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Re: L'importance d'appauvrir

MessagePosté: Jeudi 23 Janvier 2020 17:50
de Rotule
PhM a écrit: faire la démonstration d'ôter un centième de millimètre à la lime sur une éprouvette. J'ai essayé plusieurs fois...en vain !


Retirer 1/100 avec une lime  Image

Re: L'importance d'appauvrir

MessagePosté: Jeudi 23 Janvier 2020 18:56
de gma
Rotule a écrit:
PhM a écrit: faire la démonstration d'ôter un centième de millimètre à la lime sur une éprouvette. J'ai essayé plusieurs fois...en vain !


Retirer 1/100 avec une lime  Image


Oui !

D'ailleurs la première épreuve d'un ajusteur dans le cursus CAP (1ere année) était la réalisation d'un cube de 36 mm de longueur d'arête, tout au centième (cotes, planéités, perpendicularités, parallélismes), à la lime, ébauche au sciage, finition des faces en traits croisés 45°, chamfrein de 0,5 en tiré de long.

Avant le contrôle métrologie par le prof, vous deviez amener votre cube les mains nues, et présenter "la couleur" de chaque face (comprenez l'orientation logique de la dernière passe du croisé des faces).
Puis le cube était posé dans une boîte en carton qui était scellée.

2 jours après, la boîte était ouverte en votre présence, le cube ne devait présenter aucune trace de corrosion piquante (suddation acide des mains). A défaut, vous étiez réorienté vers l'usinage ou autre métier.
Si pas de corrosion et cube "bon" en métrologie, vous aviez le droit de poursuivre et de préparer le cursus "perçage" sur machine "sensitive"...

Et le prof n'était pas un farfelu à peine plus âgé que vous, c'était un ancien du métier, venu de l'industrie, qui dispensait conseils, tours de main et bons sens tout le long des journées...

J'ai encore "mon cube" sur mon bureau, que j'ai "bleui" lors du cursus "traitement thermique"...

Re: L'importance d'appauvrir

MessagePosté: Jeudi 23 Janvier 2020 20:05
de PhM
Merci pour ton témoignage GMA.
Mes deux compères se disaient "outilleurs" avec une certaine fierté dans la voix et aimaient rappeler qu’à l’époque de la royauté, leurs ancêtres étaient autorisés à porter l’épée. Je n’ai jamais su si c’était vrai, mais cela me faisait plaisir de l’admettre tant leur rigueur et leur savoir-faire, alliés à une certaine sagesse, m’impressionnaient. Issu d’une filière littéraire, j’ai appris grâce à eux un domaine plus « concret » et plus précisément comment resurfacer la culasse de ma moto de cross, "tremper" les lèvres d’un chargeur de 22 LR fabriqué avec mes petites mains sous leur supervision, etc.
Aujourd’hui, il m’arrive de regarder des vidéos sur YouTube traitant de tournage, fraisage, et je me remémore l’odeur bien particulière d’huile de coupe, la magie d’un outil sculptant un bloc et dégageant des rubans de métal brillant. Ils ne faisaient que des pièces uniques sur commande, qui elles-mêmes fabriqueraient d’autres pièces. Ce n’était pas des artisans mais des artistes.

Re: L'importance d'appauvrir

MessagePosté: Jeudi 23 Janvier 2020 23:30
de Jean-François GEAY
gma a écrit:
D'ailleurs la première épreuve d'un ajusteur dans le cursus CAP (1ere année) était la réalisation d'un cube de 36 mm de longueur d'arête, tout au centième (cotes, planéités, perpendicularités, parallélismes), à la lime, ébauche au sciage, finition des faces en traits croisés 45°, chamfrein de 0,5 en tiré de long.

...



Dans l'école que j'ai suivi, après avoir fait un joli cube (presque au centième) on l'utilisait pour apprendre le burinage Image Image
Pas Glop Image

Re: L'importance d'appauvrir

MessagePosté: Jeudi 23 Janvier 2020 23:43
de gma
Jean-François GEAY a écrit:
gma a écrit:
D'ailleurs la première épreuve d'un ajusteur dans le cursus CAP (1ere année) était la réalisation d'un cube de 36 mm de longueur d'arête, tout au centième (cotes, planéités, perpendicularités, parallélismes), à la lime, ébauche au sciage, finition des faces en traits croisés 45°, chamfrein de 0,5 en tiré de long.

...



Dans l'école que j'ai suivi, après avoir fait un joli cube (presque au centième) on l'utilisait pour apprendre le burinage Image Image
Pas Glop Image




C'était le CAP bourrin burinage ? Image

Re: L'importance d'appauvrir

MessagePosté: Jeudi 23 Janvier 2020 23:43
de gma
Jean-François GEAY a écrit:
gma a écrit:
D'ailleurs la première épreuve d'un ajusteur dans le cursus CAP (1ere année) était la réalisation d'un cube de 36 mm de longueur d'arête, tout au centième (cotes, planéités, perpendicularités, parallélismes), à la lime, ébauche au sciage, finition des faces en traits croisés 45°, chamfrein de 0,5 en tiré de long.

...



Dans l'école que j'ai suivi, après avoir fait un joli cube (presque au centième) on l'utilisait pour apprendre le burinage Image Image
Pas Glop Image




C'était le CAP bourrin burinage ? Image

Re: L'importance d'appauvrir

MessagePosté: Vendredi 24 Janvier 2020 01:01
de Leon Robin
Jean-François GEAY a écrit:Dans l'école que j'ai suivi, après avoir fait un joli cube (presque au centième) on l'utilisait pour apprendre le burinage ....

Moi, j'ai souvenir d'un parallélépipède dont on dressait toutes les faces à la lime, sauf une, dressée au burin et entaillée de 4 rainures taillées au bédane

.... on en avait conclu que "burinage et bédanage sont les deux mamelles de l'ajustage" (ce que Sully n'aurait certainement pas contesté Image) ...... et, hors de l'atelier, on nous reconnaissait à la quantité de sparadrap sur les mains

Re: L'importance d'appauvrir

MessagePosté: Samedi 25 Janvier 2020 00:46
de Rotule
gma a écrit:
Rotule a écrit:
PhM a écrit: faire la démonstration d'ôter un centième de millimètre à la lime sur une éprouvette. J'ai essayé plusieurs fois...en vain !


Retirer 1/100 avec une lime  Image


Oui !

D'ailleurs la première épreuve d'un ajusteur dans le cursus CAP (1ere année) était la réalisation d'un cube de 36 mm de longueur d'arête, tout au centième (cotes, planéités, perpendicularités, parallélismes), à la lime, ébauche au sciage, finition des faces en traits croisés 45°, chamfrein de 0,5 en tiré de long.

J'ai encore "mon cube" sur mon bureau, que j'ai "bleui" lors du cursus "traitement thermique"...


Tu t'es arrêté la, tu n'as pas été jusqu'à faire un ajustage en queue d'aronde ? Image


Re: L'importance d'appauvrir

MessagePosté: Samedi 25 Janvier 2020 04:48
de gma
Rotule a écrit:
gma a écrit:
Oui !

D'ailleurs la première épreuve d'un ajusteur dans le cursus CAP (1ere année) était la réalisation d'un cube de 36 mm de longueur d'arête, tout au centième (cotes, planéités, perpendicularités, parallélismes), à la lime, ébauche au sciage, finition des faces en traits croisés 45°, chamfrein de 0,5 en tiré de long.

J'ai encore "mon cube" sur mon bureau, que j'ai "bleui" lors du cursus "traitement thermique"...


Tu t'es arrêté la, tu n'as pas été jusqu'à faire un ajustage en queue d'aronde ? Image



Les ajustements prismatiques de ce type c'était en deuxième année, après le calcul des cotes sur pige (contrôle des plans de jauge et des angles). Ceci car il fallait maîtriser le maniement des fonctions trigonométriques, du moins les projections sin, cos et tan au minimum.
La première année restait consacrée aux opérations simples sur surfaces simple (faces, champs, bouts, chamfreins, congés, rayons,...), les usinages élémentaires (perçages, alésages, rectification plane, rodage manuel et pour moi les prémices du grattage (pour d'autres le ciselage). En milieu d'année nous découvrions l'étau limeur et ses secrets... Puis finissions l'année avec le traitement thermique des aciers (après avoir bien sûr fabriqué son marteau d'ajusteur, la bédane et le burin associés... Qu'il ne fallait pas loupé au traitement (la couleur rouge cerise).
Le premier prix du tableau d'honneur était un magnifique pied à coulisse au 50 eme, dans son écrin, de marque "Roch"... Le top pour nous gamins de 14 ans.

En deuxième année, ça devenait sérieux, car il y avait le tournage au programme... Et au fond de l'atelier ce gigantesque tour Colchester de 4m d'entre pointe (c'est énorme pour un gamin de 15 ans), que seuls "les promus au tableau d'honneur avaient le droit d'effleurer... Magnifique dans son RAL 6011 vert réséda.
Nous autres n'avions droit qu'au "petits" Ernault Somua, Ramo ou encore les Socomo "au rayon"... Personne ne voulait du "Gallic".
Donc tout en zieutant le Colchester et en surveillant la progression des copains, eh bien nous apprenions le chariotage, le dressage, le perçage sur tour puis l'alésage. Ensuite, nous apprenions la fabrication des excentriques, des cames, des escargots et le copiage de profiils. En même temps, nous apprenions les diversités de prise pièce : "en l'air", "en mixte", entre pointes avec pousse toc et le nec de la précision... Sur lunettes (fixes ou "â suivre").
C'est vers la fin de l'année que l'on étudiait l'usinage avec les outils de forme (gorges, congés, rayons, filetages) et le galetage sur tour avec sa variante le moletage (croisé) et le striage.
Oui, au milieu des années 1980, un gamin de 15 ans savait faire sur un tour conventionnel une vis à 3 filets trapézoïdaux et l'écrou qui va avec.
Vers la fin de l'année, il y avait le passage à la rectification cylindrique et au tour à cames (un "cri dan B" dans ce lycée). L'épreuve de fi d'année était "la quille" (sphère en bout, congé, rayon, cône, gorge à rayon, gorge droite, cylindre, moletage noyé, filet rond grand pas sur portée dégagée, congé (encore un) et chamfrein. Après retournement, petit alésage excentré et indexé... Tout à 0,03 maxi sauf excentrement à 0,2...

En troisième année, c'était le fraisage, inclus division et taillage à la fraise module (en roulant). Il y avait un sujet à travailler dans chaque spécialité (le grattage pour moi).

Ce CAP d'ajusteur est pour moi le plus beau diplôme de tous ceux obtenus, il m'a servi toute ma vie et me sert encore.
Par contre, l'inconvénient, c'est que j'ai des envies de meurtre quand je vois dans un atelier une lime posé sur un pied à coulisse, deux limes croisées... Ou encore la façon de scier à la main chez des jeunes débutants.

Re: L'importance d'appauvrir

MessagePosté: Samedi 25 Janvier 2020 15:32
de Rotule
gma a écrit:Le premier prix du tableau d'honneur était un magnifique pied à coulisse au 50 eme, dans son écrin, de marque "Roch"... Le top pour nous gamins de 14 ans.


A cette époque la certainement un Roch Rolle Suisse ?

Re: L'importance d'appauvrir

MessagePosté: Samedi 25 Janvier 2020 16:38
de Max89000
Rotule a écrit:
gma a écrit:Le premier prix du tableau d'honneur était un magnifique pied à coulisse au 50 eme, dans son écrin, de marque "Roch"... Le top pour nous gamins de 14 ans.


A cette époque la certainement un Roch Rolle Suisse ?


moi j'ai fait un an d'ajustage en tronc commun, première année de bac techos électronique … et j'ai eu le pied zacoulisses (mais sans la boite) que j'utilise toujours Image

Re: L'importance d'appauvrir

MessagePosté: Samedi 25 Janvier 2020 19:03
de René-Pierre Teindas
Max8992 a écrit:
Rotule a écrit:
gma a écrit:Le premier prix du tableau d'honneur était un magnifique pied à coulisse au 50 eme, dans son écrin, de marque "Roch"... Le top pour nous gamins de 14 ans.


A cette époque la certainement un Roch Rolle Suisse ?


moi j'ai fait un an d'ajustage en tronc commun, première année de bac techos électronique … et j'ai eu le pied zacoulisses (mais sans la boite) que j'utilise toujours Image


Pour ajuster le germaniumImage

Re: L'importance d'appauvrir

MessagePosté: Samedi 25 Janvier 2020 19:47
de Max89000
au programme : le transistor et ses technos! effectivement germanium et silicium Image
au sortir du bahut (après m'être fait jeté mais c'était il y a 50 ans, ne le dites pas à mes petits enfants Image) on parlait déjà amplis opérationnels et … microprocesseurs Image

Re: L'importance d'appauvrir

MessagePosté: Dimanche 26 Janvier 2020 11:23
de René-Pierre Teindas
Bon, alors tu as juste échappé aux lampes d'ArduinoImage