Que se passe-t-il sur votre aérodrome ? Chaque pilote connaît, ou peut apprendre, des bribes d'information pouvant contribuer à la sauvegarde de son aérodrome. Encore faut-il pouvoir les utiliser.
Le nombre de terrains menacés augmente de façon inquiétante. Quand la menace apparaît, il est parfois (souvent ? ) trop tard pour agir efficacement à cause du travail souterrain effectué, parfois pendant une longue période, pour rendre l'issue inéluctable : la fermeture, prélude indispensable à la réalisation de l'opération projetée.
Qui, mieux que les utilisateurs des aérodromes, est directement intéressé à leur préservation ? Qui, mieux que les utilisateurs d'un aérodrome, connaît son environnement, a des liens avec ce qui s'y passe et peut s'informer des projets aux alentours ? Qui, mieux que les utilisateurs, peut recueillir ces informations pour qu'elles soient ensuite rassemblées, analysées et évaluées pour alimenter une stratégie permanente de veille et de préservation de l'aérodrome ?
Reste ensuite à organiser le tout d'une manière efficace, c'est à dire au plus près de l'action, avec le soutien effectif de structures plus importantes capables d'apporter une aide quand elle est nécessaire. Rassurez-vous, je ne prétends pas réinventer l'eau tiède, tout cela existe déjà, dans le principe tout au moins : un aérodrome menacé se dote d'un comité de défense qui, en principe, se tourne vers le comité régional et la fédération.
Ca, c'est pour le principe, mais en général, c'est trop tard : le comité de défense se crée quand le mal est apparu, souvent irrémédiable ou incurable. On est dans les soins palliatifs.
Il faut faire de la prévention.
C'est là que j'en reviens aux utilisateurs, évoqués au début. A tous les utilisateurs. Là, on a des progrès à faire, car il faut se rendre à l'évidence : même sur un terrain menacé, les pilotes ne sont pas très mobilisés. A part pousser un coup de gueule épisodique, sur place ou, plus commodément, de loin, que font les principaux intéressés ? Pas grand'chose, dussè-je choquer pas mal d'entre ceux qui lisent ceci. Ils ne font pas grand'chose parce qu'à ce stade, ils ne peuvent plus faire grand'chose, il faut le reconnaître. C'est avant, qu'il fallait agir.
J'en reviens aux utilisateurs, à tous les utilisateurs. Rêvons un peu : si chacun de nous, dans son domaine particulier, ses activités, ses relations, était en veille à propos de tout - et je dis bien : tout - ce qui peut, de près ou de loin, avoir des conséquences sur l'aérodrome qu'il utilise. Si tout cela était récupéré par un comité de défense créé systématiquement, sans attendre l'apparition d'une menace, n'aurions-nous pas un peu plus de chances de détecter les risques avant qu'il ne soit trop tard ?
L'idée, c'est donc, comme les avions commerciaux qui veillent en permanence la fréquence 121.5, d'établir une veille permanente assurée par tous les pilotes, à propos de leur terrain. Un exemple ? La publication d'un permis de construire : on s'agite, on essaie de contester le PC. Soit, mais n'aurait-on pas négligé des signes avant-coureurs ? Après coup, Marcel raconte que l'année dernière il a vu un géomètre travailler à cet endroit. Si l'information avait été transmise et exploitée, on aurait - peut-être - pu agir préventivement, rappeler l'existence de servitudes aéronautiques par exemple.
Ce n'est qu'un exemple, simplement pour montrer que chacun peut participer efficacement avant, en permettant d'agir plus tôt, avec de meilleures chances. Cela permettrait aussi à chacun de réaliser qu'il peut efficacement contribuer, au stade préventif, alors qu'une mobilisation de tous n'est pas possible quand le mal est déclaré - si ce n'est pour manifester devant une préfecture ou une mairie, mais avec un résultat bien plus incertain.
Un dernier point : les projets qui menacent l'existence d'un aérodrome n'aiment pas la publicité. Un des moyens les plus efficaces de lutter contre cela, c'est de les mettre au grand jour le plus tôt possible. Alors,
Tous les pilotes en veille sur la fréquence : " je défends mon aérodrome "