Non, un serrage de coussinet de vilebrequin ne laisse guère de traces. Ce qui laisse des traces, c'est le gommage ou, après laminage de l'huile, le grippage (il y a arrachement de métal).
Le serrage, c'est la reduction drastique des jeux de fonctionnement, du fait d'un déséquilibre thermique entre contenant (carter) et contenu (vilebrequin). Ici, il n'y a pas assez de jeu pour le film d'huile (entre 0,015 et 0,03 selon la viscosité), les frottements internes augmentent, mais ne vont pas jusqu'à striction du métal, notamment du "régule" sur les coussinets (alliage de plomb, étain, maillechort).
Ce phénomène est très connu chez les professionnels de la broche de rectifieuse haute précision à "paliers fluides", domaine ou le réglage des jeux se limite à quelques microns et ou le moindre écart de température ou de pression d'huile se traduit par un arrêt instantané de la meule suite à "serrage".
La même chose peut se produire entre piston et cylindre, entre tige de soupape et son coussinet... Surtout si le oteur est neuf ou refait, et mal rodé.
Le reflexe qui consiste à augmenter la vitesse pour un moteur refroidit par air n'est pas l'avenir puisque vous contribuez à refroidir davantage le contenant (carter, cylindre, ...). Privilégiez le refroidissement interne (mixture plein riche, réduction MAP et vitesse, régime, T huile)... C'est effectivement compliqué de réduire en montée initiale.
Le gommage se traduit par des traces noires (suies) et l'évaporation des solvants de l'huile (odeur d'huile chaude, de ricin sur monograde). Le grippage arrive juste après.
Avant décollage, assurez-vous que le pont thermique moteur soit établis et stable (les liquides sont plus froids que les solides, la croissance des uns suit la croissance des autres).
Pour l'huile, la montée en température corobore la baisse de pression. Si la pression ne diminue pas quand T augmente, c'est que la viscosité change... Vous allez gommer (vaporisation des solvants).
Le point fixe est le temps consacré pour vérifier tout ceci... Sauf si vous n'avez pas le temps.
Attention aux tours de piste avec remise de gaz... La stabilité thermique des moteurs est mise à rude épreuve.
Cet accident a la même origine que celui du F-GBUP en mai 2015 à Arras.
https://www.bea.aero/uploads/tx_elydbrapports/BEA2015-0218.pdf