charlie* a écrit:Je connais mal le C172. Par contre, c'est un avion loin d'être "délicat", il conçu pour être facile à utiliser et ainsi être mis entre toutes les mains. Mais, je ne connais pas de C172 certifié pour les conditions givrantes, ça n'existe pas... cela nous éloigne donc du sujet.
Pour ce qui est l'ALTERNATE AIR, en effet, de nombreux avions avec moteur à injection en sont équipés mais, contrairement à ton affirmation, pas tous (il y a d'autres avions que le C172).
A ma connaissance:
- Tous les avions avec moteur à injection ont une trappe de "alternate air", qu'ils soit "certifiés conditions givrantes" ou pas.
- Tous les avions avec moteur à carburateur ont une réchauffe carbu, qu'ils soient "certifiés conditions givrantes" ou pas.
J'ai trouvé un manuel de CAP10 qui effectivement ne fait pas mention de "alternate air".
Pour les quelques avions à moteur à injection que je connais :
-le CAP 10 n'a pas d'ALTERNATE AIR (d'après mes souvenirs !!!),
-les Mooney20(E-J) à moteur atmosphérique à injection ont un dispositif automatique. Le 20K 231 (turbo) a aussi une trappe d'admission d'air automatique complétée par une commande manuelle. Comme je ne connais pas tous les Mooney et que certains sont certifiés conditions givrantes, je suis allé voir dans le manuel de vol de l'Acclaim (bel avion), et c'est aussi un dispositif automatique qui assure l'admission d'air en cas de blocage du filtre, néanmoins, il est possible d'actionner une commande en cas de non ouverture automatique (signalée par un voyant).
-le BEECH 36 est aussi équipé d'une trappe automatique d'admission d'air, et il y a aussi sur cet avion un dispositif de commande manuel qui assure le bon fonctionnement de cette trappe en cas de doute.
-le TB20 a un dispositif manuel d'ouverture de la trappe dont on ne se sert qu'en cas de panne moteur.
Comme je ne connais pas le Cirrus qui est un avion à la mode, j'ai cherché un manuel de vol du SR22 certifié conditions givrantes sur internet mais je n'ai pas réussi à y trouver de trappe ALTERNATE AIR pour le moteur. Toutefois, je ne connais pas cet avion et peut être existe-t-elle et des experts du forum sauront confirmer ou infirmer ?
En conclusion, sur tous les avions que j'ai cités, s'ils sont équipés d'ALTERNATE DOOR, soit le fonctionnement est automatique, soit on actionne l'ouverture de cette trappe en cas de panne moteur.
Je connais trois systèmes de "alternate air":
- Système entièrement manuel (C172, C182, P210, DA40-180, DA40TDI, DA42, PA28 avec moteurs injection, PA28RT, SR22 G2)
- Système entièrement automatique (certains SR22T)
- Système automatique avec commande manuelle pour forcer l'ouverture (certains SR22T, F33)
J'ai un ami qui a eu une panne moteur suite à une trappe qui ne s'est pas ouverte automatiquement sur un SR22T (non équippé de commande manuelle), et j'ai moi-même eu une panne moteur en DA42 en raison du givrage du filtre à air.
Si on compare avec le PA46-310P, il est écrit dans son manuel de vol qu'il est recommandé d'ouvrir cette ALTERNATE DOOR avant d'entrer dans les nuages.
Pour tous les avions avec commande manuelle que je connais intimement, le manuel de vol indique d'ouvrir le "alternate air" (ainsi que la réchauffe pitot) si l'on vole dans des précipitations ou dans des conditions potentiellement givrantes. En plus de ça, l'ouverture de l'"alternate air" fait partie des VFA (Vital Few Actions) à effectuer en cas de panne moteur, au même titre que l'application de réchauffe carbu.
Le PA46-310P est vraiment un avion où il y a du boulot pour le pilote...il est tout sauf facile, de mon point de vue.
Le PA46 n'a absolument rien d'exceptionnel si l'on compare à des avions similaires. Dépendant de ton expérience, en moins de 10 heures de vol d'instruction, tu maitriseras parfaitement un PA46-310P, un SR22T, un C210T ou un Columbia 400. Peut-être un peu plus si tu n'as pas d'expérience préalable de pas variable ou de train rentrant. La conduite moteur de tous ces avions est identique, à ceci prêt que le SR22T n'a que deux manettes au lieu de trois. Ils sont tous équipés de moteurs Continental avec "wastegate", alimentation d'essence avec compensation barométrique et un turbo (certains SR22T sont turbo-normalisés). Contrairement à ce que tu sembles penser, on n'a pas besoin de passer son temps avec le nez sur le TIT pour s'assurer que l'on est exactement à 50° LOP et que les TIT sont en dessous de la limite de 1700°F ou 1650°F. Cela n'a aucun sens pour la simple et bonne raison que l'on n'a pas intérêt à déterminer le pic de TIT avec précision, car le faire nécessite de passer beaucoup de temps dans des conditions trop proches de la détonation, engendrant des pressions internes excessives et des températures culasses excessives. On va donc utiliser des pré-affichages en termes de RPM/MP/FF/TIT qui permettent de rester dans les clous en termes de CHT. Ensuite on va mettre les instruments moteur en mode "NORMALIZE" ce qui va permettre de détecter des écarts d'un rapide coup d'oeil.
Il n'y a donc rien de très compliqué à la conduite moteur, surtout en croisière, l'hiver. Voir comment fait Mike Busch
ici. L'été, lorsqu'il fait chaud, en montée, garder les températures culasses en dessous de 380°F peut être difficile, et il faut être patient.
Là où ca devient compliqué (il y a du boulot) est quand on rencontre du mauvais temps, de surcroit de nuit. Cela est vrai quel que soit le type d'avion, et quel que soit son équipement, quoi que mieux il est équipé, plus on a d'options tactiques.
Finalement, le terme "délicat" utilisé par le journaliste est pas mal adapté.
Non. Le journaliste a parlé avec un expert auto-proclamé qui, si ça se trouve, a colporté les propos d'un forum.