de Bee Gee le Samedi 28 Novembre 2015 15:16
... parce que je n'ai jamais eu besoin de tricher. 15000 heures de vol en 30 ans. Arrêt pour raison médicale à 47 ans. Grosse inquiétude de la famille pour un tel passionné de l'aviation que j'étais. Mais dans la vie il y a des tas d'autres choses que faire simple conducteur d'engins fussent ils volants, et des choses bien plus passionnantes encore. Il faut savoir tourner la page. Mais quand on est aviateur on le reste à vie, c'est la différence entre un véritable aviateur et un simple pilote. Pour garder un souvenir de mon dernier vol. Petit jet d'affaire, retour à vide, avion léger. Demande de touch and go au pote de la tour, remise de gaz, tonneau juste droit derrière, passage vent arrière basse hauteur, clap final ... illégal. Le plus petit jet d'affaire actuel met minable n'importe quel chasseur de la WW2 avec en plus un agrément de pilotage incomparable. C'est ce qu'on appelle le progrès.
Il faut aussi qu'André apprenne à sortir de son petit milieu de l'aviation des champs, il n'y a pas que cela dans la vie.
Evidemment un pilote privé qui a fait sa formation sur C150 et qui ne cherche à faire rien d'autre après, sera une pince à 200 heures. Le pilotage n'est pas une science, pas du tout, c'est surtout un apprentissage continu dans lequel il faut rester humble et modeste.
Petite histoire, j'ai débuté sur D112, piste en dur vent de travers. On ne volait qu'une fois sur deux le jojo c'est bien sur piste en herbe vent de face, c'est une grosse merde piste en dur vent de travers. Lorsque sont arrivés les tricycles, C150 DR300, MS880, les clubs ont vu leur activité bien plus que doubler, moins de contraintes, moins de casse, trésorier aux anges. L'apologie du classique m'énerve au plus haut point, la formule n'est valable que pour un tout petit nombre d'activité, vol en montagne, aviation des champs. Pour le reste c'est exactement zéro.
Il est vrai que le tricycle est moins sélectif que le classique mais c'est aussi sa force, il a l'immense avantage d'ouvrir les portes du ciel à un bien plus grand nombre. Nous sommes tous plus ou moins doués avec la coordination pied / main, ceux qui coordonnent mieux font ils rien que pour cela de meilleurs pilotes ? .... oui ... mais seulement pour faire de l'aviation des champs, les autres devraient ils se priver du plaisir de voler rien que pour cela ?
Donc André se plaint de ces jeunots issu du C150, je vais lui renvoyer l'ascenseur mais dans un tout autre sens. J'ai été instructeur pilote pro et IFR, dès le premier contact je voyais ceux qui avaient bénéficiés d'un apprentissage rigoureux et rationnel, ils venaient tous de bonnes écoles et d'avion genre C150, la difficulté principale à assimiler quand on débute en IFR est le vol sans référence extérieure. C'est une des choses les plus difficiles à apprendre dans le pilotage d'un avion. Ceux qui avaient bien assimilé les fondamentaux de base, ne rencontraient guère de difficultés, ceux qui venait de l'ULM ou du vol à voile avait beaucoup plus de mal, mais le reste n'est qu'une question d'entrainement et tous finissent par y arriver, le principal vecteur étant la motivation ... mais une motivation sans excès toute aussi dangereuse.
Donc un peu plus de tolérance et un peu plus de formation continue. C'est le rôle des plus anciens.
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