Je ne manque pas de choses à raconter en effet…
Après le briefing avec mon instructeur, je pars à l’avion à 15h. Après avoir passé le poste de sécurité avec tout le toutim (ça commence à bien faire… A chaque fois il me font la totale fouille des sacs et palpation…), je récupère mon avion. Le pilote avant moi a fait le plein 75 avec 75 litres. Je vérifie, 125 litres à la bille, du carburant à raz la goulotte du réservoir de l’aile gauche (90 litres) et du carburant au fond du droit on est bien dans ces eaux là.
Je fais ma prévol, tout est ok. Je me mets aux commandes et au moment de démarrer, pieds sur les freins et la pédale de gauche s’enfonce anormalement profondément. Je descend, vérifie le circuit de freinage, tout est ok, les connexions, pas de fuites rien. Je vais donc valider avec un responsable de mon FTO avant qu’il parte. Il me dit de tester si ça freine ou pas et en conséquence de décider si je pars ou pas.
Pieds sur les freins avec le pied gauche bien plus loin que le droit et je démarre. Après la check avant roulage, je lâche et test les freins. Le freinage est bien présent à droite et à gauche mais il est dissymétrique au niveau des pédales. Un peu d’hésitations… Et après un nouvel essai, je me suis dit que je partais et arrivais sur de longues pistes et que les déroutements possibles étaient eux aussi longs donc je décide de partir.
Je débute alors mon roulage et tout se passe bien tous le reste fonctionne parfaitement. Evidemment, pour le roulage je demande le point S2 de la 09, et on m’annonce de l’attente… Finalement j’aurais du choisir le point S1 compte tenu du trafic comme ça, j’étais sûr d’être devant les liners au départ… Arrivé au point S2, deux avions avant moi. Le premier s’aligne, je me met derrière le second et fait mes essais et ma check. Le second s’aligne et décolle et je suis maintenant au point d’arrêt. Maintenant 2 IFR sont à l’arrivée, un VFR dans le circuit, un hélico dans le circuit et deux liners au départ au roulage pour S1. Pour finir, un autre VFR part du SEFA…
Au final, 20 minutes au point d’arrêt ! Le contrôleur était très efficace je dois dire donc pas grand chose à lui reprocher et du fait que j’ai annoncé F-BKEQ « solo » il n’a sans doute pas voulu prendre le risque de me demander un alignement et décollage rapide entre deux.
Au final je décolle avant après toutes les arrivées et entre les deux liners au départ. Du fait de la turbulence du 737 qui décolle avant moi partant direction TDP (vers le Nord). Le contrôleur me demande de dégager au plus tôt vers le Sud pour laisser partir le liner et de rappeler pour faire la verticale et croiser les axes. Evidemment, comme je suis seul l’avion grimpe en flèche et à peine après avoir viré je le rappelle étant à 30 secondes de croiser. Le contrôleur me demande alors de croiser juste après le 757 au départ.
Je croise et pars au Nord pour laisser partir les liners.
Là, une odeur d’essence se fait sentir. Je jette un œil à la bille de ma jauge et là, plus de bille. Je la cherche, la cherche… Rien. La jauge était une bille sur la paroi gauche, je me mets alors en virage à droite et là la bille redescend. Le carburant était resté dans le réservoir gauche et a été évacué par le trop plein. Sur le Rallye, les deux réservoirs communiquent entre eux et le carburant passe de l’un à l’autre. Mais comme le réservoir de gauche était plein à raz-bord et que je n’ai pas fait de virage à droite très prononcés, le carburant est resté dans le réservoir gauche et lorsque j’ai fait un bon virage à gauche a été légèrement évacué.
Je dois dire que malgré cela, je ne quitterai plus ma jauge des yeux du vol à me demander où j’en étais
Une fois au Nord de la CTR, je reprends mon cap direction le VOR de La Tour du Pin.
La suite est plutôt tranquille, j’ai fait quasiment la même navigation quelques semaines plus tôt où nous étions allés à Amberieu qui est juste avant Bourg et sur la même route.
Je récupère ma radiale 352° de TDP pour passer entre les centrales nucléaires et vole tranquillement. Je suis alors à 3800 ft, juste en dessous des zones de contrôle de Lyon. Je me mets donc successivement sur l’auto-info pour m’annoncer à chaque position aux alentours des aérodromes que je survole (La Tour du Pin, Morestel) puis la fréquence d’Amberieu. Et c’est là que j’ai vraiment été surpris car seuls ceux dans le circuit s’annoncent. J’ai croisé d’autres vols et personne ne s’annonce. Du coup, la prochaine fois, je me mettrai avec Lyon Info même si je suis en dessous histoire d’avoir un minimum d’info trafic. J’ai d’ailleurs croisé beaucoup de monde au retour qui était là en silence. Fort heureusement, la couche d’inversion, la brume et le soleil couchant permettait d’avoir un trafic très contrasté qui ressortait de la couche.
Puis arrivée à Bourg, je m’annonce à 5 minutes indiquant que je vais débuter ma descente pour faire la verticale (plus d’AFIS à LFHS…), verticale du terrain, vent calme mais du trafic utilisant la 36 (alors que la 18 est le QFU préférentiel). J’intègre donc directement la vent arrière 36 et approche et atterrissage sans histoire.
Quelques avions à Bourg dont un Pitts qui fait le plein. Je vais au bureau de piste pour avoir mon petit coup de tampon et payer la taxe. Là je suis accueilli par Michel avec qui nous discutons un peu. Parlant principalement formation, lui étant un ancien élève pilote de ligne qui n’est malheureusement pas allé jusqu’au bout. Du coup, je traîne un peu… Puis en sortant, je vois le Pitts évoluer en voltige au-dessus de la piste. Fumigènes sont de la partie qui plus est, rendant le spectacle très intéressant. Du coup, je traîne un peu plus.
Finalement, à 16h26z (17h26 locale) je débute le roulage pour le retour. Le soleil commence à se coucher. Arrivé au point d’arrêt, j’en ai oublié que les pédales de freins ne sont pas symétriques ! Du coup, l’avion s’arrête après avoir viré à droite. Et oui, le Rallye n’a pas de palonnier couplé à la roulette de nez, du coup au sol à basse vitesse on dirige tout au freins.
Rien de grave, je fais mes essais, check et on est parti de par la 18. En montée, je croise un premier trafic qui ne s’était pas annoncé. Heureusement il passe juste en dessous de moi. Il finira par s’annoncer à 2 minutes de la verticale.
Après en avoir terminé avec la procédure anti-bruit, je reprends ma radiale 172 vers TDP. Comme à l’accoutumée, je me mets à une altitude un peu bâtarde, 3700 ft. Bien m’en prends encore une fois, je croise un planeur juste en dessous et un trafic ouest-est qui était à 4000 ft et passe juste au-dessus de moi. Bien évidemment, personne sur la fréquence… Comme quoi l’info trafic n’existe malheureusement que par les contrôleurs.
Là, le soleil se couche de plus en plus. La visibilité horizontale au sol est très très faible, voir nulle. Heureusement la visibilité verticale reste correcte et horizontale à mon altitude également. Comme je l’ai dit plus haut, entre la brume, le couché de soleil et la couche d’inversion on y voit rien mais les trafics ressortent très bien sur cette couche grise.
En arrivant vers le VOR, je redescends à 3300 ft pour rester sous les zones de Lyon et verticale TDP, je m’annonce à Grenoble après avoir pris l’ATIS. Le soleil est alors très proche de l’horizon. Intégration en vent arrière nord pour la 09 et retour au bercail avec les liners qui partent encore… Je rentre au parking juste derrière un 757 avec le soleil qui se couche alors.
Une fois rentré, mon instructeur regardera cette histoire de frein et l’appareil sera immobilisé pour le lendemain. Celui-ci me dira qu’il s’inquiétait (évidemment) car il se demandait à quelle heure j’allais rentrer et si j’allais rentrer avant le nuit aéro
Je lui ai rappelé que lors de notre précédente nav, nous nous étions posés à même pas 10 minutes de la nuit aéro, donc bien plus tard !
Voilà, une étape de plus… La fin se rapproche.
Prochaine nav, le transite de Lyon avec une remise des gazs ou un touché à Bron (à vérifier s’il ne font pas payer la taxe en cas de touché), puis direction Villefranche et retour sur St Geoirs par le transit de Lyon à nouveau. Comme ça je serai paré si l’examinateur me fait faire le transit.
Et la prochaine nav solo, destination St Etienne normalement.
Quelques photos seront sur mon site et je vous le dirait, dès que j'ai un peu de temps pour les traiter.