Matthias a écrit:gma a écrit:Matthias a écrit:Pour avoir bossé 15 jours dans une forge automobile dans les années 80 (on y forgeait, entre autre, des vilebrequins), je ne pense pas que ce genre d'industrie d'un autre temps revienne un jour... et c'est tant mieux !
15 jours... Et un avis aussi tranché !...
Peut-être pas eu le temps d'être OHQ dans ce laps de temps.
Ben oui, j'ai un avis qui fait suite à une expérience... pas le cas de tout le monde dans les commentaires.
C'est le "tant mieux" qui vous gène ou le "retour potentiel de l'industrie" dans ce pays ?
Je suis employeur depuis 25 ans et à la recherche de tout ce qui permet d'alléger la pénibilité des taches des salariés et par la même leur productivité.
Et la manutention à bout de bras de kg de d'acier à 1000° ne fait pas partie du modèle social que j'envisage pour eux.
L'industrie française n'a pas investit dans la robotisation, c'est son problème...
ça n'entache en rien le respect et l’admiration que j'ai pour ces hommes qui se sont tués à des taches répétitives dans des conditions inhumaines avec comme seule protection un tablier d'amiante !
C'est pas une question de savoir faire, ces ouvriers (que GMA qualifie de OHO, un de ses acronymes qui doit le rendre plus intelligent mais qui reflète le peu d'humanité qu'il a pour ces homme derrière leurs machines) étaient des maîtres.
Avec mon activité de machine outil, j'ai côtoyé de nombreux domaines d'activité, j'ai toujours bossé avec ces hommes pour qui j'aurais eu peu d'humanité comme tu dis... Sauf que j'ai fais ce qu'ils faisaient, pour mettre au point une amélioration des process employés. J'ai justement conçu et fabriqué des moyens pour optimiser les process et réduire leur pénibilité.
Pour la sidérurgie... Le moindre bout de ferraille c'est plus de 50 Kg... Donc tout se fait au pont ou au chariot élévateur, y compris le montage d'outils, la dépose d'organe en maintenance. En fait, le plus dangereux de cette industrie c'est le crochet du pont qui est en acier forgé et qui ne craint pas le heurt d'un cuir chevelu sans casque...
Pour l'aéronautique... J'ai usiné des bruts de 3 m x 10 m x 60 mm en 2024, on les montait sur la table avec un transbordeur puis on fraisait le morceau des heures durant, 80 à 90 % du brut repartait en copeaux... Et les opérateurs enlevaient la pièce obtenue à la main, vu que c'était léger, plus rapide qu'avec le pont. Après 15 ans de carrière, les fraiseurs de l'industrie aéronautique étaient HS, le dos déglingué, à force de soulever des pièces pas lourdes, mais longue, fragile, manipulée sans vigilance ergonomique...
Pour l'automobile, en usine de mécanique, ils mettent sur des convoyeurs des bruts forgés ou moulés, ce sont de petites pièces pas lourdes, aux formes arrondies, d'environ 500 / 800 gr, et les convoyeurs sont à hauteur, le geste est étudié par des ergonomes, le convoyeur est retouché par le Kaizen s'il faut... Résultat : En fin de poste, l'opérateur a manipulé 1 tonne et demie de ferraille au bas mot, ce qui est éprouvant pour les squelettes et les muscles.
Et tous se plaignent quand tu mets un robot vu que tu supprimes 3 ETP MOD (1 Equivalent temps plein main d'oeuvre directe).
La pénibilité n'est pas là ou on croit.