Le forum des pilotes privés

https://www.lechorepublicain.fr/amp/moutiers-28150/actualites/un-planeur-se-pose-en-urgence-dans-un-champ-a-moutiers-en-beauce_13813642/

Morceaux choisis :

"Un planeur a effectué un atterrissage d'urgence",
"Un manque d'aspiration consécutif a un changement de portance les a obligé a se poser en urgence" (là, y'a tentative de hausser le niveau technique... Mais bon, niveau resultat... c'est moche...),
"L'avion n'ayant subi aucun dommage, les deux aviateurs, également indemnes,  ont attendus sereinement les secours, qu'ils ont contacter pour les remorquer..." le mythique flegme des conquérants des cieux sans doute...
Et la perle pour la fin : "le planeur BG500 (sic!) est un avion planeur biplace..."

Bref, encore un journaliste qui ne mérite qu'un stage a l'ANPE, et plus serieusement, ça fait froid dans le dos de penser que ces gens là nous informent sur des sujets dont nous ne sommes pas maîtres. Il y a un petit arrière goût de couleuvre...

G,
"Miraculé" d'un "atterrissage d'urgence" récemment.

Ouf !... Survivant d'un écrasage contre une vache... Qu'elle chance y z'ont eu.
Pauv bête !... Même pas un mot pour elle dans l'article.

Globalement, y'a rien de faux.
On a vu bien pire.

Gilles131 a écrit:Globalement, y'a rien de faux.
On a vu bien pire.

Atterrissage d'urgence, manque d'aspiration consécutif a un changement de portance, BG500, avion planeur, les secours...
Globalement, y'a surtout rien de vrai.
Et puis, "on a vu bien pire", j'adore. "Le 13 novembre c'était moche, mais on a vu bien pire le 11 septembre".

Je plussoie le message de Gilles :

Je ne vois rien à reprocher au journaliste, cet article explique au commun des mortels sans alarmer et sans notion de danger potentiel.

Manque d'aspiration me semble plus imagé qu'ascendance.

Bons vols.

cda a écrit:Je plussoie le message de Gilles :

sans notion de danger potentiel.

Si, tout de même : "urgence, indemnes, secours". Ils se rattrape juste un peu avec "routine".
Plus la présentation d'un fait banal comme un événement, puisque c'est digne du journal.

cda a écrit:Manque d'aspiration me semble plus imagé qu'ascendance..

Voire "manque d’inspiration"...

Ah les journalistes et les planeurs. C'est une vieille histoire

https://www.pilotes-prives.fr/viewtopic ... 14#p141999

Manu

GuillaumeG a écrit:

Gilles131 a écrit:Globalement, y'a rien de faux.
On a vu bien pire.

Atterrissage d'urgence, manque d'aspiration consécutif a un changement de portance, BG500, avion planeur, les secours...
Globalement, y'a surtout rien de vrai.
Et puis, "on a vu bien pire", j'adore. "Le 13 novembre c'était moche, mais on a vu bien pire le 11 septembre".

Disons que le journaliste n’est, manifestement, pas vélivole (pardon, véliplane).
Mais on ne peut pas lui demander non plus de parler dans le texte le jargon de toutes les tribus dont il relate les faits divers.

Gilles131 a écrit:Disons que le journaliste n’est, manifestement, pas vélivole (pardon, véliplane).

Sur ce coups là, il est plus vélivache...

Je n’ai plus l’article et c’est bien dommage, mais je vais vous relater un accident d’avion rapporté dans le journal Sud-Ouest. Mais d’abord, le contexte :

Cela se passait au siècle dernier et concernait l’aérodrome de Ric et Rac communément reconnu par les gépéhesses sous le vocable de "Elle est fiqua".

Un mien copain avait construit de ses mains pas très expertes un Colibri. Ne connaissant rien à la brasure, il avait soudé à l’étain des pipes d’admission en tuyau de cuivre de plomberie. A force de vibrations, les soudures ont lâché et le moteur s’est arrêté après le décollage en 05, juste avant la DF "peupliers". En ribéracois la DF15 n’ayant pas de matérialisation concrète, c’était donc la haie de peupliers bordant la piste qu’il fallait prendre en compte. Cette haie de peupliers avait fait l’objet de moultes demandes auprès du propriétaire et ni l’arbitrage de la DGAC ou de la mairie n’avait convaincu le père Coubrant à les abattre. On considérait que le droit de la terre et des bois valait plus que le plaisir de quelques nantis.
Voilà, le décor est planté.
Donc le copain se trouva confronté à une panne moteur en montée initiale. De son aveu, il ne savait pas s’il avait passé les peupliers et en désespoir de cause ne rendit pas la main. L’avion décrocha et amorça un début de vrille. C’est le genre de situation dont l’issue est souvent fatale. Sauf qu’il y avait le semoir du père Coubrant dans la trajectoire de chute qui amortit l’écrasement du Colibri. L’infortuné pilote était prisonnier de la carcasse de l’appareil, deux jambes brisées, scalpé, mais toujours vivant. Le père Coubrant alerté par la chute arriva furibard en criant :
- Mon semoir ! Mon semoir ! Il est tout cassé !
Le copain réussit quand même à obtenir un peu d’écoute du fermier et lui demanda d’appeler les pompiers puis des pansements pour juguler l’hémorragie faciale qui lui obscurcissait la vue.
Comme premier secours, le père Coubrant amena un rouleau de papier hygiénique et de l’eau puisée dans la mare, avec les lentilles vertes qui flottaient dans l’écuelle, tout en se lamentant pour son semoir.
Il y a de quoi choquer, mais je vous assure que tout est véridique, l’histoire m’ayant été narrée plusieurs fois (comme un exutoire) par la victime elle-même.

Pour en venir à l’article de Sud-Ouest, je fais appel à ma mémoire, mais je me souviens très bien que le journaliste l’ayant rédigé, n’a pas eu un mot de compassion pour le pilote. Il n’a même pas évoqué ses blessures et sa chance d’en sortir vivant, mais s’est perdu dans une diatribe sur la perte du semoir cassé par l’aviateur et les difficultés pour le fermier d’honorer le planning de semailles qu’il s’était fixé !
Je n’en suis pas sûr mais je crois qu’il est fort passible qu’il ait pu citer la marque du semoir sans se tromper. Comme quoi, quand on veut faire du bon journalisme, on peut !

Gilles131 a écrit:Mais on ne peut pas lui demander non plus de parler dans le texte le jargon de toutes les tribus dont il relate les faits divers.

Le liberté de la presse serait mise à mal si le journaliste s'avisait de demander avant publication aux gens de la tribu s'il y a des âneries dans ce qu'il a pondu !
Et il y a bien d'autres tribus ! Membre d'un club d'astronomie où je n'ai pas manqué de pontifier un certain nombre de fois à faire des conférences savantes, j'ai vu le traitement de la presse lorsque nous avons inauguré une grosse bête, un T400, expression générique désignant un quelconque télescope au miroir principal de 400 mm de diamètre.
Son fabriquant était par ailleurs le créateur d'un télescope amateur énorme, d'un mètre d'ouverture, donc un "T1000", vendu fort loin de chez nous, et nous avons précisé au journaliste que ce calibre d'appareil était à notre connaissance, à cette époque, un record du monde en amateur.
On a pu lire alors dans le journal "le club dispose du T400 le plus grand du monde".

Gilles131 a écrit:Mais on ne peut pas lui demander non plus de parler dans le texte le jargon de toutes les tribus dont il relate les faits divers.

Et bien si, c'est précisément ça son job, et sa seule utilité sociale : agréger et comprendre les informations pour ensuite les proposer avec clarté mais exactitude à la société.
Dans le cas contraire, on est pas journaliste, on est auteur de fable...

Le journalisme est un métier -voire une vocation- indispensable à la démocratie (la liberté de la presse étant un indicateur du niveau de liberté du pays considéré), noble et ayant eu dans ses rangs des personnages remarquables et admirables (Albert Londres par ex...) et difficile ! Facilement critiqué par les ceusses qui disent qu'y savent ou ben qui sont pas d'accord (politiquement ou autre) Et pis pass'que ... faut bosser Combien d'articles écrits, radiophoniques ou télés me font hérisser le poil (à défaut de me faire dresser les cheveux sur la tête ) car manifestement écrits avec les pieds, à la va-vite et d'où une simple relecture même par l'auteur lui éviterait les tomates et les œufs pas frais. Alors quant on ne sait pas (comme pour nos centres d'intérêt) faut faire factuel. Malheureusement, en plus du manque de temps pour écrire les articles ou préparer les questions, la recherche du sensationnel est une maladie commune à la profession.
Parmi les quelques connus me venant à l'esprit Patrick Coen notamment sort du lot pour ce qui est de la préparation de ses interventions.

GuillaumeG a écrit:

Gilles131 a écrit:Mais on ne peut pas lui demander non plus de parler dans le texte le jargon de toutes les tribus dont il relate les faits divers.

Et bien si, c'est précisément ça son job, et sa seule utilité sociale : agréger et comprendre les informations pour ensuite les proposer avec clarté mais exactitude à la société.

Si tu le fais jargonner comme les vélivoles,  « la société » ne risque pas d’y comprendre quoi que ce soit, justement. À part s’il est journaliste pour Vol à Voile Magazine.