Le réveil sonne à 5h30, après une courte nuit de sommeil.
Je bondis hors du lit et appelle le STAP de Dinard.
Moins de 1500m de visi, ça commence mal.
Je prends le METAR, jette un oeil dehors.
Bizarre, pas un nuage ici, juste un beau ciel étoilé.
Un coup d'oeil aux webcams de Saint-Malo me confirme que ça doit encore
être un coup du transmissiomètre placé dans une cuvette, ce qui le rend souvent
pessimiste.
6h05 j'appelle
Paul, élève au club avec qui je fais aujourd'hui mon premier vol.
Paul me confirme que la visi semble correcte alors je décide d'aller voir au terrain
ce que ça donne.
6h50 j'arrive chez Paul à Saint-Malo, et 20 minutes plus tard nous sommes au terrain.
C'est à peine s'il y a un peu de brume! La pleine lune éclaire le terrain, le ciel
est clair, et froid!
Le mécano du club est surpris de voir du monde de si bon matin.
Il ne sait pas encore qu'il nous sera d'une aide précieuse!
Nous faisons les purges, la prévol et le plein de l'avion.
Comme cet avion n'est pas homologué vol de nuit, nous patientons assis dans
l'avion. A papoter pendant que le jour commence à se lever.
7h55 le soleil se lève et je peux maintenant lire les instruments sans éclairage.
Mise en route et là....rien! L'hélice passe une compression, puis plus rien. Batterie HS!
Heureusement notre mécano est là et met la batterie en charge un moment.
C'est raté pour photographier le lever de soleil mais à 8h45 nous décollons
pour un vol matinal qui va nous emmener voir le Mont Saint-Michel, et plus si affinités
(et il y a eu affinités!).
L'air est calme, la CTR est désactivée, seul un DR221 ronronne dans le ciel, et nous sommes à bord.
Saint-Malo derrière nous
Je prends "la route touristique", en suivant la côte à 1900ft jusqu'au Mont Saint-Michel.
C'est magnifique!
Je savoure le privilège que j'ai d'être là, en plein ciel devant ce spectacle.
Paul semble apprécier lui aussi.
Le terrain d'Avranches passe sous mon aile gauche, le Mont sous la droite
et j'ai envie de faire un détour.
Direction Saint-Hilaire du Harcouet et le Lac de Vezins.
Le Lac est couvert de stratus du plus bel effet!
C'est magnifique!
Demi-tour un peu avant Saint-Hilaire.
Je prends un cap 260 qui va nous ramener vers Dinard, puis je chemine sur la 4 voies.
Les stratus dans les vallées ressemblent à des étendues d'eau. Je profite du paysage.
Je réveille Rennes Info, pas très occupé à cette heure matinale.
Un élève pilote, hésitant, fait une nav entre Dinan et Rennes, et nous volons là
où le vent nous porte (et il a des idées bizarre le vent, parfois!).
La CTR de Dinard va bientôt être active, et je décide de faire un petit crochet
par le Sud pour attendre son activation avant d'y entrer, mais aussi parce que
je n'ai pas envie de me poser!
Nous arrivons bientôt face à Dinan.
Coup d'oeil à gauche, l'antenne de Bécherel est dans mes 10h. Elle parrait si
proche que je ne résiste pas à l'envie d'aller le voir de plus près (j'habite un village au pied de l'antenne).
5 minutes plus tard nous survolons Saint-Pern et son célèbre couvent.
Le couvent à droite, et Saint-Pern à sa gauche
Kristell et Hervé nous ont entendu passer
Après un demi-tour et quelques photos je continue de jouer le guide touristique
pour Paul et l'emmène voir l'étang de Rophémel et son barrage, qui alimente
le coin et Rennes en eau.
Puis nous rejoignons Evran, sous les brumes du Canal d'Ille et Rance, et
descendons la Rance jusqu'à Dinard.
Travers Dinan je quitte Rennes Info, prends l'ATIS de Dinard, contacte la tour ;
c'est presque déjà fini.
Dinan et son viaduc
Je profite de l'arrivée magnifique sur la Rance, dont vraiment je n'arrive pas à
me lasser.
Je suis autorisé à intégrer en vent arrière main gauche 17,
le vent est calme, le pilote aussi.
Je descends doucement, m'installe en vent arrière alors qu'un anglais s'apprète
à décoller à bord d'un SR22.
Vent arrière main gauche 17
J'arrive bientôt en finale, le SR22 décolle, et je suis autorisé à atterrir.
De retour à la maison
Je suis un peu rapide, je corrige en courte, j'arrondis doucement, doucement.
L'oiseau ne semble pas vouloir se poser: normal, j'ai gardé un petit filet de gaz
malgré moi. Je coupe les gaz, et...il ne semble toujours pas vouloir se poser.
Je suis à la bonne incidence, à la bonne hauteur, nous n'avons pas ressenti le
toucher des roues. Mais pourtant, nous roulons maintenant.
J'ai rarement fait un kiss aussi magnifique en DR221!
Nous avons rendu l'avion juste à l'heure pour le prochain pilote,
après 1h22 d'un vol vraiment magnifique. Ca vallait le coup de se lever à 5h30 du matin!