L’hiver arrive, l’hiver est là. Comme chaque année se pose La question cruciale : que faire pour s’occuper ? Cette année nous vous proposons une activité ludique qui ne nécessite pas de gros moyens et que vous pourrez exercer très facilement : démonter un moteur.
J’en entends déjà certains d’entre vous se mettre à grogner : c’est salissant, c’est plutôt une activité d’intérieur, ça ne sert à rien, etc …
A ceux là je voudrais dire que s’ils ont une meilleure idée, qu’ils le disent maintenant ou qu’ils se taisent à jamais ! OK ? Pas d’idée ? Tu m’étonnes Yvonne !!! Bon, on continue !
C’est vrai, c’est un peu salissant. Mais c’est de l’huile ou de la graisse, pas de l’acide ou du fumier ! A part la couleur, vous allez sentir vos petits doigts se réjouir de se recouvrir d’onguents rares et de produits de beauté peu courants en supermarché …
C’est vrai que cette activité se déroule plutôt en intérieur sur sol de ciment ou de macadam que sous la pluie sur terre battue ou sur gazon. Mais rien ne vous empêche de laisser les portes du hangar grandes ouvertes !
Alors arrêtez de râler et retroussez vous les manches, on y va !
Il vous faut, si vous voulez participer pleinement à cette activité, un peu de matériel.
Tout d’abord des outils. Pas beaucoup mais quand même ! Marteau, chalumeau, scies, limes, pinces coupantes et autres perceuses à percussions vous rendront de fiers services ! N’hésitez pas à investir dans du solide !
Conseil : évitez de prêter vos clés plates (en particulier la clé de 9/16 !), vous risquez de ne plus les revoir !!! Ensuite, il va vous falloir un avion. Comment ? Pourquoi un avion ? Parce que j’ai pensé à tout ! Il serait tout à fait envisageable de démonter un moteur de voiture ! Mais bon, si vous réfléchissez quelques minutes, vous vous apercevrez qu’il faut tenir compte de quelques points incontournables :
- Vous avez besoin de votre voiture en ces périodes de grèves des transports
- En hiver, un avion ça vole moins, c’est donc moins utile
- Un moteur d’avion ça pollue et ça fait du bruit…
- Une belle voiture qui roule, quoi de plus beau ?
Nous avons donc choisi, Bernard et moi, un avion quelconque, presque le premier qui nous est tombé sous la main.
Conseil : à de rares exceptions près, le moteur se trouve à l’avant. Assurez vous en en questionnant un bon mécano. Vous économiserez beaucoup de temps. Avant toute chose, il vous faut démonter les capots (c’est plus facile pour atteindre le moteur…) :
Conseil : vous n’avez pas d’extincteur ? Débranchez la batterie ! La borne « moins » suffira. Et coupez le contact magnéto. Et fermez le robinet d’essence. Vous avez enlevé le machin en bois d’arbre qui sert à faire du vent ? Il va falloir maintenant « déshabiller » le noble tas de tôle de tous les morceaux d’alu qui y sont accrochés comme des moules sur un rocher ! Pour cela, 2 méthodes : le chalumeau ou les tournevis. Bernard avait oublié de ramener le premier, il me restait quelques uns des seconds.
Croire que c’est facile risque de vous dérouter ! Il faut faire preuve de grande intelligence et de beaucoup de souplesse !!!
Petit coup d’œil en dessous pour constater l’étendue du boulot : va falloir tomber la boîte noire (c’est le filtre à air, rien à voir avec un quelconque enregistreur électronique des données de vol qui, en réalité, n’est pas noir mais orange !…), puis le carbu (au dessus de la boîte noire), les pipes d’admissions (les gros tuyaux au dessus du carbu), les commandes du bazar et toute la filasse qui va avec, et enfin le (Jimmy) carter d’huile (gros machin rond à gauche). Bref, heureusement qu’on a un bon marteau !
Dessus, le boulot continue : petits accessoires figés, soudés par les années (et par les écrous rouillés) :
Et on démonte tout ce qui dépasse (ici c’est la pompe à essence) :
Conseil : si vous démontez plusieurs éléments d’ensemble, n’hésitez pas à les stocker assemblés, c’est ludique et vous ne vous arracherez pas les cheveux si vous décidez de remonter le moteur (« C’est quoi ces bouts de tôle de m…e qui me restent ? Elle est où la poubelle ? M…e !… »)
On continue par le dessous des cylindres : il y a des trucs à démonter dans tous les coins ! Les tubulures d’admission sont tombées, on va essayer d’enlever les baffles entre les cylindres.
Là, sur ce coup là, va falloir des doigts de fée ! Sérénité et esprit souple dans un corps athlétique !
Le coupe batterie n’y coupera pas non plus !!!
Ca sent la fin ! Tout ou presque est débranché, coupé, cisaillé, arraché ! On démonte donc les silents blocs. Ca sent la fin vous dis je !
Conseil : il reste toujours au moins un câble que vous allez oublier de démonter ! Ne tirez pas comme un bœuf, vous risquez de vous faire un tour de reins ! (« M…e, Bernard, le compte tours ! On a oublié le câble du compte tours !!! Passe moi la cisaille !»)
Alors, heureux ? Les puristes (ou les jaloux) nous ferons remarquer qu’il reste le pot d’échappement droit sur la carcasse de la bête. Il nous aura coûté 3 raccords d’adaptation entre douille et clé à cliquet, un demi litre de « dégripoil » (marque déposée) et plusieurs heures de stress intense !
Conseil : quelques séances de yoga peuvent être très utiles avant d’entreprendre tout démontage ! Ce n’est pas obligatoire mais c’est un atout certain qui vous distinguera très vite des « amateurs » habituels !
Oui mais non ! C’est pas tout à fait fini !
Reste le carter d’huile à démonter. C’est plus facile à faire quand le moteur est suspendu loin de son port d’attache habituel.
On jette un œil dans la bête (on y distingue un morceau de l’arbre à cames) :
Conseil : faites attention, il pleut de l’huile là-dessous. Le port de lunettes de soleil peut s’avérer utile !
Dernier petit démontage pour garder la main (ici le reniflard d’huile) :
Et hop, paquet cadeau ! La petite souris peut passer !
C’est sûr, ça va voler moins bien comme ça. Mais bon, on vient de transformer un avion bruyant et polluant en fin planeur silencieux et performant ! Rien que ça, c’est déjà une récompense !…
Conseil : rangez bien vos « clous » à leur place, ça vous évitera de retrouver (quand vous n’en aurez plus besoin) la clé de 9/16 au fond de la caisse à outils, après avoir maudit tous les suspects potentiels et mendié 10 fois par heure la clé du voisin !...
Merci à notre UE de nous avoir supporté pendant presque 2 jours !
Vu le bazar qu’on a mis dans les boulons et autres bouts de tuyaux, ils vont nous maudire pour le remontage !!!