Oscar Lima a écrit:La plupart des profs ont l'esprit cloisonné par le programme, et c'est ainsi que les meilleurs élèves sont bridés au rythme des moins bons.
C'est à peu près aussi réducteur que dire que la plupart des pilotes privés ont les moyens d'exercer un sport de riches.
Oscar Lima a écrit:En école d'ingé, quand j'ai vu que sur toute ma promo on était 2 ou 3 à avoir déjà ouvert un Science&Vie, j'ai été un peu éberlué mais c'est tout-à-fait représentatif.
Ouf !
A moins que Science&Vie n'ait dramatiquement changé, cela montre que ta promo avait un minimum de sens critique.
A l'époque où j'étais aux études, Science&Vie était à la publication scientifique ce que Paris Match était à l'hebdomadaire d'actualités.
Oscar Lima a écrit:Vois avec tes profs ce qu'ils attendent exactement de ton TPE ; s'il faut un appui mathématique solide alors tu peux oublier les effets gyroscopiques (un peu compliqués en calcul, quoique), mais si l'interprétation physique du phénomène suffit ça devient tout à fait envisageable. Et au TPE 1ère, si mes souvenirs sont bons, je ne crois pas qu'il soit forcément nécessaire de s'embarquer dans des pages de calculs.
Je suis bien d'accord.
J'ajouterais qu'il y a plusieurs manières d'aborder l'aspect numérique d'un phénomène physique.
Si l'on veut établir les relations entre variables de façon rigoureuse et applicable à tous les cas de figures, il faut effectivement utiliser un formalisme mathématique rigoureux et donc les connaissances prérequises sont d'un niveau relativement élevé.
Par contre, si l'on accepte d'appréhender l'aspect numérique au travers d'un ou plusieurs cas particuliers suivis par une généralisation sans preuve formelle, alors beaucoup de phénomènes physiques sont accessibles sans avoir les "prérequis" et sans non plus se limiter à une simple description du phénomène.
Le rôle du "prof" est de choisir soigneusement le cas particulier de façon à obtenir facilement les relations,
et surtout, parmi ces relations, de choisir correctement celles qui peuvent être généralisées (risque de faire apprendre des équations qui ne sont vraies que dans le cas particulier).
Par exemple, pour la précession gyroscopique, on peut montrer beaucoup de chose sans utiliser le produit vectoriel.
On peut aboutir à la formule :
ωp . ωr = Q / (Σ(m.R²))
en prenant le cas particulier d'un disque rigide sans masse sur lequel sont attachées des masselottes de masse m à une distance R du moyeu.
ωp est la vitesse angulaire de précession
ωr est la vitesse angulaire de rotation du disque
Q est le moment de précession
Il faut connnaître les équations cinématiques de la rotation, partir d'une représentation parlante avec les dessins qui vont bien, montrer les relations de proportionalité entre les accélérations centripètes de la rotation du disque et de la rotation de précession, et utiliser comme départ l'équation:
ωr = ar / v (ar est l'accélération centripète de rotation du disque)
et
ωp = ap / v (ap est l'accélération centripète de précession)
On peut même aller plus loin en introduisant le moment d'inertie I = Σ(m.R²)
Autre exemple, j'ai donné un cours introductif sur les équations mathématiques de la relativités restreinte à des classes de niveau 4ième, et ce en démontrant les relations.
Il y en a pour 5 pages de raisonnement à partir de 2 cas particuliers.
Les seuls prérequis mathématiques sont d'avoir une connaissance basique du nombre imaginaire i, et de maîtriser les bases de la trigonométrie.
Alors que l'approche historique d'Einstein utilise le calcul différentiel (et une intégration) et 11 pages de textes et équations assez touffus (plutôt 16 pages en montrant les étapes intermédiaires du calcul).
Mais bien sûr, la démonstration de Einstein fait formellement le tour de la question, tandis que l'introduction en 5 pages n'est strictement valide que dans le cadre des cas particuliers étudiés.
Un mec qui a exercé plusieurs métiers, dont celui de "prof".
Luc