Le forum des pilotes privés

En discutant, il y a quelques jours d’aviation, mon interlocuteur a parlé de virage de chasse.
Je ne connaissais pas du tout le terme, existe-t-il vraiment ?
Il s’agit du virage que l’on voit à chaque fois dans les films où les avions, de chasse, font un virage en se retournant à plus de 120 degrés en piquant en même temps.
D’ailleurs quelle est la véritable utilité de cette manœuvre, en dehors de faire joli et de prendre un certain nombre de G ?

Si j'ai bien compris, les lampes à souder n'aiment pas le négatif.

Du coup pour plonger, il faut passer dos.

Il faut surtout qu'ils continuent à voir où se situe l'ennemi.

Bons vols,
Luciano

Tout le monde sait que les filles sont folles des pilotes de chasse (voir les conquêtes de Laverdure), ce qui suppose qu'ils sachent les épater par leurs manœuvres inutiles mais spectaculaires.


Bon, enfin Laverdure n'est pas un bon exemple : ou ses conquêtes sont moches ou elles sont très belles, mais alors ce sont des espionnes.

Comment procède-t’on pour faire cette figure sans partir en virage engagé ?

Bob a écrit:Si j'ai bien compris, les lampes à souder n'aiment  pas le négatif.

Du coup pour plonger, il faut passer dos.

C'est ce qui fut adopter quasi unanimement après la perte de presque toute un escadron de Stuka en 1936...

En entrant en piqué depuis le vol normal, ils prenaient -3g... A la ressource, ils repassaient + 4... Et c'était trop pour les organismes (perte de connaissance, collision avec le sol).

Du coup ils sont passé dos avant l'entrée en piqué (+3g), et ont fait leur ressource normalement (+4g)... Et tout allait mieux.

En 1936, le JU 87 n'existait qu'à l'état de proto et loin d'être au point. L'accident que tu évoques ne correspond ni à cette date ni à ce mécanisme. C'est lors d'une belle démonstration devant le gratin nazi en 1939 qu'une quinzaine de machines sont allées au tas. En fait il y avait de la crasse et les pilotes n'ont pas bien jugé de l'altitude à laquelle finir leur piqué. Le JU 87 en sortait d'ailleurs par un mécanisme automatique ( déjà un avion qui pilotait sans son pilote ). Les g étaient aussi limités par un mécanisme de stabilisation du piqué avec aérofreins qui lui interdisait de prendre trop de vitesse.
J.

Richard78 a écrit:Il s’agit du virage que l’on voit à chaque fois dans les films où les avions, de chasse, font un virage en se retournant à plus de 120 degrés en piquant en même temps.
D’ailleurs quelle est la véritable utilité de cette manœuvre, en dehors de faire joli et de prendre un certain nombre de G ?

En fait ça permet de virer plus serré, la gravité s'ajoute à la portance et aide à faire tourner l'avion.

Bonjour

Richard78 a écrit:Comment procède-t’on pour faire cette figure sans partir en virage engagé ?

Rien d'extraordinaire , cela ressemble a une (grimace) comme cela , avec de la vitesse une legère monté, suivi d'un virage  sur la tranche, et plus .. et en descente  
pas necessaire de passer sur le dos , et plonger , nos avions acceller vite en descente .
les pilotes faisaient cela pour une attaque au sol , de façon  a arriver  un derriere l'autre , sur l'objective sans se tire dessus ..

Cela fait des belles photos quand tu vol cote a cote mais le plus souvent il faut le faire par la droite , (je prefere par la gauche). il faut tenir compte si ton voisin en formation  a une aile haute ou basse et bien te positionner pour qu'il te perde pas de vue . (certain n'apprécie pas que tu fasse cela a coté )  Pas oublier de nettoyer le dessous de l'avion
Quan don voyage en groupe de plusieurs avions parfois il y a des plus lent tu ne peut pas réduire assez , pour rester dans le groupe , alors tu fait ce dégagement  sans trop descendre tu te replace en arrière  légèrement plus bas  , tranquillement tu rejoins le groupe , cela te permet de pas les perdre de vue  (avion blanc en hiver )


La je c'est  faite devant l'avion , (queue de poisson ) un peu plus haut pour pas qu'il gobe  le sillage  , en vidéos cela aurait été plus visible .  

Jacques HM Cohen a écrit:En 1936, le JU 87 n'existait qu'à l'état de proto et loin d'être au point. L'accident que tu évoques ne correspond ni à cette date ni à ce mécanisme. C'est lors d'une belle démonstration devant le gratin nazi en 1939 qu'une quinzaine de machines sont allées au tas. En fait il y avait de la crasse et les pilotes n'ont pas bien jugé de l'altitude à laquelle finir leur piqué. Le JU 87 en sortait d'ailleurs par un mécanisme automatique ( déjà un avion qui pilotait sans son pilote ). Les g étaient aussi limités par un mécanisme de stabilisation du piqué avec aérofreins qui lui interdisait de prendre trop de vitesse.
J.

36 ou 39 je savais plus, merci de la correction.

Le mécanisme que tu évoques, pour larguer la bombe et sortir automatiquement du piqué (avec rétraction des aérofreins), c'est le DRU (auto pull out comme disaient les anglos saxons) de la sté NAXOS. Il limite à 6 g la sortie.

Jacques HM Cohen a écrit: C'est lors d'une belle démonstration devant le gratin nazi en 1939 qu'une quinzaine de machines sont allées au tas.
J.

Cela n'est pas forcément un échec de la démonstration, car si la visée était bonne le résultat peut être encore meilleur qu'en cas de ressource.

J’ai cherché sur le net, mais pas suffisamment, je n’ai rien trouvé sur cet événement singulier.
Quelqu’un a des sources ?

PhM

https://fr.wikipedia.org/wiki/Junkers_J ... te_note-54
Accidents du 15 août 1939
Depuis longtemps déjà le ciel européen voit les signes précurseurs d'un conflit généralisé. La formation de pilotes tout comme les manœuvres militaires sont accélérésa 13. En ce 15 août, un groupe de Stukas, le I./St.G 76 effectue un exercice d'attaque au sol devant des hauts-gradés de la Luftwaffe. En arrivant sur cible, les pilotes de Ju 87 trouvent une zone recouverte d'un épais brouillard et c'est la catastrophe : lors du piqué, 13 bombardiers s'écrasent au sol faute d'avoir pu correctement évaluer leur ressource.

Le groupe, par la suite nommé I./St.G 310, est constitué de pilotes qui brilleront dans un avenir proche, notamment en Afrique du Nord. Ce crash entraîna probablement la perte de potentiels futurs as de Stuka, mais d'une manière générale, l'accident n'eut pas d'incidence sur la carrière du Ju 87, et ces avions furent pleinement engagés dès le début de la Seconde Guerre mondialea 14.

Jean-Louis Roba, Les as du Junkers Ju 87 Stuka, 1936-1945, E-T-A-I, 2013 (ISBN 978-2-7268-9694-5)
Intéressant de noter que malgré l'aspect quelque peu apologétique de l'article, on y mentionne qu'un tiers des JU87 engagés dans la campagne de France finirent au tapis, malgré un emploi désastreux de la chasse et de la dca alliées.

Mais si on trouve pleins de trucs sur cette affaire ..

Le seul équipage a avoir survécu à cette brillante démo est celui du leader l' Oberst Walter Sigel qui commandait la formation, il a piqué en tête mais a pu redresser à temps au raz des pâquerettes, il a bien essayé de prévenir les autres en lançant un message radio mais trop tard et derrière lui les 13 autres avions du groupe ont fait tapis .. Sigel a fait toute la guerre en démolissant beaucoup de monde .. et il a fini avec sa croix de fer au fond d'un fjord norvégien dans lequel il s'est abîmé avec un Fieseler storch le 8 mai 1944 ..

http://research.omicsgroup.org/index.php/Walter_Sigel

Merci Jacques Wikipedia !