Delépine a écrit:Il me semble que la vitesse à laquelle le train lunaire quitte à l'aller l'orbite terrestre est légèrement moindre que la vitesse de libération, de manière à seulement atteindre la lune sans excédent à résorber au prix d'une surconsommation inutile de propergol. N'y aurait-il pas quelque symétrie au retour ?
Très schématiquement, si le rayon de l'orbite de la lune est 60 fois celui de l'orbite basse autour de la terre, on atteint la distance de l'orbite de la lune avec seulement une vitesse initiale emportant les 59 / 60 de l'énergie de libération, ce qui veut dire une vitesse de seulement 99,16 % de la vitesse de libération, soit environ 90 m/s de moins que la vitesse de libération.
Quoi qu'il en soit l'énergie de libération est exactement double de l'énergie de satellisation circulaire, ce qui implique en gros deux fois plus de chaleur à évacuer à la rentrée dans l'atmosphère par kilogramme de capsule lorsqu'on rentre de la lune que lorsqu'on redescend de l'orbite terrestre.
C'est exactement cela, c'est seulement le double et non quatre fois plus comme pouvait le laisser suggérer tonton qui a tout vu et qui sait tout, (l'énergie va avec le carré de la vitesse). Au retour d'orbite, (le retour lunaire en est un et ne change rien sur le principe), on vise un périgée et non un angle, ce périgée se situe dans la haute atmosphère à une altitude de l'ordre de 40 km, l'angle de pénétration est conditionné par ce périgée, si on se loupe et que ça arrive trop haut, il y aura bien un freinage aérodynamique, mais il sera insuffisant et on va repartir pour une orbite plus ou moins allongée autour de la Terre, l'équipage survivra quelque temps, la durée d'o2 respirable restant, dans le cas d'Apollo n'ayant plus aucun moyen de manœuvre, il aurait été totalement impossible de faire quoique ce soit pour un 2eme retour safe.
A contrario périgée trop bas on crame, c'est tout simple. Un choix cornélien entre 2 morts possibles. Viser juste est donc toujours mieux.
Le retour semblait à priori impossible aux ingénieurs de l'époque, déjà le nez du X15 fondait à mach 6+, la principale astuce a été de présenter au vent relatif une forme anti aérodynamique, tronc de cône coté peau rouge, sphère coté des rouges tout court, générant une onde de choc détachée par laquelle la majorité de l'énergie s'échappe, le reste étant absorbé par le revêtement ablatif du bouclier…