de alexzainal le Dimanche 2 Mars 2008 20:37
Bonjour,
Hé bien je fais partie des gens qui auraient voulu être là mais n'ont pas pu ! J'étais de service ce jour là. Je suis contente d'avoir apporté une petite contribution en sortant mes gribouillis, mais j'aurais préféré faire acte de présence.
Et vue la météo du jour en France, je pense que beaucoup auraient voulu et n'ont pas pu !
Mais là n'est pas le sujet, finalement.
Bravo à tous ceux qui sont venus, notamment nos jeunes de Paris, mais aussi JC Roussel qui a montré le soutien de la fédération en se déplaçant, ce qui a donné du poids à cette action.
Nous sommes nombreux à craindre qu'elle n'ait pas beaucoup de conséquences positives, mais nous sommes aussi nombreux à penser qu'elle était nécessaire.
Dommage que FR3 ait beaucoup limitée la présentation des raisons de la manifestation. Elle l'a limitée au problème de la fermeture des hangars des clubs et de l'obligation d'accès par le filtrage au terminal, mais si ce problème est l'un des plus forts et cristallise tous les problèmes de la plateforme, il n'est néanmoins pas le seul subi par l'aviation légère.
Ce ne sont pas que les basés qui souffrent de ces problèmes, ce sont tous les pilotes. C'est une véritable atteinte à notre liberté et à nos droits, que nous subissons tous aujourd'hui, sur ce terrain. Et il faut réagir avant que celà ne fasse boule de neige et n'inspire d'autres aérodromes.
Petites anecdotes vécues à Cannes...
Nous nous posons avec un ami, dans son tout nouvel avion. Une fois au parking,, bien sûr, les douanes nous attendent (avion en N...), les papiers sont en règle donc l'entretien se déroule bien, les douaniers sont par ailleurs aimables, pas de souci.
Comme c'est la première fois que nous pouvons admirer l'oiseau avec autre chose que 200ft plafond et une visi déplorable, je décide d'en profiter pour le prendre en photo.
Alors je prends des photos de face, de profil, et du tableau de bord.
Et quelques minutes après, c'est la PAF qui nous tombe dessus, nettement moins aimable que les douaniers.
De la manière dont ils nous regardent et nous parlent, j'ai l'impression d'être mise en examen pour homicide volontaire pris en flagrant délit... Il se trouve qu'il est interdit de prendre des photos sur l'aérodrome.
Depuis quand??
Depuis toujours, c'est la loi, mais avant ce n'était pas appliqué, et maintenant ça l'est !
Mon appareil photo finit donc entre leurs mains, et ils inspectent une à une toutes les photos en mémoire, les personnelles comprises.
Je redoute qu'ils m'obligent à tout effacer, car il y a certains souvenirs auquels je tiens, alors je me tais...
Ils finissent par me le rendre et nous signifier de ne pas recommencer, et s'en vont.
Pfffiiiou.
Pilotes, donc coupables.
Quelques jours après, nous revenons au terrain, nous voulons reprendre un sac dans la soute, et en profiter pour y déposer un dessicateur, afin de protéger l'avion de l'humidité qu'il a emmagasinée lors de l'escale précédente, à dormir dehors sous la pluie.
Nous nous rendons docilement au poste de filtrage de la PAF, avec pièces d'identité et licences.
Mais là, ça se corse.
On nous explique qu'il nous est interdit d'accéder à l'avion si nous n'avons pas l'intention de voler. Et pas la peine de mentir, nous précise-t'on, car si nous osons dire que nous allons voler et revenons sans l'avoir fait, nous serons verbalisés.
Nous essayons de négocier, de demander à y aller en étant accompagné, mais NON.
Il faudrait un badge vert de visiteur, qui se demande avec un préavis de plus de 24h, et de toute manière la personne auprès de qui faire cette demande est en congé.
Ou bien que quelqu'un y aille à notre place, NON également.
Pourtant :
- L'avion est officiellement basé à Cannes, et visible sur le parking
- Nous sommes membres de deux aéroclubs sur la plateforme
- Nous avons tous les deux des licences valides de pilote pro + IFR + instructeur
- Nous avons tous les deux nos passeports
- Nous sommes connus des autorités locales puisqu'en cours de demande de badge d'accès
- J'ai ma carte professionnelle montrant que je travaille pour la DGAC, et un badge d'un autre aéroport
Mais NON, nous n'avons pas le droit d'accéder à l'avion si nous n'allons pas voler.
Je me dis qu'on pourrait entrer sur la plateforme par l'aéroclub, maisil est à l'opposé de l'aéroport, et nous devrions alors croiser une piste à pied pour arriver au bon parking... pas possible !
Je demande si nous aurions le droit d'aller à notre avion s'il s'agissait d'avitailler pour un vol prévu, par exemple le lendemain matin tôt ?
On me répond : NON, vous n'auriez pas le droit, puisque vous n'allez pas voler.
J'essaie de leur faire poliment comprendre que ceci porte atteinte à la sécurité même des vols, mais celà n'est pas leur problème.
"La loi c'est la loi", qu'on nous répond !
Nous ne faisons pas d'esclandre, restons polis et les saluons en repartant, bredouilles, après avoir perdu environ deux heures sur place à attendre une autorisation d'accéder à l'avion.
Pilotes, donc coupables.
Nous en parlons le soir avec un ami Président d'un aéroclub local, par ailleurs fonctionnaire à la DGAC également, et celui-ci est ulcéré de notre récit.
"Je viens avec vous demain, et on va trouver une solution pour vous laisser accéder à l'avion !"
Le lendemain, je vous la fais courte : ils ont encore pris toutes nos pièces d'identité, on a perdu 2 ou 3 heures sur place, mais on n'a jamais accédé à l'avion.
J'ai même eu l'occasion de voire une femme et son fils, plantés comme nous à l'entrée, alors qu'elle voulait rejoindre son conjoint en train d'avitailler leur avion.
Ils vont bien voler, mais elle n'a pas de licence sur elle, donc le petit garçon et elle restent bloqués au filtrage, et son mari est injoignable puisqu'il a coupé son portable pour avitailler en sécurité.
Les pompes d'avitaillement sont juste en face du poste de filtrage, mais ces quelques mètres sont infranchissables.
Elle est pourtant secrétaire du RSA local, basée depuis des années, sa demande de badge est en cours, mais elle ne passera pas.
Elle essaye d'argumenter du fait que la loi obligeant à disposer d'un badge n'est valide qu'à compter de Janvier, or nous sommes encore en décembre : ils ne veulent rien entendre.
Pourtant j'ai vu passer un pilote en belle tenue à galons, se rendant vers un petit jet au parking. Ils l'ont à peine contrôlé, il est allé droit vers l'avion.
Pourtant je venais de le voir aux opérations, et je savais qu'il ne volait pas aujourd'hui mais le lendemain.
Deux poids, deux mesures ?
Pilotes d'aviation légère, donc coupables.
La prochaine fois, je me fabrique une carte professionnelle "MyselfJet" avec photoshop, j'y vais avec la chemise, le pantalon noir et les patelettes de pilote aux épaules.
Paraît que ça rend plus inoffensif.
Le plus amusant, c'est que tandis que nous attendions, nos amis de la PAF étaient allés trouver sur le parking de l'aéroport le véhicule de l'ami le Prez de club nous ayant accompagnés, et en avaient fait le tour pour trouver un moyen d'y mettre un PV.
En regagnant le parking, nous les avons trouvés en train de rédiger le PV, pour défaut d'assurance.
De suite, notre ami leur a signalé que l'attestation d'assurance à jour était dans la boite à gant, et qu'il avait juste omis de faire le remplacement.
Il leur a sorti l'attestation à jour immédiatement, mais ils n'ont même pas daigné la regarder, et ont terminé leur PV...
Drôle de coïncidence non ?
Après j'ai les anecdotes des autres.
L'amende au livreur venu pour enlever un colis, et qui a osé faire 3 pas dans un hangar ("zone réservée") pour prendre un colis dans les mains de la secrétaire qui peinait à le porter.
Celui qui porte son badge, attaché autour du cou, mais se prend des remarques sèches de la PAF parce le badge, pendant qu'il travaillait, s'est retourné sur sa poitrine et qu'il présente momentanément le dos du badge au lieu de la face.
Celui à qui on fait remarquer qu'il est inacceptable qu'il ait un tube de labello (protection pour les lèvres) dans sa poche "vous vous rendez pas compte ???".
L'amende de celui qui voulait faire deux baptêmes successifs, et a demandé au second baptisé d'attendre son tour dans le hangar.
Et j'en passe !!!!
Un pilote est un coupable, par définition !
Mais il va falloir faire comprendre à tous que non, nous ne voulons plus être vus comme des coupables.
Donc imaginez maintenant en quoi celà va vous toucher directement.
Vous décidez d'aller passer deux jours à Cannes, avec votre avion ou un avion de club.
Celà représente un coût, en temps et en argent, bien évidemment.
Vous emmenez les sacs, les bagages, tout, et sortez de l'aéroport.
Et là vous réalisez que vous avez oublié vos lunettes, ou votre portable, ou votre porte monnaie, dans l'avion.
Trop tard ! Vous passerez deux jours sans !
Vous devez partir très tôt demain, pour éviter un mauvais front qui est prévu en journée. Vous voulez donc avitailler par avance, mais pas le droit.
Donc vous le faites le lendemain, vous partez plus tard, et vous prendrez peut être le front en pleine face...
Etc. etc. etc.
ça s'appelle.... la sûreté, ça n'est ni la sécurité ni hélas le bon sens, de nos jours !
Alexandra
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alexzainal le Dimanche 2 Mars 2008 20:44, édité 1 fois.
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