Ordre de passage et tirage au sort
Posté: Vendredi 2 Septembre 2011 12:06Dans un autre sujet, j'ai évoqué les coulisses des tirages au sort d'ordre de passage, et notamment les contestations que cela entraîne parfois.
Il faut savoir que certains sont coutumiers de la contestation. Pour la période à laquelle je fais référence, c'était surtout le fait d'équipes, le problème étant généralement levé par le chef d'équipe (pas forcément compétiteur actif) ou le leader des compétiteurs. Cela s'annonçait généralement par des mines fermées, prélude au dépôt de la réclamation comme la noirceur de la base du Cb annonce l'orage imminent. A ce petit jeu l'équipe Polonaise de voltige planeur des années 90 jouissait d'une réputation méritée, assortie d'une mise en scène rappelant à s'y méprendre les manoeuvres utilisées par les délégations diplomatiques des pays du bloc soviétique dans les instances internationales quelques années auparavant.
Pour tout dire, l'ambiance pouvait être carrément glaciale, version banquise, avant de virer au tollé puis de s'apaiser après l'intervention énergique et musclée du directeur de la compétition. A l'époque, c'était "Mady", ceux qui la connaissent et l'ont vue à l'oeuvre savent que bien peu se risquaient à encourir ses foudres.
A propos de contestation, une anecdote relative à l'une d'entre elles, aux Championnats du Monde du Havre en 1992. La contestation avait cette fois été levée par l'équipe Américaine qui, ayant tiré les "petits" numéros, était désavantagée. Le tirage au sort s'effectuait avec des gros jetons de bois portant un numéro gravé, que chacun puisait dans un sac où on pouvait juste plonger la main. La contestation portait sur la possibilité de reconnaître au toucher les jetons portant un ou deux chiffres. La réclamation ayant été acceptée, on procède à un nouveau tirage, à la grande colère de ceux qui, ayant tiré un numéro favorable se voyaient globalement accusés de tricherie.
L'un des concurrents était Walter Extra, le constructeur. Au passage, c'est un cas rare, sinon unique, d'avoir un constructeur industriel en compétition à ce niveau sur un de ses avions. Pas content l'ami Walter, et il l'avait fait savoir. Pour manifester son mécontentement, son tour venu il s'est avancé pour le tirage au sort accompagné de son fils, âgé de deux ou trois ans. Prenant tout le monde à témoin, particulièrement les "réclamants", il déclara que, soupçonné de fraude en reconnaissant au toucher les numéros, il refusait d'y procéder à nouveau et exigeait que son fils, trop jeune pour savoir lire, le fasse à sa place. Le réglement stipulait que la concurrent devait le faire en personne, mais le jury accepta l'exception, avec l'approbation enthousiaste des autres concurrents et l'acceptation confuse des auteurs de la réclamation. Le gamin tira donc l'ordre de passage de son père, le tendit au jury qui l'enregistra avant de regagner, accompagné de son père, sa place dans l'assistance sous les applaudissements des autres concurrents ..... sauf des Américains.
Il faut savoir que certains sont coutumiers de la contestation. Pour la période à laquelle je fais référence, c'était surtout le fait d'équipes, le problème étant généralement levé par le chef d'équipe (pas forcément compétiteur actif) ou le leader des compétiteurs. Cela s'annonçait généralement par des mines fermées, prélude au dépôt de la réclamation comme la noirceur de la base du Cb annonce l'orage imminent. A ce petit jeu l'équipe Polonaise de voltige planeur des années 90 jouissait d'une réputation méritée, assortie d'une mise en scène rappelant à s'y méprendre les manoeuvres utilisées par les délégations diplomatiques des pays du bloc soviétique dans les instances internationales quelques années auparavant.
Pour tout dire, l'ambiance pouvait être carrément glaciale, version banquise, avant de virer au tollé puis de s'apaiser après l'intervention énergique et musclée du directeur de la compétition. A l'époque, c'était "Mady", ceux qui la connaissent et l'ont vue à l'oeuvre savent que bien peu se risquaient à encourir ses foudres.
A propos de contestation, une anecdote relative à l'une d'entre elles, aux Championnats du Monde du Havre en 1992. La contestation avait cette fois été levée par l'équipe Américaine qui, ayant tiré les "petits" numéros, était désavantagée. Le tirage au sort s'effectuait avec des gros jetons de bois portant un numéro gravé, que chacun puisait dans un sac où on pouvait juste plonger la main. La contestation portait sur la possibilité de reconnaître au toucher les jetons portant un ou deux chiffres. La réclamation ayant été acceptée, on procède à un nouveau tirage, à la grande colère de ceux qui, ayant tiré un numéro favorable se voyaient globalement accusés de tricherie.
L'un des concurrents était Walter Extra, le constructeur. Au passage, c'est un cas rare, sinon unique, d'avoir un constructeur industriel en compétition à ce niveau sur un de ses avions. Pas content l'ami Walter, et il l'avait fait savoir. Pour manifester son mécontentement, son tour venu il s'est avancé pour le tirage au sort accompagné de son fils, âgé de deux ou trois ans. Prenant tout le monde à témoin, particulièrement les "réclamants", il déclara que, soupçonné de fraude en reconnaissant au toucher les numéros, il refusait d'y procéder à nouveau et exigeait que son fils, trop jeune pour savoir lire, le fasse à sa place. Le réglement stipulait que la concurrent devait le faire en personne, mais le jury accepta l'exception, avec l'approbation enthousiaste des autres concurrents et l'acceptation confuse des auteurs de la réclamation. Le gamin tira donc l'ordre de passage de son père, le tendit au jury qui l'enregistra avant de regagner, accompagné de son père, sa place dans l'assistance sous les applaudissements des autres concurrents ..... sauf des Américains.