Voyage autour des Pyrénées

[Gilles Dutruy]

Et alors Gilles, cette virée Pyrénéenne ?

C'était GENIAL, je vais récupérer les photos des copains et je vous fais un petit reportage... Je suis juste pas encore bon dans la maîtrise pour mettre les photos, mais c'est l'occasion de dépasser ce petit blocage...

Gilles

[Gilles131]

Luchon depuis la ligne de crête au nord du Portillon, en monté sur les pentes en mars dernier lors d'une balade a 2 RF.

Ne nous y serions-nous pas croisés, par hasard?

[GuillaumeG]

Luchon depuis la ligne de crête au nord du Portillon, en monté sur les pentes en mars dernier lors d'une balade a 2 RF.

Ne nous y serions nous pas croisés, par hasard?

Pas ce jour là, mais ça s'organise...

[Gilles Dutruy]

Cette petite escapade a concerné 4 avions et 8 personnes, c'est un petit tour qu'on essaie d'organiser chaque année pour profiter du long week-end. Le plan A était de faire un tour dans les Pyrénées, et autrement on aurait improvisé en allant dans une autre direction où le soleil était présent... Le plan A s'est avéré possible avec une météo ensoleillées tout au long des 4 jours.
3 avions sont partis de Suisse et un de France. il y avait un DR 340, un Robin 3000, un DR 400 et mon Mouss'


Jour 1 - 30 mai 2019
La Côte - Pau


Le Robin 3000 et le Mouss sont partis de La Côte (LSGP) pour un saut de puce douane et essence à Annemasse (LFLI)
Nous nous retrouvons donc à Annemasse



Fatigués de ces 13 premières minutes de vol nous nous offrons un petit déjeuner bien mérité . En revenant à l'avion je vois que mon téléphone n'a pas supporté de passer en France et je dois le rallumer pour qu'il accepte de prendre le réseau français. 20 secondes plus tard le SAR m'appelle car je n'ai pas clôturé mon plan de vol... D'habitude le C d'Annemasse le fait automatiquement, mais la nouvelle et gentille fille du bureau ne l'a pas fait. Bon, c'est moi le PIC donc c'est ma faute. Tout rentre dans l'ordre, je ne peu que vous recommander de mettre votre numéro de portable dans les plans de vol.

Nous poursuivons notre vol en direction de Romans où mon ami Eric nous attends avec mission de faire chauffer le BBQ. Les deux autres avion nous rejoignent en vol au décollage d'Annecy, plus précis dans le timing aurait été difficile. Nous arrivons donc ensemble à Romans pour le repas, très bien accueillis au club de vol à voile.





Après cette escale, nous partons en direction de Mende pour voir ce terrain historique (film de la grande Vadrouille). Nous y trouvons un Rallye avec une hélice au profil retouché...



Au départ sur cette longue piste:



Mende en contre-bas avec une belle cathédrale au centre:



Au loin le viaduc de tonton:


Nous volons jusqu'à Pau en passant dans les espaces de Blagnac:


Arrivé à Pau, nous observons un Hercules qui semble porter les couleurs de la Suède:


Il y aura une petite visite des hangars avec notamment un Globe Swift qui m'a fait un peu envie...

Nous bâchons les machines pour la nuit et... apéro bien mérité


et un repas avec un peu de vue sur la gare de Pau et les Pyrénées... on se rapproche !



Nous regagnons les appartement loués pour la nuit, on a pas payé cher et on en pas vraiment eu pour notre argent... on dormira mieux un autre jour

Voici comment s'achève la première journée de notre voyage.

[aviateur bourbonnais]

Voyage bien sympa, apparemment.
Attendons la suite avec impatience.

[Gilles Dutruy]

Jour 2 - 31 mai 2019
Pau - Jaca - Coscojuela - Peyresourde - Luchon

Après une nuit peu reposante (où mon équipier a réussi a tomber par terre pendant la nuit en voulant éteindre son réveil pour ne pas me réveiller...), nous repartons. L'essence à Pau étant à un tarif tout à fait correct, j'ai regretté de ne pas en avoir mis plus ! Par contre, sans carte BP, point de salut ! Mon mousquetaire prend le soleil avec en arrière plan les Pyrénées que nous allons enfin attaquer !

Nous avions initialement prévu d'aller à San Sebastian, mais nos PPR sont refusés, plus de place pour les VFR.
Du coup nous étudions quelques possibilités dont Pampelune, mais personne n'a envie d'y aller et c'est pourquoi nous allons à Jaca




Nous passons par le col de Bessata qui nous conduit à Jaca (prononcé Raca).



On bâche les avions et on est très sympathiquement accueilli au bureau C. On aura une peine folle à clôturer nos plans de vol par téléphone et ce souci va nous accompagner pour chaque traversée entre la France et l'Espagne.


Faut pas se leurrer, on était clairement là pour manger des Tapas, inscrire un code Lxxx sur les carnets.



Après cette pause, notre GO nous dit qu'il y un joli terrain appelé Coscojuela (je vous laisse libre de la prononciation ).  
On fait le vol en patrouille avec le Robin 3000.



Il ne s'était pas trompé, une merveille ce terrain ! L'eau avant et après la piste...



Nous allons donc comme des bandits du far west...



... nous mettre à l'eau...



... et profiter de cet endroit magnifique et désert. Nous ne verrons personne. Le drone nous permet de prendre un peu de distance.



Après cette baignade les copains mettent le cap sur Bagnière de Luchon, notre destination pour la nuit et patrie de notre GO, passage incontournable donc !

Je quitte le groupe pour faire escale à Peyresourde pour mon premier atterrissage montagne roue de l'année. Je fais pas trop le malin au moment d'attaquer l'approche, mais l'avion sera réutilisable, c'est donc réussi. Je ne peux simplement pas passer si proche du seul altiport des Pyrénées sans y poser mes roues.

Je n'aurais pas de peine à clôturer mon plan de vol, je n'ai pas pu l'activer au décollage de Coscojuela... et la France ne l'a jamais reçu.


Une photo témoin pour Bruno Muller, mon instructeur montagne.



Nous redécollons en direction de Luchon qui est vraiment tout proche tout en profitant de faire des reconnaissances sur les altisurfaces environnantes. Je les ai trouvé un peu courte pour un Mouss', ce que confirmera un instructeur propriétaire de Mouss également qui me conseillera d'aller voir l'altisurface d'Aleu, seul endroit raisonnable pour un Mousquetaire selon lui.

Arrivé à Luchon, je suis vraiment époustouflé par la beauté du site. L'approche est sympa dans cette vallée. Ne pas y aller sans avoir étudié un peu la question et aimer voler en environnement un peu serré.



Nous marchons jusqu'au centre (10-15'). Il y une rencontre de moto avec les concerts Rock et les stands de bière qui vont avec (Luchon Motors Days). Chemin faisant nous rencontrons Miss Luchon 2018 et campagne de réélection pour cette année. Elle aurait eu nos voix mais l'élection avait lieu le dimanche...



Mon coéquipier sera assez clair sur le fait que pour ce soir un hôtel un peu plus classe s'imposait, je ne suis pas difficile à convaincre sur ce point. Après la prise des chambres, nous allons dans un restaurant ou nous attendons plus d'une heure entre l'entrée et le plat, qui furent tout à fait corrects soit dit en passant. La serveuse a subtilisé une bouteille sous le bar pour nous amadouer entre les plâts, c'était plutôt un bon choix. Nous nous sommes même risqué à prendre un dessert. L'erreur de base était peut-être de rentrer dans un restaurant qui affichait "à vendre" sur sa porte.

On s'est couché fatigué et heureux dans un lit douillet. Je vous recommande l'Alti Hotel si vous passez à Luchon.

[arogues]

Top ! Super nav !!!!!

[Lucas]

Salut Gilles,
merci pour ton compte rendu!
Bons vols

[Gilles Dutruy]

Jour 3 - 1 juin 2019
Luchon - La Cerdanya - Ampuriabrava

Bien reposé après notre nuit à Luchon, nous partons en quête d'un petit déjeuner. Ce sera une tarte aux myrtilles pour moi. Ensuite départ pour l'aérodrome où nos montures nous attendent bien sagement. Nous commençons par nous renseigner pour l'essence. Il est noté que le payement se fait cash uniquement sur la VAC, mais en réalité ils acceptent aussi l'argent électronique, le club se met au goût du jour m'a-t-on dit ! Par contre ils rationnent un peu sur la quantité (50 litres max), mais comme le membre du club qui me sert est l'instructeur propriétaire du Mousquetaire basé à Luchon, j'obtiens un peu plus qu'annoncé (il faut donner à boire aux 200cv de la bestiole)

Cela fait on se prépare à partir pour la Cerdanya (encore une histoire de Tapas... )... et pour manger encore des Tapas, on pense de plus en plus sérieusement à Ampuriabrava comme destination finale de cette journée.



Comme le pompiste me rappelle qu'Aleu est faisable en Mousquetaire, je décide d'aller voir sur le chemin de la Cerdanya. Je fais une reconnaissance méticuleuse, mais je ne sens pas le redécollage très certain, je ne suis qu'un jeune pilote de montagne. Je décide donc de passer mon chemin.



Sur le chemin nous survolons toujours ces magnifiques montagnes...



... et Andorre



Arrivé à la Cerdanya je me pose sur la piste gazon qui n'est en fait qu'une piste de dégagement d'urgence. La surface quelque peu inégale du terrain me le rappelle ainsi qu'un local qui le dit à mes copains de voyage. On bâche pour le soleil... c'est l'été de ce côté.




Il se trouve que dès le lendemain se tient une compétition de haut niveau de planeur. L'image de la piste permet de se rendre compte des plumes qui seront mises en l'air par trois braves rallye durant notre repas sur la terrasse du restaurant. Ceci pour les entrainements de l'après-midi. Les rallye atterrissaient à contre sens sur le bord de la piste et croisaient les planeurs au décollage... vu du restaurant cela semblait serré .



Un grand écran dans le restaurant permet de suivre la compétition.



Nous faisons le plein avant de partir à Ampuria car l'essence est absolument hors de prix là-bas. Ce sera le plein complet pour moi car je compte rentrer en Suisse sans refaire le plein si possible (je préfère assurer le coup car je n'ai pas trop d'indication de disponibilité pour le survol de la France un dimanche).

Sur la route nous survolons une fortification géométriquement intéressante.



En vue de la côte. Nous arrivons les uns après les autres et la personne qui fait un peu de gestion de trafic sur la place comprenant que nous sommes ensemble nous dit de nous débrouiller entre nous pour la séparation. Nous finissons alignés sur la piste comme sur un ILS. Comme d'hab je suis bon dernier, il faut dire que je suis le seul à voler comme un propriétaire d'avion...
Ils tombe des hommes sans cesse sur cet aérodrome spécialisé dans le parachutisme.



Nous trouvons un hôtel à Roses un petit peu au nord de l'aéroport et décidons qu'il est incontournable de piquer une tête dans la mer. L'eau est beaucoup plus froide qu'à Coscojuela.

La fine équipe (on fait encore les fiers car on a pas été voir la température de l'eau) :


Plus tard nous finirons tout naturellement par manger des Tapas, nous passerons une nuit assez correcte dans une chambre tranquille donnant sur une cour intérieur.

[aviateur bourbonnais]

Super récit, merci Gilles, ca me donne des idées de voyage.
Coscojuela ! j'y poserais bien mes roues.

[Gilles Dutruy]

Jour 4 (le dernier) - 2 juin

Ampuriabrava - Ruoms - Grenoble Isère - La Côte

Nous nous réveillons à Roses, petit déjeuner et prêt au départ. Je fais halte dans le marché couvert d'à côté pour acheter un peu de jambon, mon coéquipier en fait autant en ajoutant 2 litres d'huile d'olive. Il me rappelle que sa femme est espagnole, donc pas le choix. Je suis jaloux (de son idée d'avoir acheté de l'huile, pas de sa femme   ). Le Mousquetaire aurait bien supporté encore un peu d'huile.

Arrivé à l'aérodrome, nous nous acquittons des très chères taxes (je crois 27€ + 15 € de parking)... nous démarrons nos machines, les plans de vols sont déposés. Je décollerai en tête et ferai la radio pour tout le monde.



Nous décollons en direction de la côte comme nous avions atterris la veille



Y'a un peu de nuage, mais rien de grave semble-t-il.
Nous passons Roses en patrouille



Le plus bel avion du monde...



Après quelques minutes, il y a une couche à 600 ft/sol. je me dis que ce sera plus sympa de faire le transit côtier jusqu'à Perpignan en dessous pour voir la côte, l'ensemble de la patrouille plonge sous la couche avec moi, mais c'est juste juste, il fallait pas hésiter plus. Cette couche finira par nous amener un bout plus bas que prévu (300 ft/sol).

Nous croisons un navire pas prêt de reprendre la mer ...



survolons le cap d'Agde...



Et finissons à Ruoms, notre étape resto du midi. Il y a un beau RV8 suisse parqué.



Une statue à l'effigie du fondateur de l'aérodrome



En marchant en direction du nord quelques centaines de mètres, il y a un petit restaurant au bord d'une rivière avec une super terrasse ombragée.



Nous commandons et demandons à être servis un peu plus tard pour avoir le temps de piquer une tête. L'eau est plus chaude qu'à Ampuriabrava, ça me va plutôt bien !




Nous redécollons après un bon petit repas (j'ai mangé une salade pour me donner bonne conscience) en direction de Grenoble Isère pour faire les formalités douanières. En approche le contrôleur est tout surpris car je lui demande la piste en herbe, ça a semblé le remplir de joie, j'ai pas trop compris pourquoi, mais ça me gène pas de faire plaisir... Le gentil personnel au sol nous offre même un café, un accueil vraiment sympa. Nous nous séparons de la moitié des avions qui rentrent directement tout comme nous depuis là.

Je fais le plein car la colonne essence à mon aérodrome est en maintenance



On retrouve notre lac (on dit lac Léman et pas lac de Genève si jamais)



Après l'atterrissage, petit nettoyage. L'ambiance sur le terrain est lourde car notre chef de place s'est tué aux commandes d'un autre Mousquetaire le jeudi de notre départ. J'avais choisi de poursuivre mes vols bien qu'au courant dès le jeudi soir. Daniel était un amoureux de l'aviation, il m'avait qualifié sur ma machine, un passionné comme on les aime.

A l'heure du bilan, ce fut un super tour avec des copains au top. 9h30 de vol en 4 jours, c'est bien... il me reste 8 heures avant ma 100heures/annuelle en octobre, va falloir gérer le quota... On a eu une météo absolument merveilleuse qui ne nous laissait pas de doute quant à la faisabilité de nos projets, c'était bien agréable. Le mois de mai n'est pas idéal pour ce genre de projet, mais comme ma femme avait une occupation avec les enfants, y'avait pas à hésiter !

J'ai 2-3 vidéos que j'aimerais ajouter, il faut que je regarde comment.

Merci de m'avoir lu, j'espère que ça vous a fait plaisir. Si vous avez envie de faire un peu de voyage en VFR, la France est magnifique, les contrôleurs généralement sympas.

A bientôt !

[Bob]

On retrouve notre lac (on dit lac Léman et pas lac de Genève si jamais)

Tu dis parce que tu es jaloux de ne pas être Genevois ?

[Gilles Dutruy]

Je le suis à moitié par ma maman, mais chuuuuut !   

Gilles

[PhM]

Un jour un ami valaisan m’a confié : "on vous échange Genève contre les Savoie et l’Alsace !"

Sinon, c’est un très beau récit, typique de la pratique de notre aviation. Tout y est : la beauté des paysages, les contraintes organisationnelles, le plaisir du vol, et le rappel au final que c’est une activité non dénuée de risques.

[Gilles Dutruy]

Les mouvements à Peyresourde en vidéo






Et un petit passage à Coscojuela