S'il s'agit bien « d'espionner »(
un bien grand mot pour une petite chose) l'intimité du chef de l'Etat, que de remous pour si peu de choses (j
'allais écrire« tempête dans un verre d'eau », mais il semblerait que l'expression m'ait été récemment ravie?).
D'abord, parce que les fesses de« Brigitte » ou de « Manu » (Sic) ne m'intéressent pas
. C'est peut-être un moyen de vendre de la« presse » à des décérébrés, mais certainement pas de quoi m'intéresser, quand bien même se livreraient-ils à quelques ébats en plein air.
Ensuite parce que la phobie des drones parait devoir être aussi recadrée. Les fantasmes les plus délirants font trembler chacun. Mais si la « menace » potentielle existe, elle est plus limitée qu'on peut le croire.
Et même dans le cas d'un drone porteur d'explosif, il n'en reste pas moins que le préalable indispensable de l'action est de disposer de l'explosif à grande puissance. Si les affirmations des Vénézuéliens sont exactes, il s'agit de « C4 ». Explosif militaire quoi qu'on en dise pas si répandu que cela. La plupart des actes terroristes sous nos latitudes, restent à base de moyens peu pratiques (
bouteilles de gaz, produits chimiques lourds, etc...). Ce n'est pas avec un drone basique qu'un quelconque illuminé fomentera un attentat. Si l'on parle souvent de« véhicule piégé », c'est parce qu'il en faut un pour embarquer tout cet appareillage lourd et encombrant. Alors sur un drone...
Quant aux (
heureusement) rares susceptibles de disposer de C4, semtex et autre pentrite, ils sont suffisamment bien outillés pour que le type de drone nécessaire à leurs mauvais coup ne soit pas limité aux seuls modèles commerciaux grand public. Nous sommes là dans une autre dimension...
En ce qui concerne les moyens de lutte contre les drones, il me semble qu'il faut cesser de fantasmer, et revenir à la réalité.
Si l'on peut espérer suivre la piste d'un drone radio-commandé, un drone « programmé » n'est pas traçable autrement que à vue, ou par radar. Dans l'un et l'autre cas, bon courage pour suivre des engins de parfois quelques grammes au ras du relief. Ceux qui ont chassé la plume en bordure de forêt savent ce qu'il en est...
Il existe depuis des années des systèmes de brouillages, principalement utilisés pour lutter contre les déclencheurs à distance des explosifs improvisés. La lutte contre la télécommande de drone y a été intégré il y a belle lurette. J'ose espérer que le Président de notre nation dispose en permanence d'une telle protection.
Je ne me suis plus intéressé à ces questions depuis longtemps, mais le « canon à drones »me semble surtout un joli gadget, très dans l'air du temps (
tout électronique, pas de risque de dommages collatéraux, positionnement très technologique, etc...). Inutile de préciser que la protection par un système de brouillage comme ceux auxquels je penseme semble incontestablement plus efficace que ce « canon ». Ce dernier nécessite d'avoir préalablement identifié le drone,puis d'être en mesure de pointer le « canon » dans sadirection, et de lui laisser le temps d'agir (
quel est le temps de mise en œuvre du système?). Le tout dans les délais de réaction compatibles avec la protection d'un chef d'Etat. Bon courage les amis !
Mais cela ne vaut que pour les drones radio-guidés.
Pour un drone programmé, il est certes tentant d'espérer « griller » son électronique en vol.Cela me fait penser aux histoires de « canon à impulsions »qui ressortent de loin en loin. Joli sur le principe, mais incontestablement difficile à mettre en œuvre dans la pratique d'une protection quotidienne. Ici encore, les problèmes sont l'identification, le pointage, et le temps de mise en œuvre de la contre-mesure.
Et je n'évoque même pas l’éventualité d'un drone « durci » électroniquement. Je suppose que nous passons là dans des catégories d'appareils plus importants.Encore que l'on vend bien aux militaires des appareils de communication « durcis » de faible taille. Alors après tout, pourquoi pas un drone ?
Dans l'un et l'autre cas, il me semble que l'on retombe dans la même problématique si l'on ne veut pas un brouillage permanent et de grande ampleur.
Alors quitte à devoir physiquement viser l'engin avec quelque chose, je suis d'accord avec Gabinger, le« coup de 12 » est souverain. Et les retombées de petit plomb sont généralement bénignes (
ce qui n'est pas le cas en tir tendu. Ne pas confondre.).
Tiens, je vais peut-être tenter l'essai lors du prochain survol de ma piscine par un ULM ou avion trop curieux ?
Mais comme c'est plus gros qu'un drone, et que cela manquerait de sportivité
, je remplacerai le calibre 12 par du9mm Para ou du 308...
Plus sérieusement, encore que quel que soit le moyen utilisé pour « descendre » un drone, se posera toujours la question de ce qu'il advient alors de lui. Est-il réduit en miettes dès que touché ? Où va-t-il tomber s'il n'a pas explosé ? Et tout ce qui s'en suit. Cela me paraît un risquebien plus grand que les quelques petits plombs retombant suite au tir du fameux « coup de 12 ».
Sans oublier que surgissent maintenant les « nano-drones » dont certains sont prévus guère plus imposants qu'un gros insecte. Je doute qu'en ce cas, ils soient susceptibles d'être vulnérants. En revanche, ils sont principalement destinés au renseignement. Donc AUSSI à la prise de vue. D'ici à ce que, profitant subrepticement d'une fenêtre ouverte, l'on dirige l'un d'eux dans la chambre à coucher, voire les toilettes
présidentielles...