de PAPATANGOCHARLIE le Vendredi 4 Avril 2008 23:48
C’est une idée qui avait germé ce matin, dans ma chambred’hôtel au nord de Paris alors que je me préparais à aller rendre visite à unemultinationale pour lui présenter mes produits : ce soir, j’irai faire untour avec le YI.
YI, F-CEYI, est un essefvintouite, c’est à dire un motoplaneur tandem mû par un Limbach 1.7 l 60 CV et équipé d’une hélice à pasvariable, croisant à 160 KM/H.
L’idée ne me quitta pas lors de mon entretien avec le jeuneingénieur mal rasé mais un rien arrogant de cette brillante multinationale(non, je ne donnerai pas de nom).
Alors, je sautai dans ma batmobile Diesel et me rendis àl’allure légale de (encore pour l’instant) 130 KM à Habsheim, où se trouve monzaéroclub favori. Hop, récupérer les clefs du hangar, en ouvrir les portes (quia dit que l’avion, c’est pas sportif) et me voilà face à ma machine volante.
J’aime bien sa tronche, au essefvintouite, avec ses longuesailes (16 m envergure), son coloris blanc et bleu, sa bulle de plexi, sa petitehélice blanche et rouge, ses balancines sous les ailes.
Sortie du bestiau du hangar. Prévol soignée, tout est bon,allez, je monte. Bon, ça va mieux depuis que j’ai perdu du poids, mais ça resteun poil sportif. Brelage avec le harnais 4 points. Fermeture de la bulle plexi.Tirage du starter, mise en marche de la pompe qui bat en faisant CLOC CLOC CLOCCLOC CLOC …… quelques injections de 100 LL (à 2.05 € le litre). Le Limbach sefait un peu tirer l’oreille (il n’a pas volé depuis 3 semaines). Même opérationavec plus de persuasion… et ça y est, le moulin tourne. C’est marrant, à 1.500tr, ça ressemble vraiment à un bruit de coccinelle (pas étonnant,d’ailleurs !!!) et mise en température des culasses jusqu’à 100 °C.
Puis, roulage. Faut pas avoir peur d’accélérer pour roulersur l’herbe. AF rentrés, freins lâchés, hop, ça roule pour le point d’arrêt 16herbe. C’est rigolo cette façon de rouler, ça me rappelle mes 1° pas à véloavec les stabilisateurs, un coup à gauche, et un coup à droite, ça balance(d’où le nom balancine ??).
Puis, essais moteur et check list avant alignement. Tous estOK, donc, alignement. Mise en puissance (arrêtez de rigoler), accélération(même pas ridicule, d’ailleurs, vue la puissance) passage en ligne de vol surla seule roue avant (penser à mettre du manche pour garder les ailes droites)puis hop, décollage vers 70 KM/H. Vitesse de montée vers 90 KM/H, réduire gaz à3.100 tr/min pour ne pas faire sauter le moulin et montée.
Montée initiale assez modeste, soyons francs 1 ou 2 ms,voire moins,
ou plus quand il y a unepompe. Sortie du circuit côté antenne (ça doit paraître une éternité au contrôleurhabitué à des machines plus rapides) et passage de l’hélice au grand pas. C’estune opération qui fait partie du folklore du essefvintouite. Il faut réduireles gaz vers 1.500 tr/min et compenser l’avion pour 80 km/h. Puis, saisir lapoignée de pas dans une main, celle des gaz dans l’autre main et garder lecontrôle du manche avec ce qui vous reste comme membre de libre. Moi, j’utiliseles genoux, à chacun de voir.
Hop, tirer sur la poignée en mettant une petite pincée degaz… et voilà l’hélice au grand pas. La VI bondit instantanément à 150 KM/H,avec une assiette de vol assez piqueuse. Chouette, la visi grâce à la bulle.
Tiens, ça pompe un peu par ici… ah, ben voilà un bon planpour monter à un bon 2 ms en enroulant la pompe sous un cum’.
Les vélivoles purs et durs fronceront les sourcils mais jetrouve qu’il tourne bien ce essef (comparé à un avion au moins), tu tournesdans un mouchoir de poche à 120 KM/H. Un deux petits virages à 60°, ça passebien, on se voit pivoter autour du bout de l’aile là en bas. Changement de sensde virage, faut pas avoir peur d’appuyer sur le manche ni sur le palonnier situ veux tourner, puis 60° dans l’autre sens, et encore, et encore, jusqu’àsentir mon estomac protester.
Bon, allez, un peu de ligne droite pour aller faire coucouau pote Jacques dans sa vallée. Chemin faisant, que vois-je ? De beauxsommets boisés vers 800 m exposés au soleil : oh, tiens, et si on faisaitun peu de vol de pente. Ah, ouais, pas maaaaaaaaaal, par instant, du 5 ms (sit’as du 5 ms avec un essefvintouite, c’est que t’as une pompe, et pas unepetite) et quelques coups de pied au cul pour nous faire monter. Tant et sibien que je me retrouve à 1.400 au-dessus d’un sommet encore enneigé, qui faitun plateau de 1 km carré avec une ferme d’alpage au milieu.
Passage quelques dizaines de m au-dessus de ladite ferme, oùje me grise des quelques virages autour de la ferme. Pétard de tonnerre, qu’estce que je me sens bien dans cette machine, quel pied de tourner au-dessus de cesommet. Tiens, allons gratter le Ballon d’Alsace, encore de blanc revêtu. Hop,un cum nous tire un petit peu et nous saluons le Ballon.
Encore un peu de butinage de sommet en sommet et l’idée mevient d’aller à Habsheim faire quelques tours de piste.
Allez hop, cap à l’Est, et quelques pompes en chemin. Cequ’il y a de bien avec le SF et ses grandes ailes, c’est que tu profites de lamoindre pompe, et tu peux en profiter pour réduire la puissance (à 2.05 € lelitre de coco, c’est sympa) en maintenant la vitesse de 150 KM/H.
Arrivée au terrain, verticale, passage au petit pas,encadrement négocié avec le contrôleur et c’est parti. Vent arrière, base,finale aux AF. C’est génial ces trucs là. Si t’es trop haut, tu les sors à fondet tu descends à 5 ms sans changer ta vitesse indiquée d’un poil.
Finale, pas un poil de vent, le essef est comme sur desrails. Je vois le sol se rapprocher, progressivement, toujours sous le mêmeangle, comme su des rails. Passage au-dessus de la forêt sans turbulence (avecdu vent c’est autre chose) puis au dessus de la haie, puis le sol se rapprochetoujours, arrondi, l’herbe défile sous les ailes, assiette de toucher (comme untrain classique), garder les zaefs et attendre que la bête se pose.
Redécollage en laissant la bête accélérer à 100 km/h pour leplaisir de se faire une montée initiale plus jouissive (en faisant gaffe car lapuissance est quand même faible), puis un ciruit basse hauteur négocié avecfinale PTU négociée aux zaefs, 100 km/h, le fil rouge bien au milieu.
Taxiage bien sur le trait blanc (avec les grandes ailes, ilfaut faire gaffe), ½ plein de carbu, demoustiquage, un coup d’éponge, lacapuche sur la bulle et dodo, India, à bientôt !
Post Combustion
Au royaume des aveugles les borgnes seront sourds.