Bob a écrit:Jp il y a un moment où il faut appliquer la méthode Audiard : J'parle pas aux cons, ça les instruit !
Merci Bob de ton soutien, mais non, pas d'accord avec la réplique d'Audiard sur ce coup là ; j'ai changé d'avis, il faut parler à tout le monde :
- parce que dans la situation actuelle, convaincre ne serait-ce qu'une seule personne, c'est peut-être sauver des vies ;
- ...et plus généralement parce qu'on est toujours soi-même le con d'un autre ;
- et enfin, je crois que personne n'est intrinsèquement con ici ; en revanche, on peut avoir des comportement ou des répliques cons, parce qu'on est dans la colère, ou l'orgueil, ou encore qu'on est blessé par un commentaire qu'on n'a pas forcément bien reçu.
Il faut donc idéalement s'efforcer d'argumenter avec humilité, bienveillance et pédagogie, ce qui était plutôt raté dans mes interventions d'hier...
Je réessaie ce matin ; j'espère mieux m'y prendre. Mon intention n'est pas de polémiquer avec ou contre les protagonistes que je quote dans ce post, mais d'utiliser ce qu'ils disent (à bon escient) pour appuyer mon argumentaire. Pardonnez-moi si je suis parfois maladroit.
Philippe Warter a écrit:D'un autre côté, le type qui touche la poignée de ma porte, il se prend un coup de douze. Immunisé le candidat au virus.
Parce que s'il touche à ma poignée de porte, c'est qu'il aura escaladé mon portail, traversé mon terrain, et buté mes deux rottweilers.
Et à tous les fustigeurs de jouer au foot en bas des immeubles, notamment ceux qui vivent dans les apparts de 200 m² de la ville de Paris au frais de nos impôts, je leur propose un truc très simple :
aller s'installer à 6 dans un deux pièces de La Courneuve, et laisser leur appart à la famille qui y loge d'habitude.
Parce que dans l'association d'insertion où je faisais le bénévole avant le confinement, on en a : les parents qui ne quittent jamais la pièce principale, vu que c'est aussi leur chambre à coucher, et les 4 enfants, deux grands costauds de 18 et 16 ans, et deux gamines de 6 et 3 ans, qui dorment dans la même chambre de 10 m².
Et curieusement, des deux pièces surpeuplés, il y en a infiniment plus que des donneurs de leçons payés pour causer dans le poste.
Oui. Ça c'est vrai.
Et j'ai eu tord d'être si donneur de leçon, et aussi si généraliste en disant "les gens".
Je le regrette, et j'aurais dû être plus clair, et mieux cibler les comportements qui, à tord ou à raison, me semblent _raisonnablement_ évitables.
Mais on sera bien d'accord, je crois, que le gars qui va faire de l'avion pour se changer les idées n'habite probablement pas non plus un deux pièces surpeuplé.
(Et pour info, je ne vis pas dans 200 m² ni dans une maison avec terrain, mais à deux dans 35 m² sans balcon, ce qui reste j'en conviens très confortable au regard de ce que tu évoques).
Philippe Warter a écrit:...Et quand vous aurez compris qu'on vit dans un pays à deux vitesses, il sera trop tard, vous aurez la tête en haut d'une pique.
Ah ça ira, ça ira ...
Deux vitesses, oui hélas, et pour beaucoup d'aspects, je sais bien...
Une "bonne nouvelle" si l'on peut dire : le virus se fiche totalement de ces deux vitesses là, et touche toutes les classes sociales.
Alors oui, il y aura bien en définitive deux vitesses au niveau des soins : ceux qu'on soignera jusqu'au bout (guérison ou mort), et ceux qu'on laissera mourir faute de capacité (en Italie, c'est déjà le cas depuis plusieurs jours ; en France, ça commence).
Nous vivons dans un pays où l'accès aux soins et les décisions d'intuber ou pas se prendront
plutôt sur des critères médicaux que financiers.
Dans ce contexte, agir pour diminuer l'engorgement du système, c'est agir pour sauver des vies indépendamment de la classe sociale, et donc statistiquement davantage, pour des raisons d'effectifs, dans les classes défavorisées des deux-pièces surpeuplés que dans celles des 200 m².
C'est pourquoi il me paraît bien que les sorties dont on peut se passer soient remises à plus tard :
- L'aviateur du dimanche peut sauver des vies de classe populaire (et d'autres) en remettant son vol à plus tard ;
- Le plaisancier peut sauver des vies de classe populaire (et d'autres) en laissant son bateau tranquille quelques temps ;
- Le jogger peut sauver des vies de classe populaire (et d'autres) en laissant sa combinaison fluo au placard pour le moment ; personne n'est jamais mort sous trois semaines d'avoir arrêté le sport ; alors que d'être sorti, oui, ou parce que
quelqu'un d'autre est sorti, oui aussi.
- Etc.
Par ailleurs, les personnes qui vivent dans les deux-pièces surpeuplés pour qui c'est très dur, ben c'est psychologiquement encore plus dur quand ils voient à la télé que les gens qui ont les moyens de faire tout cela s'autorisent, eux, à outrepasser les consignes (je ne dis pas que ceux qui font de l'avion, etc., roulent tous sur l'or, je dis qu'ils sont
perçus comme tels).
Les médecins ne demandent pas la Lune (la misère, ils la côtoient aussi) mais juste des comportements raisonnables, notamment de la part des personnes qui peuvent.
Gilles131 a écrit:C’est pourtant évident, ce qu’ils ne comprennent pas:
Reste chez toi, mais va au bureau de vote
Reste chez toi, mais va au marché
Reste chez toi, mais va bosser, à 5 dans une camionnette
Etc, etc...
Ce pseudo-confinement est une vaste guignolade, voilà pourquoi les gens ne comprennent pas.
Oui, 100% d'accord, le message est incohérent (maintenant, en profiter pour faire ce qu'on veut n'est pas non plus raisonnable).
Pour le vote, je pense que c'est une faute grave du pouvoir de l'avoir maintenu (et de presque toute la classe politique de l'avoir exigé, si j'ai bien suivi).
Pour le marché et pour l'alimentaire en général, il faudrait restreindre davantage (Drive + livraison à domicile, dans la mesure du possible).
Pour le boulot, il ne faudrait garder que les services vitaux.
Bonne journée à tous, et prenez soin de vous et des vôtres, et par extension, du Monde entier