car ca s’est décanté petit à petit et nous sommes parti début septembre. Le site
https://reopen.europa.eu/fr nous a bien aidé pour organiser le périple en fonction du Covid.
L’Espagne étant hors-jeu ainsi que le Royaume Uni, on espérait faire le tour des Alpes via l’Italie et Salzbourg et on rêvait de la Croatie. On s’était dit qu’on aviserait au dernier moment afin de savoir si on tournerait dans le sens horaire ou anti horaire autour des montagnes et que dans le pire des cas on resterait en France en allant explorer « le grand nord ». A J-2 on se penche sur la prévi et on se décide à commencer notre périple via l’Italie.Préalablement un ami nous avait gentiment prêté les Avioportolano qui sont de bonnes cartes ainsi que le bouquin qui va avec. Même si pas très bien fichu il est complet. On tire les VAC, on consulte les forums pour des compléments d’info et surtout on envoie un petit mail de déminage (redevance, PPR, Avgas…)aux terrains envisagés afin d’éviter les surprises désagréables. Dans l’intervalle Croatie et Slovénie deviennent états non grata.
Jour J : Bellegarde – Cannes – Marina diCampoAprès un faux départ dont la pudeur m’interdit de donner la raison ici nous sommes en l’air. On passe Chambéry puis mon équipier qui est CDB sur ce vol trace direct à travers les Alpes. Il connait bien cette route. On se faufile entre les cumulus et 1h40 plus tard on est en finale sur la 17 avec 20Kt plein travers. C’est pas souvent qu’on a autant de travers mais Bastien gère ca parfaitement. C’est pas la même chose pour le DR400 qui est au décollage. Balloté dans tous les sens,il nous semble au second régime. On serre les fesses pour lui mais finalement ca passe. On casse la croute, on avitaille (1.65 euros/L), on vérifie la dernière et zou (taxe 19 euros).
Au moment du départ de LFMD ca souffle toujours. Décollage, une bourrasque « soulève »l’aile et je sens mon amortisseur gauche qui se détend. J’interromps ! La tour me demande si ca va. Oui ca roule, on remonte, on se réaligne et c’est reparti mon quiqui. Pas de soucis ce coup-là. Temps de CUré sur la grande bleue ! 150 Nm au cap 100et nous voilà en finale Zig Zag sur la 16 à Elbe. Je serre un peu trop les virages et pose un poil long. Cette approche est superbe, la finale est très courte. J’imagine qu’en France ce terrain serait classé montagne. On ne trouve pas de voiture de loc et un taxi ayant pitié de nous fini pour nous amener au camping pour un prix raisonnable.
J+1 : ElbeOn reste deux nuits. On loue des VTT électrique qui prennent tout leurs sens sur cetteile franchement mal plate. La balade sur les crêtes est superbe. Plage, resto,balade dans la jolie ville de Portoferraio, l’été se prolonge un peu.
J+2 : Elbe - LuccaLe bus nous pose à l’entrée de l’aéroport (attention car il n’y a pas beaucoup de fréquence). Dans l’enceinte de l’aéroport de Marina di Campo non seulement il y a un hôtel avec piscine mais aussi un carrefour market bien pratique. Pas d’avitaillement(3.58 euros/L). On annonce le vol comme étant de l’instruction puisque l’un de nous est FI. 17 euros TTC, Bingo ! Bastien décolle et fait un TDP 16.Ayant appris de mon erreur il prend plus large et pose nickel. Puis direction Lucca (Lucques/LIQL) via Volterra et San Giminiano. Une heure de bonne heure et de bonheur. Arrivant par la sud la piste n’est pas visible car cachée derrière une rangé d’arbre. Le captain avait vu le coup venir, pas de soucis. On avitaille (2.18 euros/L) et un taxi nous mène en ville (28 euros). C’est sublime. Outre le charme de ces villes Italiennes celle-là est ceinte par des remparts qui constituent une promenade ombragée. On se régale au sens propre comme figuré.
J+3: Lucca – Zell am see – SalzbourgLe gros vol du voyage. Autorouteur nous dégrossi bien le travail. Des zones devraient nous gêner un peu. On pourrait tirer direct mais je ne me sens pas d’attaquer une partie des Alpes que je ne connais pas avec un carte au million et j’ai envie de passer par le lac de Garde. Le temps est brumeux. On monte vite à 7000ftpour profiter du vent de dos. On passe les Apenins puis la plaine du Pô. Le contrôle nous laisse faire (comme depuis le début d’ailleurs) tout ce qu’on veut. Qui a dit qu’il fallait voler en radada en Italie. On donne des points de report hyper loin devant et basta. Je comptais descendre à 2500ft au niveau du lac mais avec cette brume ca ne sert à rien et il faudra de toute façon remonter droit derrière. Hésitation sur la vallée à suivre jusqu’à Bolzano.Heureusement Bastien veille au grain. Les Dolomites sont magnifiques. Vers Brunico on nous annonce des Tornado en exercice dans le coin. On ne les verra jamais. Tant mieux. Le Brenner est ouvert on a donc un plan B, mais conformément au plan A on finit par sauter un col et nous voilà en Autriche. Je prends mes désirs pour des réalités et vire à droite dans une vallée assez étroite qui me semble être la bonne, Bastien toujours là, me reprend avant de finaliser cette connerie. C’était la vallée suivante ! Longue descente dans pour arriver en longue finale à Zell am Zee terrain bucolique lorsque la météo est calme. Ca doit être une autre paire de manche quand le vent se lève.26 euros de taxe, avitaillement à 1.85 euros/L, achat de la carte Rogers data Autriche au 500’000eme et repas sur la terrasse du resto de l’aérodrome.
Décollage en 08 face à la montagne puis virage sur le lac. On prend le chemin des écoliers jusqu’à Salzbourg et la topographie nous frappe. Ca ne ressemble pas à« nos » Alpes. A 5000ft on voit des vallées super encaissées, ave cdes lacs de partout et des montagnes très abruptes. C’est étonnant.L’aménagement de ce territoire doit être complexe et onéreux. A l’arrivée à LOWS nous sommes quasi seuls dans le circuit. Un contrôleur peu amène nous prend en charge et en grippe. On fait avec.
Une fois au sol tout va mieux et nous nous rendons en 10 minutes à pied au Hangar 7 de RedBull admirer
la marquele musée (gratuit). De là, le bus 10 nous mène au centre ville en 15 min. On se balade dans cette jolie ville harmonieuse pleine d’Eglises. C’est top mais ca n’a pas la saveur de l’Italie (là encore au propre comme au figuré).
J+4 :Salzbourg – Constance – Bellegarde
Toujours le bus 10 nous mène du centre-ville à General Aviation Terminal. Les formalités sont accomplies rapidement pour 60 euros. On ne part pas trop tôt car la météo à Konstanz est moche. Il faut que ca chauffe. On prend à nouveau le chemin des écoliers car au lieu de passer par la Bavière on passe par le Tirol et la vallée de l’Inn. Facile, beau, paisible. On se fait encore surprendre par la topographie. On est à 5000ft le col vers le Nord est donné pour 3800ft, on n’arrive pas à y croire tant qu’on ne le voit pas. Les montagnes sont si abruptes. Les vallées paraissent si étroites tant qu’on ne les voit pas pour de bon. En plus de la nouvelle carte on utilise la tablette pour confirmer ce qu’on anticipe, c’est bien pratique. Nous débouchons sur Neuschwanstein. Faut vraiment pas être futé pour avoir construit plein nord au pied d’une montagne si haute ! Puis on traverse la CTR de Freidrichafen ou un dirigeable est en approche. Posé sur la piste ondulée de Constance (on ne s’y attendait pas vu son état d’entretien apparemment parfait). Avgas a 2.1 euros/L, taxe à 9 euros et locations de 2 vélos pour 12 euros. On part manger via la piste cyclable sur l’ile de Reichenau.
Puis retour au bercail. On traverse le plateau Suisse de part en part en 1h30. Le contrôlenous laisse encore et toujours faire ce qu’on veut RAS.
Conclusion :11h30 de vol, 1100Nm environ. Ca se prépare, ca s’amende, ca se gère, ca instruit, ca donne envie de recommencer. On aimerait tous les deux voler dans une machine à150kt, mais le Régent ca va très bien aussi. Deux pilotes à bord valent mieux qu’un. Le contrôle en ce moment n’est pas débordé. Internet est quand même un bon outil tant en vol qu’au sol.