Le forum des pilotes privés

LISW a écrit:Remarque peut-être idiote de quelqu'un qui ne vole pas avec oxýgène:
Dans le temps, des amis plongeurs avec qui je partias en vacances, emportaient un petit compresseur qui leur permettait de recharger leurs bouteilles.
Ne serait-il pas plus économique pour un club ou un pilote utilisant souent l'oxygène, de faire de même?

De plus, en s'affranchissant ainsi de'approvisionnemt extérieur, cela permettrait une véritable autonomie en la matière.

Ca, c'est pour plonger a petite profondeur....tu respire de l'air "normal". L'oxygène "pur" est produit industriellement en liquéfiant l'air, et en profitant du fait que l'azote et l'oxygène se liquéfient à des températures différentes pour les séparer (aux alentours de -150° / -200°, je sais plus les valeurs exactes...). Sinon, il existe aussi des séparateurs "portables" qui utilisent d'autres méthodes, mais c'est pour des petits débits (genre matériel médical d'assistance respiratoire, prévu pour enrichir l'air en oxygène respiré par le patient...)

LISW a écrit:Ne serait-il pas plus économique pour un club ou un pilote utilisant souent l'oxygène, de faire de même

Le but de l'alimentation en O2 pur est d'augmenter la pression partielle d'oxygène dans l'air respiré. Si je ne m'abuse, en compressant de l'air dans une bouteille et le restituant la pression partielle d'O2 resterait strictement identique sauf à respirer sous pression.

Aviathor a écrit:

LISW a écrit:Ne serait-il pas plus économique pour un club ou un pilote utilisant souent l'oxygène, de faire de même

Le but de l'alimentation en O2 pur est d'augmenter la pression partielle d'oxygène dans l'air respiré. Si je ne m'abuse, en compressant de l'air dans une bouteille et le restituant la pression partielle d'O2 resterait strictement identique sauf à respirer sous pression.

Donc transformer un avion non pressurisé en caisson de décompression pour respirer de l'air   sous pression, ça reste à inventer  ....

Matthias a écrit:Donc transformer un avion non pressurisé en caisson de décompression pour respirer de l'air   sous pression, ça reste à inventer  ....

Je laisserai aux rigolos de service le soin d'abonder dans ton sens en supposant que tu fais semblant d'avoir mal compris mon Français certes très approximatif.

Le est supposé apporter la dose de complicité nécessaire pour te rassurer. ..

Jacques HM Cohen a écrit:On peut prédire bientôt une 5éme catégorie, sortant bien sûr de la même cuve: l'O2 Bio...
J.

Sans oublier une 6ème : O² "équitable"

En synthèse je propose cet extrait, dans lequel Antoine de St exupéry parle de ses vols de reconnaissance à haute altitude en P38 non pressurisé et ou il se compare à une sorte de  "scaphandrier "  

"J’ai la joie de participer de nouveau à ces plongées de scaphandrier que sont les missions à haute altitude. On s’enfonce dans des territoires interdits, habité d’instruments barbares, environné d’un peuple de cadrans. On respire au-dessus de sa propre patrie un oxygène fabriqué aux Etats-Unis. L’air de New York dans le ciel de France, n’est-ce pas étonnant ? "
( "Lettre à un américain" mai 1944 )

Saint-Exupéry a écrit: On respire au-dessus de sa propre patrie un oxygène fabriqué aux Etats-Unis. L’air de New York dans le ciel de France, n’est-ce pas étonnant ? "

Non, pas si étonnant. On avait bien quelques années avant envoyé une grosse bulle d'hydrogène allemand flamber à New-York.

Comme quoi c'est en échangeant que l'on apprend...
Désolé d'avoir fait le raccourci saisissant entre oxygène et air pour la plongée.
Mea culpa

Maintenant que les choses sont clarifiées, j'en déduis donc que:
- Si l'on utilise un système de canules, on enrichi en oxygène l'air respiré.
- Et que si l'on utilise un système de masque, on est donc sous oxygène pur? A moins qu'il n'y ait au niveau de ce que j'appellerai le "détendeur" (faute du vocabulaire et des connaissances appropriées), un système qui intègre l'oxygène de la bouteille à l'air ambiant?


Je ne demande pas un cours sur l'oxygène en aviation, ce n'est pas le lieu. Mais en revanche, je serai preneur d'une idée globale, histoire de comprendre les bases de la matière.

LISW
En gros tu as raison, à la canule ou à la sonde on enrichit, au masque, on enrichit plus. Mais on ne passe jamais en FiO2 100% en aéro. Cela poserait d'autres soucis. Il y a en effet un détendeur/mélangeur. Les circuits fermés des masques pilotes des gros en cas d'urgence sont un autre sujet.
Au passage les extracteurs/enrichisseurs ne fonctionnent pas assez efficacement en altitude où il manque de l'O2.
J.

Le plus simple lorsqu'on utilise de l'oxygène est de contrôler la SAO² sanguine avec un oxymètre de pouls qui ne coûte aujourd'hui que quelques euros,

https://www.nmmedical.fr/oxymetre-de-po ... qQQAvD_BwE

Au FL 100, avec des canules, un débit de 2l/mn au détendeur est généralement suffisant pour maintenir la SAO² au dessus de 95%, ce qui vous donne une autonomie de 4h avec une bouteille de 500L.

Sachant qu'il faut toujours avoir deux bouteilles sous peine de ne pas pouvoir les vider complètement, ainsi que deux détendeurs par sécurité.

Et si vous ne voulez pas vous brûler les muqueuses nasales un humidificateur par barbotage n'est pas inutile, mais ça complique l'installation.

(Certains répondront qu'un oxymètre de pouls n'est pas précis, mais le but est d'avoir un ordre de grandeur.)

Jacques HM Cohen a écrit:au masque, on enrichit plus.

Pas nécessairement. On PEUT enrichir plus. C'est probablement pour cela que la FAA par exemple autorise l'utilisation de canules jusqu'au niveau 180, et au delà ils requièrent un masque.

Leon Robin a écrit:

Jacques HM Cohen a écrit:On peut prédire bientôt une 5éme catégorie, sortant bien sûr de la même cuve: l'O2 Bio...
J.

Sans oublier une 6ème : O² "équitable"

Vous rigolez mais cela existe déjà !

https://industrie.airliquide-benelux.com/belgique-luxembourg/fourniture-gaz-industriel-medical/developpement-durable/green-origin-bilan-carbone-neutre

Luc Lion a écrit:Par raison de simplicité, c'est le même gaz qui est vendu sous les 4 grades ordinaires d'oxygène compressé (soudure, médical, aviation, recherche).
Les différences proviennent des traitements effectués au moment de la recharge et proviennent de la paperasserie administrative et des assurances.
Luc

Luc, c'est un peu plus compliqué que cela. Ton lien pointe vers un article concernant les USA où les pratiques sont assez différentes de l'Europe car il existe une multitude de petits acteurs locaux qui conditionnent des gaz industriels et médicaux. En Europe, c'est un oligopole : Air Liquide, Linde-Praxair, Air Products et Messer qui se taillent la part du lion et ont accepté un certain nombre de standards communs définis à travers l'EIGA (European Industrial Gases Association)

Tout d'abord toutes les sources d'oxygène liquide ne sont pas qualifiées pour la qualité UHP (Ultra High Purity) requise par l'industrie électronique et le condtionnement des gaz purs à 99,999% et 99,9999%. L'oxygène médical est de qualité assez basse et n'importe quelle usine de séparation de gaz de l'air en produit, ce sont les analyses faites selon les règles de la pharmacopée qui lui donnent effectivement sa valeur.

Ensuite, les traitements internes des bouteilles sont effectivement différents selon le niveau d'impuretés acceptable et ne se limitent pas à un tirage au vide. Cela peut aussi être un électropolissage pour le traitement de la surface interne et un passage en étuve pour éliminer les traces d'humidité.

Pour en revenir à la discussion, il existe malheureusement un consensus de la part des acteurs précites pour ne pas conditionner des bouteilles qui ne sont pas leur propriété. La motivation est tout d'abord liée à la sécurité. Il faut donc se tourner vers des distributeurs, essentiellement ceux qui approvisionnent le marché de la plongée en recycleur (qui utilise de l'oxygène pur).

Tontonlyco a écrit:Au FL 100, avec des canules, un débit de 2l/mn au détendeur est généralement suffisant pour maintenir la SAO² au dessus de 95%, ce qui vous donne une autonomie de 4h avec une bouteille de 500L.

Tontondino est encore en retard d'un siècle: plus personne n'utilise de débit constant à l'heure des EDS "à la demande", qui augmentent considérablement l'autonomie