Merci!!
jpberthelot a écrit:Bilan :
Avec les hypothèses utilisées, le moment de lacet peut atteindre 3070 x 0,035, soit en ordre de grandeur environ 100 Nm.
Avec une dérive située à 5 m du CG de l'avion, il faudrait alors une portance latérale de dérive de 20 N pour équilibrer ce moment.
C'est plutôt moins que ce à quoi je m'attendais...
Pour ma part je n'en suis pas du tout surpris. Si cet effet, présent en théorie, est le plus souvent passé sous silence, c'est qu'il n'est pas du même ordre que les effets primaires des gouvernes, ni même des effets secondaires. Il est, sur nos machines, presque toujours insignifiant.
En ce qui concerne sa mise en évidence, la comparaison vol dos/vol ventre est tentante, et théoriquement indiscutable. Sauf que là on ne parle plus de théorie mais de pratique, et en pratique un Cap10 est tout sauf symétrique par rapport au plan horizontal. En vol dos la dérive est (très) basse, et le dièdre est (très) négatif. Comparer dans ces conditions des braquages d'équilibre ventre et dos, avec des billes pas forcément bien réglées - donc un dérapage inconnu - plus des coefficients latéraux de signe inversé, ne me parait pas forcément évident: on est loin des conditions d'un vol essai au CEV...
(J'attends toujours la question "M'sieur, m'sieur, comment qu'on fait pour la régler, la bille dos, puisque dans le hangar l'avion il est à l'endroit?" mais apparemment personne ne suit
)
En revanche, une façon
accessible à tous et sur toute machine de mettre cet effet en évidence est de le faire dans le plan horizontal, le P-Factor (Pitch?) devenant le Y-Factor (Yaw). Je suis d'ailleurs étonné qu'on en parle encore moins que du P-Factor alors que lui nous concerne tous: si le plan de l'hélice est en dérapage par rapport au flux d'air, la pale verticale voit une incidence et une vitesse différentes entre la position haute et la position basse, avec comme conséquence un moment de tangage.
Il est très facile, sur n'importe quelle machine, de pousser le palonnier d'un côté ou de l'autre en tenant aux ailerons les ailes horizontales et de se mettre en
vol dérapé stabilisé, d'un côté puis de l'autre. On crée alors via le Y-Factor un moment de tangage, piqueur d'un côté et cabreur de l'autre,
que l'on doit contrer par une action en profondeur. Et là c'est totalement indépendant du réglage plus ou moins douteux des billes ventre et dos.
Personnellement, et bien que la sensibilité du doigt soit autrement plus fine que celle du pied, je n'ai jamais constaté cet effet: il est donc manifestement minime. Ceci me conforte dans ma certitude qu'il n'est que du second, voire du troisième ordre.
Comme le suggère l'ami Bee Gee, on peut effectivement utiliser sa tête plus loin que le bout de son nez.
A vous: à vos machines, à vos claviers!