Tontonlyco a écrit:je trouve que dans cette histoire de dérive qui se casse il y a soit une faiblesse de conception, soit de maintenance ou les deux.
Limiter le couple sur la gouverne ( et donc sa rotation) est beaucoup plus sûr que limiter le débattement du palonnier en fonction de la vitesse si j'ai bien compris.
"idiotproof" en quelque sorte.
Peut-être les concepteurs le font-ils aujourd'hui... Peut-être aussi que l'efficacité nécessaire à la direction pour assurer son rôle (équilibrer la panne moteur au décollage) l'interdit tout simplement. Il y a des gens dans les bureaux de calcul dont c'est le métier et qui ont un peu plus de recul que nous.
Ceci dit, une fois encore, une manœuvre contrée bien phasée est capable de casser la dérive de n'importe quel avion non dimensionné pour la voltige. Cela peut choquer, mais c'est ainsi.
Une parade sur les avions de ligne est le couple débattement-effort au palonnier, très dissuasif: crois-moi, avec une course de l'ordre de 50 cm et des efforts de 50 à 80 kg, tu ne fais pas de ciseaux par inadvertence.
Et il n'est pas illégitime d'apprendre aux pilotes à utiliser cette gouverne correctement: tenue d'axe au décollage et à l'atterrissage, décrabe à l'arrondi, panne moteur. Point. Sur ces avions tu pilotes sans pied, les réglages des spoilers annulant tout lacet inverse, voire créant du lacet "verse" en mise et sortie de virage.
Donner des coups dans les commandes dans tous les sens, au hasard, en croyant contrer la turbulence dénote une lacune de formation au pilotage. On en voit hélas des exemples en video sur les réseaux sociaux, les pilotes en question bénéficiant des commentaires élogieux des béotiens aux yeux desquels leur coupable et inutile frénésie passe pour le summum de la compétence et leur pilotage de boucher pour un valeureux, méritoire et victorieux combat.
Tontonlyco a écrit:Haflinger a écrit:d'autant qu'Airbus avait mis en avant le fait que l'avion corrigeait et dosait de lui-meme les actions du pilote
Exactement
C'est un raccourci un peu violent. Mais c'est "à peu près" vrai pour la profondeur.
Tontonlyco a écrit:A noter que la perte de la dérive lui a fait aussi perdre la profondeur sinon il serait rentré à la maison, faiblesse de conception là aussi.
C'est un fait avéré, ou c'est toi qui l'affirmes? Rentrer à la maison sans dérive, ça m'étonnerait...
Et je ne pense pas que l'arrachement d'une partie du fuselage soit un cas de calcul de la profondeur.
Tontonlyco a écrit:Lorsque l'on conçoit, il faut toujours partir de l' emmerdement maximum, surtout en aviation.
Bien sûr, mais cela a des limites, comme d'ailleurs en exploitation. Si tu veux cumuler tous les cas possibles, tu construis des locomotives et ça ne risque pas de voler.
On s'en tient donc à des probabilités d'occurrence, et on ne cumule les cas les plus improbables. Tout cela se négocie entre législateur, constructeur et autorités de certification, sur la base de ce que nous a appris un siècle d'aviation. C'est ainsi que de nouveaux cas de calcul peuvent être imposés, ou spontanément adoptés, suite à un événement de ce type.