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Jan Tutaj a écrit:Qui se souvient de la patrouille Guimauve ? 3 Noratlas à la queue leu leu qui se tortillaient comme une guimauve ?
Les as du clavier vont sûrement nous retrouver cela, non ?
Jan , 4 sauts de la bête
PhM a écrit:@Titi05 : regarde la contribution au-dessus, ce sont les avions de la patrouille Guimauve et tu peux en trouver d'autres via le lien.
PhM a écrit:Une histoire parmi d'autres...
Il est presque midi en ce dimanche de juillet et le soleil parvenant au zénith semble écraser toute vie sur la base. Seules les stridulations des grillons émergeant de la lande rase entourant les pistes encadrent le silence. Le sergent Zoonekyndt s'ennuie ferme et projette d'une pichenette l'anneau de goupille de l'extincteur de piste. Il rythme son ennui par ce cliquetis répétitif, affalé sur cet ensemble depuis près de trois quart d'heure. Il ne comprend pas pourquoi il est là à poireauter alors que traditionnellement il n'y a aucune activité aérienne sur la base les dimanches. L'ordre serait venu "d'en haut" : il fallait laisser s'entraîner l'équipe de démonstration parachutiste de l'Armée de l'Air. Les Circaètes, qu'ils s'appellent. Il ignore qu'il s'agit d'un rapace et son intérêt pour les volatiles s'arrête aux pigeons voyageurs, forts prisés dans sa région natale. Il rumine intérieurement contre le mauvais sort d'être de permanence ce jour-là. Cependant, il espère terminer assez tôt pour voir son idole Eddy Merckx à la télévision lors de la retransmission de l'étape du tour de France.
Le ronronnement des deux moteurs Hercules lui fait tourner la tête. Il aperçoit enfin la Grise qui vient d'atterrir et se dirige vers le parking. Il doit plisser les yeux pour l'apercevoir, tant à cause du soleil qui renvoie des reflets aveuglants que par le halo de chaleur qui fait danser la silhouette de l'avion. Il remarque que malgré la chaleur, la vitre pilote n'est pas relevée.
Au dernier freinage, les poutres oscillent et l'avant s'affaisse avant de revenir comme un salut. Les deux moteurs ratatouillent un instant au ralenti puis s'interrompent en hoquetant. Le sergent s'est déjà précipité vers la porte arrière gauche en poussant l'escabeau sur roues. Les deux portes latérales ayant été démontées pour la manip, le personnel n'empruntera pas la porte équipage, d'ailleurs réduit à deux pilotes et un mécanicien. Le sergent Zoonekyndt a noté que ce trio semblait bien se connaître et s'apprécier, vue la bonne humeur dont il semblait exclu. Il ajuste l'escabeau au seuil de porte et voit arriver le Capitaine André Mouillard, faisant fonction de copilote, la mine renfrognée. Elle détonne avec l'air radieux qu'il avait au sol. Il pense qu'ils ont dû s'engueuler et cherche du regard les deux autres dans la soute et ne voit personne. Il descend deux marches et se penche pour voir vers l'avant s'ils ne sont pas descendus par la porte équipage, mais non. Il n'y a qu'un pilote dans ce Noratlas qui vient d'atterrir !
- BEN…MON CAPITAINE, OU…OU… SONT LES AUTRES ??? hésite-t-il en ayant du mal à croire ce qu'il voit.
- LES AUTRES ? LES AUTRES ? TU VEUX SAVOIR OU ILS SONT LES AUTRES ? JE M'EN FICHE ! …JE DIRAIS MEME QUE JE M'EN CONTRE-FICHE ! Hurle-t-il en lorgnant vers le groupe de parachutistes revenant au loin, qui dissimule mal son hilarité derrière les voiles multicolores portées en vrac dans les bras.
Revenons vingt minutes plus tôt…
Le Noratlas s'aligne au QFU de la piste, 6000 pieds verticale terrain, le mécanicien ajuste les moteurs à 2000 T/min et abaisse la pression d'admission à 80 pz pour obtenir au maximum 110 nœuds de vitesse indiquée. Le Commandant Brageot, pilote en fonction, relève alors le cache de sécurité et actionne l'interrupteur de la lampe verte pour permettre le parachutage. Il s'agit d'une procédure simplifiée en raison du caractère particulier de la mission : 4 parachutistes de haut niveau, qui assurent eux-mêmes leur largage. Le bruit des deux moteurs Hercules couvre le "vlouf !" caractéristique des 4 corps happés en cadence par le vent relatif. Un simple coup d'œil vers l'arrière permet de s'assurer que le largage est effectué. C'est alors que le mécano s'adresse au Commandant en lui disant :
- Tu sais, tout à l'heure lors de la pré-vol, il m'a semblé voir du jeu sur la contre-fiche du train droit. J'aimerais mieux le sortir maintenant et regarder la cinématique en action.
- OK, lui répond d'un air entendu le pilote. Va te mettre en place au hublot, je vais le sortir.
Un moment après, le Commandant sort le train et en l'absence du mécano, ajuste la pression d'admission pour conserver 110 nœuds de vitesse indiquée. Juste avant, les sélecteurs carburant avaient été commutés sur les réservoirs du groupe B qui étaient pleins. A 500 litres à l'heure et verticale terrain, il n'y a pas d'angoisse.
- Dédé ! Tu peux prendre les commandes ? Il y a Marcel qui me fait signe. Il doit y avoir un truc qui cloche au train. Refais un tour en gardant l'altitude.
- Pani pwoblem, patwon ! Lui lance guilleret André Mouillard, ravi d'avoir la Grise pour lui tout seul.
Ce n'est pas une procédure réglementaire, mais leur expérience accumulée et la confiance établie par des années de vol ensemble permet ce genre d'entorse. C'est ce qui soude un équipage.
Le Capitaine André Mouillard s'applique à effectuer un virage à 180° au taux standard et maintient 6000 pieds sur l'épaisseur de l'aiguille. C'est un pro, amoureux du travail bien fait !
Pendant ce temps, nos deux compères sortent deux sacs dissimulés sous les banquettes et s'équipent promptement. Ils revêtent chacun un Super Olympic, serrent les sangles du ventral, ajustent les lunettes sur le casque souple et …prennent la porte !
André Mouillard vient de dépasser le QFU opposé et s'interroge sur ce que font ses deux collègues, car le train est sorti et verrouillé depuis longtemps. De sa position, il ne peut pas voir le côté droit de la carlingue derrière le poste du navigateur. Cependant, en se contorsionnant il aperçoit deux sacs de toile siglés EFA au milieu de la soute. Il a compris l'impensable : ils ont sauté et l'ont laissé seul !
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