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The aeroplane speaks, 1917

Quand il n'est plus l'heure de voler, le rêve et le plaisir se prolongent dans un bon livre. La littérature aéronautique, abondante, mérite qu'on s'y attarde. Partagez vos découvertes !

The aeroplane speaks, 1917

Messagede Delépine le Mercredi 22 Juin 2016 22:50

Voici un livre copieux et intéressant datant de 1917 : the aeroplane speaks

https://archive.org/stream/aeroplanespe ... 6/mode/2up




Il est assez amusant. Je me suis plu à traduire la première page :


POURQUOI CET OUVRAGE


Les raisons qui me font prendre monstylo pour son premier vol, en quelque sorte, tiennent en premier àmon fort désir d'aider l'homme de la rue à comprendre l'aéroplane,les joies et les embarras de son pilote. En second, je souhaiteapporter une aide pratique au pilote ainsi qu'à son assistant siprécieux, le régleur de la cellule. J'espère que mes huit annéesd'expérience dans la conception, la construction et le pilotage desaéroplanes et l'expérience que j'y ai acquis, compenseront lamaladresse à écrire d'une main plus habituée au maniement dumanche qu'aux angoisses de la page blanche, aux décentrages de billeet autres incidents de plume.





PROLOGUE




LES PRINCIPES FONDAMENTAUX ET LEURS DOLEANCES


Lasalle de cours de l'école des officiers du Royal Flying Corps étaitdéserte. Les élèves étaient dispersés et leur instructeur, plusdébordé encore, surveillait sur le terrain les essais d'un nouvelappareil.
Déserte, disais-je ? Pas tantque cela. Le cours du jour ayant porté sur les bases de la mécaniquedu vol, celles-ci s'étaient attardées dans la salle.
-Je suis la Surface Portante, dit l'une en mimant le ton duprofesseur. On assure le vol en me faisant progresser dans l'air avecun certain angle d'inclinaison par rapport à la direction dumouvement.
-Parfaitement, répondit l'Angle. C'est moi, et je suis l'illustreIncidence.
-Et, poursuivit la Surface, je défléchis l'air vers le bas tandisque je fuis devant lui, créant un vide partiel ou du moins unerégion d'air raréfié sur la majeure partie de mon dessus.
-Voilà où j'entre en scène, déclara une autre voix. Je suis laRéaction, ou si vous préférez, la résultante aérodynamique. Iln'est pas d'action sans moi. Je suis une force considérable, et,continua-t-elle en fixant fermement la Surface, je vous suisperpendiculaire. Je suis comme ceci, dit-elle encore en saisissantune craie pour se diriger vers le tableau noir.
-J'agis dans le sens de la flèche R, lequel varie un peu avecl'Incidence et la cambrure de la Surface portante ; et, sisurprenant que cela paraisse, je suis plus forte du côté supérieurde l'aile que dessous. La soufflerie a prouvé au terme de recherchescomplètes que je croîs plus vite que la Vitesse de la Surface dansl'air ; je croîs plus vite que vous n'imagineriez, et à peuprès au carré de la Vitesse. Que la Vitesse double par exemple, etj'augmente bien davantage. C'est que je ne dépends pas que de lamasse d'air que la Surface déplace, mais aussi de la Vitesse aveclaquelle elle pénètre l'air. Je suis le produit de ces deuxfacteurs ; aux allures et aux altitudes fréquentéesaujourd'hui par l'aéroplane, je grossis au carré de la Vitesse.
-Ma personnalité est en vérité plus complexe que cela,poursuivit-elle. Je me dédouble en une sorte de Dr Jekill et Mr Hydeaéronautique. Voici la Portance, ou encore ma composante verticalepour ceux qui préfèrent les grands mots. Elle pointe toujours versle haut et exècre le Poids comme la peste. Elle est la meilleur etplus intéressante part de moi-même. Voici mon autre part, laTraînée. Qu'elle porte bien son nom ! C'est une gueuse de laplus belle eau, qu'il faut circonscrire pour voler en sûreté.
-Et moi, dit l'Hélice, je me visse dans l'air pour fournir laTraction. Je tire l'aéroplane à travers l'air et lutte contre laTraînée. La Portance croît avec la Vitesse, et lorsqu'elle égalele Poids débute le vol. Il n'y a rien de mystérieux là-dedans.
         -     J'espère que vous m'excuserez de vous interrompre, dit une fort     belle jeune dame ; je suis la Finesse. Tout ce que vous avez     dit est assurément vrai, mais comme dit mon ami l'Ingénieur :     « Avec suffisamment de puissance on peut faire voler une porte     de grange », et je vous assure qu'on ne me conquiert pas si     facilement.
        -     Bien, reprirent avec humeur la Portance et la Traînée ;     soyons amies. Dites-nous comment vaincre le Poids et la Traînée     avec le moins possible de chevaux. C'est à l'évidence ce qu'il     faut faire, car un moteur plus puissant sera plus lourd, ce qui     réjouira notre ennemi le Poids qui exigera plus de Surface et     d'Incidence, accroissant encore la Traînée.      
        -     Fort bien, répondit la Finesse. Je ferai de mon mieux quoique je     sois très timide ; il faut dire que je reviens tout juste des     ateliers, où l'on ne me ménage guère. Je crains que vous ne me     jugiez très exigeante.
-Haut les cœurs, chère amie ! Nous vous aiderons, direntplusieurs nouveaux arrivants. L'un d'eux était très maigre, et sigrand qu'il rasait le plafond. Il se présenta :
-Je suis l'Allongement élevé. Ce que je puis faire pour vous estd'accroître la Portance tout en réduisant la Traînée. La Surfaceportante pourra faire voler d'autant plus de poids qu'elle seragrande, et moins importante sera la Traînée, moins ler seront aussila Traction et la Puissance nécessaires. Toutefois, c'est un faitque si la même Surface portante est taillée pour avoir la plusgrande envergure possible, c'est-à-dire pour la plus grande distancepossible d'un bout d'aile à l'autre, elle brasse davantage d'air etproduit de la sorte une plus grande Résultante aérodynamique, ausein de laquelle la Portance est plus élevée et la Traînéemoindre.
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