Ca glisse!

[Bee Gee]

J aime bien aussi la douceur et la souplesse en voltige. A Oshkosh, en 2014, nous avons eu droit à un séance de voltige avec un BD5J, tout en souplesse, avec la musique qui va bien. Ça été un vrai bon moment qui reste gravé dans ma mémoire. Et cela malgré que l avion en lui même ne paye pas de mine à coté du magnifique Waco avec son énorme moteur en étoile de ( pleins ) de chevaux.

Et tu as bien raison, c'st pour cela qu'il y a bien peu de public lors des compétitions de voltige, c'est vite rasoir, j'ai eu l'occasion de participer à 2 championnats du monde, déjà en tant que pilote c'est presque rasoir ! rires !, mais cette époque était un peu différente on en était aux prémices de la voltige "moderne" qui est devenu quasiment monotype, je veux dire en cela que tous les avions se ressemblent tous, monoplan aile médiane léger et bien motorisé,  à cette époque ancienne les avions étaient tous très différents, entre un Yak50, un Zlin 50, un Zlin 526F, un Pitts Spécial, un CAP 20, il n'y avait guère de points de commun, mais au moins cette diversité était intéressante. C'était intéressant de voir le meilleur pilote soviétique sur son Yak, suivi de l'amerlo sur son Pitts..  Le premier bénéficiait d'un entrainement sans limite à la gloire du communisme, c'était un professionnel, le 2eme avait les moyens de ceux qui ont compris le capitalisme et nous les mangeurs de grenouille on bricolait avec bien peu de moyens à cette époque..

Les Helvètes dénomment voltige aérienne "Vol de Virtuosité" .... et ça,  j'aime bien

[Cedric-Pariggi]

Les Helvètes dénomment voltige aérienne "Vol de Virtuosité"

Je devrais faire un tour avec un instructeur suisse pour voir, je suis dans le coin. Pour moi la voltige est presque un art zen (geste parfait, élégant, la voie de la sérénité, l'apprentissage 2.0 du vol, la sécurité de savoir sortir l'avion s'il est en difficulté). Un bon titre: "libre intégral" du voltigeur suisse Eric Muller.

[Bee Gee]

... Müller ....
Eric était un bon pote qui a disparu bien trop tôt, c'était un pilote analyste et philosophe à sa manière, avec parfois des points de vue un peu étrange.... il était de la même génération que Léon, JP Lafille, Feugray, ce bon Louis Pena et bien d'autres.. On s'est bien marré avec cette équipe de bras cassé. Et on a bataillé ferme dans les compétitions, qui restaient cependant bon enfant, on ne se prenait pas vraiment au sérieux,... mais on voltigeait sérieusement..

Et puis encore dans les plus anciens il y eut à Porrentruy la crème de la crème de la voltige helvète avec des personnages très charismatiques comme Monsieur Ruesh, l'hyper spécialiste du Bücker, le Bücker dans ses mains, c'était du grand art, c'est le seul que j'ai vu "voler" aussi bien les biplans jaunes... Une autre époque ...

Et puis chez les Helvètes comme voltigeur il y a eu aussi Michel Brandt, devenu essayeur chez Airbus, et Schweitzer disparu dans les Alpes au commandes d'un P51, un trio d'enfer qui avait porté la suisse a son plus haut niveau en voltige.

Michel Brandt racontant sa vrille à plat en ST10 dont il était chargé des essais en vol (il me semble que c'était le ST10), avec son accent de Neuchâtel,.... c'était à mourir de rire, ayant largué la porte, debout sur l'aile, peu avant de se faire parachutiste d'un jour, son commentaire "il y avait tellement pas de vent qu'on aurait pu allumer sa pipe". C'est dire que la vrille était vraiment plate !

Et puis des anglais comme Neil Williams, un phénomène au sens de l'analyse exacerbé, quand j'ai vu ce mec faire son premier vol sur CAP10, en faire ce qu'il voulait, passer ensuite 30 bonnes minutes à débriefer dans le moindre détail le vol devant Mudry, j'ai compris ce jour ce qu'était un pilote digne de ce nom.

Bon je vais finir par raconter ma vie et je préfère parler de celle des autres .. et des très bons que j'ai eu la chance de croiser dans ma vie.

Et puis la voltige c'est d'abord pour le plaisir et seul compte cela.