Dans les clubs, la question est régulièrement posée par des membres qui n'ont pas la moindre idée du suivi de navigabilité ni de la maintenance, ni de la structure des coûts amenant au calcul du prix de l'heure de vol.
Je réponds donc sur ce seul aspect, les propriétaires privés pouvant avoir une approche différente.
L'idée couramment répandue étant que cela permettrait de diminuer d'autant les coûts de maintenance relève du fantasme. a commencer par tout ce qui est associé à la réparation des mauvais traitements que certains pilotes (trop nombreux) font subir aux avions et qui devraient s'évaluer à la rotation, quelle que soit la durée du vol.
Vient ensuite le potentiel moteur. D'expérience, quand un moteur a fait son TBO plus les prolongations autorisées, le relevé de ses taux de fuite et leur évolution indique clairement son âge. . En club, le rapport "économie / risque" n'incite pas à aller plus loin.
L'espacement (supposé) des visites est aussi un trompe-l'oeil, une bonne part de leur coût étant forfaitaire si le club dispose d'un atelier. Le seul gain pourrait résider dans l'exploitation, facilitée par un espacement accru des visites. Gain assez théorique sauf si la flotte est exploitée à 100% en flux tendu, ce qui est rarement le cas.
Venons-en maintenant au "bénéfice" attendu par les membres. Les coûts fixes (structure, salaires, assurances, carburant, redevances diverses, provisions pour renouvellement, ....) ne changent pas. Les coûts de mécanique diminuent légèrement, mais à la marge. Le nombre d'heures, lui, va diminuer de 5 à 10%. Cela fait automatiquement augmenter d'autant (ou presque) le prix de l'heure de vol calculée, qu'on le veuille ou non, en divisant le coût total (presque inchangé) par le nombre d'heures (diminué).
On peut certes mettre en place une facturation différenciée, au prix d'une complication accrue et d'un gain marginal pour les membres qui s'imagineront alors que le club se constitue un pécule sur leur dos (ne riez pas, c'est du vécu, les dirigeant qui ont des "heures de vol" en la matière le savent).
Bref, beaucoup de bruit pour rien. Je répète, je parle uniquement des clubs.
La réglementation, elle, disait jusqu'il y a peu que, pour l'aviation générale, seul le temps "bloc/bloc" devait être utilisé. Le texte prévoyait la possibilité d'utiliser des modes de calcul différents, mais en applicant un coefficient correcteur sur les intervalles de visites ou opération, ce qui revenait à garder strictement les mêmes périodicités "réelles".
Pour info,
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