La SNECMA, von Zborowski et le Coléoptère

[toms]

Un beau livre décrivant une des grandes épopées de cette époque fourmillant de prototypes.
J'avais gardé un souvenir impressionné du Coléoptère pour sa forme originale et futuriste.
J'ai été un peu déçu d'apprendre qu'il s'est crashé très peu de temps après le premier vol,
et n'a jamais pu assurer une transition du vol vertical vers le vol horizontal.
Malgré tout, ce livre vaut le détour, et rappelle que certains scientifiques capturés en Allemagne ont poursuivi leur chemin en France.

[jp trimouille]

J'ai lu sur le Coléoptère des choses qui m'ont semblé contradictoires.
Jacques Lecarme expliquait sa chute en écrivant, si je m'en souviens bien, et je crois que c'est le cas, qu'une aile annulaire une fois soufflée par l'intérieur "n'a plus de polaire".
Ce n'est pas une phrase très limpide, mais j'ai cru comprendre : "lorsque le réacteur fonctionne en entraînant de surcroît un flot d'air entre lui et l'intrados annulaire, il y a par symétrie égalité dans toutes des directions des pressions sur la voilure, donc pas de portance résultante dirigée vers le haut ni vers où que ce soit".
Mais dans la monographie du Coléoptère, Fana 90, page 9, on a la reconstitution de sa chute du 25 juillet 1959 depuis le moment de sa première tentative de transition. La vitesse horizontale au moment de l'impact serait de 80 m/s et la vitesse verticale de 5 m/s. L'appareil (l' "avion" ??) n'est ainsi pas du tout en assiette ADAV, mais "vole presque", d'autant plus que la vitesse verticale était passée par un maximum der 30 m/s. Les photos du Fana montrent alors un appareil cabré de 30° environ. Ce n'est visiblement pas avec ses chiffres une chute plus ou moins libre. La voilure annulaire semble donc fonctionner "et avoir une polaire".

En définitive, que donnait réellement cette aile ? Accident de mise au point ou formule qui ne marche aérodynamiquement pas ?

[toms]

Dans le livre de JC Carbonel, il n'est pas question de polaires.
Parmi les causes de l'accident, il est fait mention d'une vitesse de descente trop importante (le coléoptère était incontrôlable au delà de - 20 m/s) et du fait que Morel (le pilote) n'aurait pas mis plein gaz (peut être à cause d'un point dur dans un teleflex).
De nos jours, les phases de transitions seraient gérées sans problèmes par des commandes de vol électriques.

[jp trimouille]

Logiquement la montée verticale était déjà pleins gaz pour cause de rapport poussée/poids supérieur à 1 mais pas énormément ; il faudrait supposer qu'il y ait eu une réduction lors de la transition, ce qui est curieux puisqu'il faut acquérir le plus vite possible une vitesse horizontale importante.
Le sujet que j'évoquais ne tenait pas à la maîtrise de la transition, mais à savoir si l'aile annulaire soufflée par l'intérieur porte ou non. Lecarme semble dire non ; le récit du Fana semble suggérer qu'à l'impact le Coléoptère semblait avoir déjà sérieusement "accroché".

[toms]

Il semble que le problème vienne surtout de la transition vol horizontal vers vol vertical.
Le jour de l'accident, le but était d'incliner le coléoptère à 30 degrés, sans dépasser 1000 mètres.
Il fallait donc réduire les gaz à un moment pour respecter ces conditions.
C'est au moment du retour vers la verticale et de la descente que Morel a perdu le contrôle.
D'autre part, dans une version ultérieure, l'aile annulaire devait servir de statoréacteur.