Aviathor a écrit:Je ne sais pas comment la justice italienne prend en compte les "acquis" et le fait que l'on ait silencieusement accepté une pratique pendant des années sans entreprendre de poursuites, et maintenant qu'il y a un accident, il faut en faire un exemple.
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Le peu que j'ai lu sur cette affaire dans la presse grand public, dont les commentaires de personnes du milieu aéronautique (agent AFIS, opérateurs de la région) me laisse pantois. Tout paraît être à charge. Soit, il n'y avait pas de plan de vol, mais ça aurait rien changé à l'accident. Si la distribution des plans de vol est ce qu'elle est en France, aucun des acteurs n'aurait eu connaissance du vol de toute manière, et l'agent AFIS de l'aérodrome d'origine de l'hélicoptère n'aurait pas plus eu connaissance de la présence de l'avion en raison du relief. Les choses deviendront plus claires lors du procès, mais rien n'effacera le temps passé depuis l'accident.
Cela montre néanmoins qu'il faut soigner sa conformité à la réglementation pour laisser le moins de prise possible à des attaques.
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Je vais me faire l'avocat du diable : ce n'est pas parce qu'une règle est couramment enfreinte que ça devient légal de l'enfreindre.
Par exemple, 99% des conducteurs dépassent les limites de vitesse sur les routes, même certains conducteurs qui ont peur de la vitesse, j'en ai vu certains commettre des petits excès de quelques km/h. Pour autant le jour où on reçoit un point en moins et l'amende qui va avec, pour 1km/h d'excès, il n'y a rien à faire, on paie.
Effectivement, le plan de vol n'aurait servi à rien, mais c'est la loi. Si on commence à interpréter ce qui est utile ou non dans la loi, c'est la porte ouverte à oublier presque toutes les règles. Le législateur ne peut pas se permettre d'envisager que la sécurité serait potentiellement aussi bonne sans règles (car certaines règles inutiles ici seront utiles là, et car certains opérateurs n'hésiteraient pas à sacrifier la sécurité sur l'autel des couts). Il la garantit donc par l'application stricte de toutes les règles y compris celles qui ne servent pas à chaque fois.
En montagne, ne serait-il pas possible de prendre 2 min pour déposer un plan de vol, et ensuite utiliser la règle disant que le premier contact doit se faire dès que possible, pour justifier qu'on a pas pris contact (celui ci étant impossible en plein glacier) ?
Cela dit, vu le comportement de la justice italienne en matière d'accidents aériens (condamnation des pilotes qui avaient amerri suite à des erreurs et non des violations), on peut douter que le seul respect de cette règle d'avoir déposé un plan de vol aurait évité les tracas. Cela aurait peut-être seulement allégé un peu les peines encourues.
Je continue malgré tout à systématiquement en déposer un, et bien sûr à garder la copie du plan de vol accepté dans l'avion et dans mon bureau. Ca prend 5 minutes, ça ne sert à rien (bis), mais ça évite le genre de pb cité plus haut. Ca n'arrive pas qu'aux autres...
Je ferais exactement la même chose si j'étais amené à faire des vols transfrontaliers.
wilbur a écrit:Je ne suis pas sur d'avoir tout compris,
le pilote en question était il CDB car en train d'instruire un élève ou tout bonnement assis à droite, et le pilote aux commandes était qualifié montagne?
Sinon, effectivement le juge s'accroche à l'aspect réglementaire....du FPL!
Je connais plein d'autres cas où les pilotes par habitude, ne déposent pas de FPL. ( dans certains lieux)..jusqu'au jour....Voire quand tu en dépose un , t'es pris pour un demeuré!
Ce pilote était-il assis à droite ou à l'arrière, comme j'ai pu le lire précédemment ?