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Les coulisses d'un exploit de cent ans déjà

MessagePosté: Mardi 29 Octobre 2019 23:19
de Delépine
Extrait de l'Illustration du 16 août 1919

Pour rendre la lecture plus intéressante un anachronisme assez difficile à trouver a été glissé dans le texte. Sera-t-il découvert ?



Avant d'accomplir son téméraire exploit, le jeune aviateur Charles Godefroy était venu nous faire part de son projet, en nous proposant de convenir avec nous du jour et de l'heure de sa réalisation. Nous aurions ainsi le privilège de photographier son passage sous l'Arc de Triomphe. Il paraissait fort décidé - il l'était en effet - et fut un peu étonné de notre refus. N'éprouvant lui-même, à ce moment, aucune crainte d'accident, il ne pouvait comprendre que nous nous serions fait un cas de conscience d'encourager, de patronner, en quelque sorte, une entreprise qui nous paraissait, à nous, fort périlleuse, pour son auteur d'abord et peut-être pour des spectateurs involontaires, que n'aurait même pas attiré vers l'Etoile-Charles-de-Gaulle la curiosité, puisque le secret devait être gardé.

Deux jours après, le 7 août, les journaux du soir nous apprenaient qu'à 7 h. 30 du matin, Godefroy, montant un biplan militaire Nieuport, était passé en plein vol, avec succès mais non sans émotions, sous l'Arc de l'Etoile, devant les objectifs d'un photographe et de trois opérateurs de cinéma. On applaudissait à tant d'audace et d'adresse, on se plaisait à voir dans cet exploit une revanche de l'aviation, sacrifiée dans le défile du 14 juillet, mais on blâmait aussi l'imprudence commise, que l'intéressé avouait lui-même en racontant le lendemain dans le Petit Journal "les quelques minutes qui auraient pu le conduire directement au cimetière ". En voyant se dérouler l'excellent film pris par Pathé-Journal (la Préfecture de police a cru devoir en interdire la projection sous les yeux du public), il avait revécu l'angoissante seconde où, ballotté par des remous, il s'était engouffré, à 150 à l'heure, avec son appareil de 9 mètres d'envergure, sous l'arche de 14 m. 62 de largeur ; il ne recommencera pas et n'aura sans doute pas d'imitateurs.



Le texte est accompagné de six excellentes vues prises par les opérateurs du Pathé-Journal, mais ne sachant pas passer d'images avec le nouveau système, je n'en mettrai pas.
envergure du Rallye : 9,74 m
envergure du Cap 10 : 9,06 m

Re: Les coulisses d'un exploit de cent ans déjà

MessagePosté: Mardi 29 Octobre 2019 23:42
de wilbur
Delépine a écrit:Extrait de l'Illustration du 16 août 1919

Pour rendre la lecture plus intéressante un anachronisme assez difficile à trouver a été glissé dans le texte. Sera-t-il découvert ?



Avant d'accomplir son téméraire exploit, le jeune aviateur Charles Godefroy était venu nous faire part de son projet, en nous proposant de convenir avec nous du jour et de l'heure de sa réalisation. Nous aurions ainsi le privilège de photographier son passage sous l'Arc de Triomphe. Il paraissait fort décidé - il l'était en effet - et fut un peu étonné de notre refus. N'éprouvant lui-même, à ce moment, aucune crainte d'accident, il ne pouvait comprendre que nous nous serions fait un cas de conscience d'encourager, de patronner, en quelque sorte, une entreprise qui nous paraissait, à nous, fort périlleuse, pour son auteur d'abord et peut-être pour des spectateurs involontaires, que n'aurait même pas attiré vers l'Etoile-Charles-de-Gaulle la curiosité, puisque le secret devait être gardé.



La place de l'étoile ne s'appelle pas Charles de Gaulle, juste la station de métro et surtout pas à l'époque ou volais les Nieuport! Image


Il passa sous l'arc de triomphe le 7 août 1919.

Re: Les coulisses d'un exploit de cent ans déjà

MessagePosté: Mercredi 30 Octobre 2019 08:54
de THEO
Delépine a écrit:

il ne recommencera pas et n'aura sans doute pas d'imitateurs.



Donnez un bel engin volant qui peut pourtant conquérir les cieux, et le pilote qui n'est qu'un grand gamin, ne résistera pas à se fourrer dans un trou de souris.

En 1981, Alain Marchand réédite avec un Rallye 100cv.

En 1954, Jean-Marie Beynet s'introduit au fond des gorges du Verdon.

Dans les années 90, Yves Duval se fait les arches d'Etretat en Cricri. Aujourd'hui, la mode est à le refaire avec des drones.

Je ne sais plus qui traversait un hangar aux portes ouvertes en vol sur le dos.

Quand aux chuteurs en wingsuit, ils se fourrent dans des trous de souris en montagne.
Tout ça, bien sûr, amplement filmé ou photographié ...

J'en connais aussi qui passaient autrefois la faille du Coup de Sabre entre l'Ailefroide et le Pelvoux dans les Ecrins sur la tranche en planeur.

Quant au nombre d'acrobates qui sont passés sous des ponts, on ne se risque pas à les compter.

Des grands gamins, je vous dis.