Re: Encore un REX savoureux - DR400-180
Posté: Mercredi 6 Mars 2019 20:35
Philippe Warter a écrit:Aviathor, ce n'est pas en insultant les gens que ton propos sera renforcé.
Tu as tout à fait raison, Philippe. Mais le respect aveugle d'une prétendue consigne club (toujours décoller sur le réservoir principal), parce que c'est la consigne, m'a fait voir légèrement rouge.
Si encore il y avait une vraie, bonne raison de donner cette consigne, par exemple une restriction indiquée par le manuel de vol parce que les autres réservoirs risquent de déjauger en montée ou descente, j'aurais bien sûr adhéré. Mais ce n'est pas le cas du DR400-180.
Philippe Warter a écrit:Le principal, c'est d'éviter la panne sèche.
Si tu y arrives sans respecter le manuel, et que d'autres y arrivent en le respectant, tout va bien.
Ce qui me fait encore plus peur que la panne sèche, est la panne à basse altitude en montée initiale, à la remise de gaz ou à l'atterrissage. Dans le cas de ce REX, à 5-10 minutes près, c'était un risque réel. Un accident survenu parce que le réservoir sélectionné s'assèche au mauvais moment, alors qu'il y a encore du carburant à bord, est vraiment malheureux.
D'ailleurs il y a beaucoup de bi-moteurs qui sont allés au tapis en raison d'un problème de gestion de carburant, plutôt que de panne sèche, alors qu'il y avait encore du carburant à bord, mais pas dans des réservoirs où il pouvait être consommé. De mémoire cela comprend des C337 où deux individus peuvent en plus avoir des systèmes de carburant très différents.
Philippe Warter a écrit:Le principal souci concerne le cas où l'on est obligé de décoller avec le plein partiel, pour cause de masse max.
Il faut être très conscient de ce qu'on fait, quels sont les réservoirs pleins et ceux qui ne le sont pas, sur quel réservoir faire les procédures décollage/atterrissage, la croisière, comment basculer en sécurité si on en vide un jusqu'à ratatouillage.
Et ça, c'est un petit peu de réflexion au sol, avec des tops sur le log. Une fois décollé, c'est à mon avis trop tard pour mobiliser des ressources à décider de la gestion des réservoirs.
Le problème n'est pas tellement de gérer le plein partiel, car finalement ce problème là revient encore une fois à savoir déterminer la quantité de carburant qu'il y a à bord. Ce que tu décris par la suite ressemble beaucoup plus à être amené à se poser avec juste la réserve légale, donc épuiser l'autonomie de l'avion. On peut être amené à le faire avec une ou quatre personnes à bord. La différence sera le temps de vol.
Ma stratégie pour ça est d'assécher tous les réservoirs sauf un, en altitude, afin d'avoir le temps nécessaire pour assurer le redémarrage, et exploiter le maximum du carburant, y-compris, avec un peu de chance, le carburant non-utilisable. Et ça nécessite effectivement un peu de réflexion préalable, et un suivi précis de la consommation de chaque réservoir, en vol, faute de jauges précises.