Re: Logiciel navigation, fin de FlightAssistant
Posté: Mercredi 13 Février 2019 17:07
Ah ! Tunnel, quand tu nous tiens...
Je vole habituellement à Saint-Nazaire, contrôlé en semaine.
Il est arrivé que la pompe à essence ne fonctionne pas bien à Saint-Nazaire pendant quelques jours, et dans ce cas, si nécessaire, on avitaille à la Baule en rentrant de nav, afin que l'avion ait le plein pour les suivants.
À la Baule, c'est une 11/29, et à Saint-Nazaire une 07/25, les deux avec des circuits d'aérodrome au Nord des terrains. Les pistes en service des deux terrains sont bien sûr fortement corrélées par la météo : par vents de secteur Ouest (c'est-à-dire les trois quarts du temps), c'est 25 et 29, et en revanche 07 et 11 par régime d'Est. Dans ce dernier cas, en décollant en 11 de La Baule, on intercepte presque tout de suite l'axe d'une très longue finale en 07 à Saint-Nazaire. Il n'y a que 8 NM entre les deux Aéroports, et sans autre trafic et sans trop de vent contraire, certains pilotes ont dans leur carnet des durées de vol à un seul chiffre pour ce trajet.
Mais comme la région est belle, on peut aussi préférer se rallonger un peu et arriver à Saint-Nazaire par le trait de côte, et négocier une 07 main droite avec le contrôleur, coutumier de cette arrivée.
Ce jour là, je décolle donc de la Baule en piste 11 après avoir fait le plein, fatigué par le vol précédent, et avec dans l'idée (début du tunnel !) de négocier une directe en 07 à Saint-Nazaire, d'où j'étais parti le matin même justement en 07, avec des conditions météo n'ayant pas sensiblement évolué depuis.
Je quitte donc l'AFIS de La Baule en montée initiale afin de contacter très tôt Saint-Nazaire :
- "Saint-Nazaire, de F-machinchose, bonjour..."
- "F-machinchose, Saint-Nazaire, bonjour..."
- "F-machinchose en provenance de la Baule et à 5 minutes secteur Ouest et à 1000 pieds, pour si possible une directe en 07 ?..."
Sauf que pour cause de Béluga attendu, comme le vent est faible, le contrôleur a mis préventivement la 25, seul QFU disposant d'un ILS.
- "Négatif, F-machinchose, la 25 en service, le QNH xxxx, transpondez yyyy et rappelez plutôt vent-arrière 25 main droite, si ça vous convient"
Deuxième tronçon du tunnel : j'ai bien entendu "25" (que je vais d'ailleurs collationner "25" !), mais ma représentation mentale de l'atterrissage reste verrouillée en 07, et je pense alors qu'on s'est mal compris avec le contrôleur, qu'il me croit en fait sur le trait de côte, et qu'il me propose du coup une 07 main droite. Le fait qu'il ait parlé de "vent arrière" aurait dû m'interpeller (il n'y a pas de vent arrière 07 main droite à Saint-Nazaire, même exceptionnellement, car à cet endroit il y a la zone P8 ; pour la 07 main droite, l'intégration se fait forcément directement en étape de base), mais non : quand ça ne veut pas...
- "la 25 (07 dans ma tête), xxxx, yyyy, heuuuu (tout en tripotant le transpondeur) non, je n'arrive pas par le trait de côte, mais quasiment en longue finale..."
- "F-machinchose, vous êtes en longue finale de quel QFU ? Vous m'avez bien dit secteur Ouest ?"
- "Oui oui, je viens juste de décoller de la Baule. Quasiment en finale 25 donc (toujours à l'envers pour moi). Du coup ce serait possible d'avoir une directe ?"(et vlan, troisième tronçon, quitte à faire le boulet, autant y aller jusqu'au bout ).
S'ensuivent encore deux ou trois échanges de sourd (je mets sourd au singulier, car c'est bien de moi seul qu'il s'agit).
À ce moment, le contrôleur, qui a compris mon problème, se met à me parler d'une voix très calme, très posée, et en articulant bien tous les mots (en fait, c'était déjà le cas, mais là, il multiplie par deux le calme, le posé et l'articulation ).
- "Négatif, F-machinchose, continuez à votre cap actuel jusqu'à la vent arrière, puis continuez jusqu'au château d'eau en fin de vent arrière, ensuite rappelez pour passer en base main droite".
- "D'accord, heuuu... je rappelle en fin de vent arrière et pour passer en base main droite.... Heuu, donc vous voulez que je pose en....? Oh, m... !".
- (goguenard) "Oui, en 25, c'est bien cela ".
Pas d'autre trafic à ce moment là, donc pas d'inquiétudes qui auraient pu se rajouter... et pourtant, la tête dedans, et pas qu'un peu.
Pas de dégats, sauf à l'amour propre...
Quand même, ça fait bizarre après ; il faut avoir au moins vécu ça une fois pour le croire.
On devient ensuite beaucoup plus humble, et aussi compréhensif des erreurs des autres, notamment sur la route (genre : engagement à contre-sens sur certaines voies de circulation...).
Je vole habituellement à Saint-Nazaire, contrôlé en semaine.
Il est arrivé que la pompe à essence ne fonctionne pas bien à Saint-Nazaire pendant quelques jours, et dans ce cas, si nécessaire, on avitaille à la Baule en rentrant de nav, afin que l'avion ait le plein pour les suivants.
À la Baule, c'est une 11/29, et à Saint-Nazaire une 07/25, les deux avec des circuits d'aérodrome au Nord des terrains. Les pistes en service des deux terrains sont bien sûr fortement corrélées par la météo : par vents de secteur Ouest (c'est-à-dire les trois quarts du temps), c'est 25 et 29, et en revanche 07 et 11 par régime d'Est. Dans ce dernier cas, en décollant en 11 de La Baule, on intercepte presque tout de suite l'axe d'une très longue finale en 07 à Saint-Nazaire. Il n'y a que 8 NM entre les deux Aéroports, et sans autre trafic et sans trop de vent contraire, certains pilotes ont dans leur carnet des durées de vol à un seul chiffre pour ce trajet.
Mais comme la région est belle, on peut aussi préférer se rallonger un peu et arriver à Saint-Nazaire par le trait de côte, et négocier une 07 main droite avec le contrôleur, coutumier de cette arrivée.
Ce jour là, je décolle donc de la Baule en piste 11 après avoir fait le plein, fatigué par le vol précédent, et avec dans l'idée (début du tunnel !) de négocier une directe en 07 à Saint-Nazaire, d'où j'étais parti le matin même justement en 07, avec des conditions météo n'ayant pas sensiblement évolué depuis.
Je quitte donc l'AFIS de La Baule en montée initiale afin de contacter très tôt Saint-Nazaire :
- "Saint-Nazaire, de F-machinchose, bonjour..."
- "F-machinchose, Saint-Nazaire, bonjour..."
- "F-machinchose en provenance de la Baule et à 5 minutes secteur Ouest et à 1000 pieds, pour si possible une directe en 07 ?..."
Sauf que pour cause de Béluga attendu, comme le vent est faible, le contrôleur a mis préventivement la 25, seul QFU disposant d'un ILS.
- "Négatif, F-machinchose, la 25 en service, le QNH xxxx, transpondez yyyy et rappelez plutôt vent-arrière 25 main droite, si ça vous convient"
Deuxième tronçon du tunnel : j'ai bien entendu "25" (que je vais d'ailleurs collationner "25" !), mais ma représentation mentale de l'atterrissage reste verrouillée en 07, et je pense alors qu'on s'est mal compris avec le contrôleur, qu'il me croit en fait sur le trait de côte, et qu'il me propose du coup une 07 main droite. Le fait qu'il ait parlé de "vent arrière" aurait dû m'interpeller (il n'y a pas de vent arrière 07 main droite à Saint-Nazaire, même exceptionnellement, car à cet endroit il y a la zone P8 ; pour la 07 main droite, l'intégration se fait forcément directement en étape de base), mais non : quand ça ne veut pas...
- "la 25 (07 dans ma tête), xxxx, yyyy, heuuuu (tout en tripotant le transpondeur) non, je n'arrive pas par le trait de côte, mais quasiment en longue finale..."
- "F-machinchose, vous êtes en longue finale de quel QFU ? Vous m'avez bien dit secteur Ouest ?"
- "Oui oui, je viens juste de décoller de la Baule. Quasiment en finale 25 donc (toujours à l'envers pour moi). Du coup ce serait possible d'avoir une directe ?"(et vlan, troisième tronçon, quitte à faire le boulet, autant y aller jusqu'au bout ).
S'ensuivent encore deux ou trois échanges de sourd (je mets sourd au singulier, car c'est bien de moi seul qu'il s'agit).
À ce moment, le contrôleur, qui a compris mon problème, se met à me parler d'une voix très calme, très posée, et en articulant bien tous les mots (en fait, c'était déjà le cas, mais là, il multiplie par deux le calme, le posé et l'articulation ).
- "Négatif, F-machinchose, continuez à votre cap actuel jusqu'à la vent arrière, puis continuez jusqu'au château d'eau en fin de vent arrière, ensuite rappelez pour passer en base main droite".
- "D'accord, heuuu... je rappelle en fin de vent arrière et pour passer en base main droite.... Heuu, donc vous voulez que je pose en....? Oh, m... !".
- (goguenard) "Oui, en 25, c'est bien cela ".
Pas d'autre trafic à ce moment là, donc pas d'inquiétudes qui auraient pu se rajouter... et pourtant, la tête dedans, et pas qu'un peu.
Pas de dégats, sauf à l'amour propre...
Quand même, ça fait bizarre après ; il faut avoir au moins vécu ça une fois pour le croire.
On devient ensuite beaucoup plus humble, et aussi compréhensif des erreurs des autres, notamment sur la route (genre : engagement à contre-sens sur certaines voies de circulation...).