Plus que la puissance, c'est en premier le poids, et le rapport poids/puissance qui comptent:
- Le rapport poids/puissance permet des accélérations plus franches (
et aussi de meilleurs freinages, puisque en dehors des voitures modifiées n'importe comment, toute augmentation de puissance doit être équilibrée par l'augmentation des autres "performances", notamment en termes de tenue de route ou de freinage).
- En outre, à rapport poids/puissance équivalent, la voiture la plus légère passera plus vite (
et pourra freiner plus tard) du fait de la plus faible force centrifuge qu'elle subira.
Ceci posé, il y a une énorme différence de comportement entre les "anciennes" et les "modernes":
- Les capacités des "modernes" permettent des décélérations et mises en vitesse extrêmement rapides. Cela conduit souvent à un pilotage qui semble très "heurté" à mes yeux. Dans certains virage très lents, la télémétrie donne l'impression que la voiture s'arrête, tourne et repart comme si elle subissait un appontage suivi d'un catapultage!!!
- Les "anciennes" n'ont pas ces capacités (
notamment en freinage et tenue de route, l'accélération pouvant parfois être comparable aux "modernes" - Où l'on retrouve le fameux rapport poids-puissance). Elles nécessitent un pilotage plus en "finesse" afin de "conserver l'énergie"). Et plus encore lorsque l'on est sur des surfaces aussi glissantes qu'en rallye. D'où les remarques du grand Walter Röhrl. A noter en outre que le but du jeu est certes de freiner "le plus tard possible", mais
en fonction du véhicule pour être le plus efficace possible. Pas de freiner "trop tard" (
ça, c'est bon pour quand je joue au Joe Bar Team à moto...
).
=> C'est aussi là où l'expérience (
et aussi la télémétrie), permet de déterminer s'il est plus judicieux d'aller "au fond du virage", ou au contraire de ré-accélérer plus tôt. Cela dépend de la voiture ainsi que de la piste (
enchaînement de virages, type du revêtement à cet endroit, etc...). C'est ce qui fait la différence entre les pilotes.
Exemple: A Spa, un pilotes est intervenu à la radio pour dire à l'autre "Passe la 5e avant l'Eau Rouge, et gaz!". Effectivement, la piste ayant séché, le pilote en course a repris 3/4 de seconde au tour! Tant ce point conditionne le passage sur toute une partie de la suite du circuit...
Par exemple, j'avais comparé sur le circuit de Magny-Cours ma voiture de tous les jours, une Corvette Z06 de 2008, avec ma Corvette "de course", une C3 "ZL1" de 1969 (pourtant intégralement reconstruite, et châssis ressoudé selon le manuel "GM Performance" de l'époque).
- Puissances quasi identiques (
525 hp pour la Z06, 515 pour la ZL1, dont la préparation privilégiait la fiabilité).
- Poids assez proche (
1425 kg pour la Z06, 1550 pour la ZL1).
- Pneumatiques "modernes" pour les deux (
la ZL1 chaussant même des "slicks" de course).
La "moderne" Z06 passait partout avec une déconcertante
apparence de sécurité (
parce que lorsqu'elle décrochait, elle partait d'un coup sans "prévenir"). La vitesse de pointe et celles de passage étaient bien supérieures du fait des caractéristiques techniques "au top". Notamment un freinage qui avait à l'époque été mesuré supérieur à celui d'une Lamborghini Murcielago...
La "vieille" ZL1 montrait son âge, donnant l'impression de se placer où ELLE le voulait (
et pas moi...), de ne pas freiner mais juste ralentir (
en dépit du servo frein spécial de compétition, mais "de l'époque"...), et d'être dotée d'un châssis en chewing-gum (
bien qu'il ait été intégralement ressoudé, et malgré le renfort de l'arceau).
Mais pourtant... QUEL PIED DE SE BATTRE CONTRE UN TEL MONSTRE POUR LUI IMPOSER (un peu

) MA VOLONTE!!!
Inutile de préciser qu'en termes de temps, la "moderne" non préparée a atomisé la grand-mère de course... L'efficacité est une chose, le plaisir une autre.
Pour illustrer ce qu'est une voiture de course moderne, j'avais été surpris de voir que la LMP2 n'atteignait que 310-313 km/h dans les Hunaudières (au Mans). Alors que ma Corvette de route atteignait les 325 km/h!!!
Sauf que... Même si je considérais la Z06 comme une "ventouse" (
1,15g latéraux donnait vraiment l'impression d'être assis sur la portière...), la LMP2 passait en virage à.. 3,5g !!! Et ce sur des courses de 6 heures, voire 24!!! On comprend mieux pourquoi les pilotes sont des super-athlètes!
Là où l'on reboucle avec les problématiques de l'aviation, c'est sur le parallèle avec l'évolution des avions de voltige.
La hausse des puissances menée concurremment à la baisse des poids (
et l'augmentation des facteurs de charge limite) ont amené à une évolution qui tend à donner une impression de mouvements où la précision devient visuellement "heurtée" (
à mes yeux, je le précise).
C'est pourquoi alors que je me demande si je ne vais pas sauter le pas et devenir "propriétaire", je lorgne de plus en plus vers les "vieux" avions qui permettent cette élégance (
certes "obligée" du fait des "performances").
Les meilleurs du championnat du monde seraient bien en peine de s'aligner sur les programmes imposés s'ils volaient sur des avions des années 70.
Pourtant...
Comme en automobile ancienne, le plaisir ne réside-t-il pas
aussi en tenant compte des limitations inhérentes à l'âge de la machine ?
En ce qui me concerne, c'est indubitablement le cas...
De toute manière, je n'ai pas en point de mire le WEC, la F1, pas plus que les divers championnats de voltige. Juste le pur plaisir.
Et tant pis pour les "fâcheux" qui y voient des palliatifs à des complexes. Je me ferai un plaisir de leur présenter des pilotes féminines qui leur prouveront que les histoires de virilité n'ont rien à y voir
FbS:
Quant à Walter Röhrl, j'avais espéré le croiser à l'occasion de la "Eiffel Classic" où il vient chaque année faire des démonstrations avec d'anciennes montures. Hélas, alors que j'avais eu la chance que notre voiture soit retenue pour l'épreuve il y a quelques années, quelques côtes cassées m'ont empêché de participer...

Mais si je parviens à mettre la main sur une certaine voiture, j'ai bon espoir que notre candidature sera retenue
