Bonjour PH,
si tu comptes organiser une épreuve dans le style des activités fédérales, voici les quelques conseils que je peux te donner, et qui recouperont beaucoup de ce qui a été dit ci-dessus.
1. convivialité : surtout ce n'est pas un concours, il faut un bon banquet avec un sanglier qui rôtit et un barde pendu à l'arbre.
2. météo : ne pas envoyer les gens dans la crasse
3. facilité et accessibilité : il faut que l'épreuve soit réalisable pour partie au moins par tous.
concernant la réalisation elle-même :
- On est tenté par la difficulté : garde à l'esprit qu'il est très facile pour un novice de créer une épreuve très difficile, qui collera un Polonais. Par contre il faut beaucoup plus réfléchir, préparer, inventer, penser, pour organiser une épreuve à destination des débutants, qui reste ludique et pédagogique.
- prépare un parcours très simple, balisé à proximité par des repères naturels inratables (autoroute, bord de mer...)
- 3 points tournants GRAND MAXIMUM entre le départ et l'arrivée !
- choisis ton parcours pour y trouver des photos présentant des ENORMES repères. Tes photos en-route seront la Tour Eiffel (ah non pas le droit), le chateau renaissance du coin, le lac chose, le golf, l'échangeur ou péage autoroutier
- idem pour les points tournants, pas la peine de viser le bosquet dans le cour de la ferme en ruines. Il faut que derrière les points tournants se trouve un gros repère permettant de se recaler s'il a été loupé.
- choisis deux photos par branche
maxi, ça en fait déjà 8 à identifier sur le parcours, c'est bien assez. Indique sur quelle branche se trouvent les photos moins facile, sans en donner l'ordre d'apparition.
- vise une nav de 40 minutes maxi entre décollage et atterrissage pour ne pas grêver le budget des pilotes d'une part, et leur permettre de ne pas se déconcentrer d'autre part.
- favorise les avions "remplis", comme ça tout le monde s'amuse, même l'instructeur s'il y en a.
- fais préparer la navigation au sol. Ne laisse pas partir les gens sans la nav corrigée par tes soins. En général je mets, même en sélection régionale, toujours la correction dans l'enveloppe, libre aux gens de l'ouvrir ou pas. Dans un rallye de club, corrige la avant de partir pour que les gens ne volent pas pendant 40 minutes pour rien. C'est frustrant de ne pas avoir été sur le trait ou de tout avoir décalé.
- carte : il est amusant de faire naviguer les gens avec autre chose qu'une 1/500.000 OACI mal adaptée à ce genre d'épreuve. Prends une 1/200.000 Michelin ou 1/250.000 IGN, et n'oublie pas d'y reporter les repères aéro, zones, espaces contrôlés, fréquences, etc. N'oublie pas en préparant ton épreuve que tes clients n'ont jamais tenu cette carte en avion et qu'ils vont utiliser plus de 70% de leurs ressources rien qu'à essayer de la lire et de faire correspondre ce qu'ils voient sur la carte avec ce qui existe au sol et le reste à conduire leur avion.
- notation : contrairement à Léon, je pense que si tu as les moyens de récupérer deux ou trois GPS avec le cable adhoc pour délogguer la trace ce sera un énorme plus. J'ai remarqué que c'était ce qui intéressait le plus les participants, car quand on se perd un peu, on rigole toujours à montrer sa trace aux autres. Au-delà de l'amusement, c'est aussi un moyen peu répandu encore pour débriefer son vol et essayer de comprendre ses erreurs et errements. Cela te permet en outre de savoir qui est passé sur les points tournants si tu choisis de donner des points et de chronométrer.
- épreuve de timing : ne donne pas d'heure de décollage précise, pour un néophyte il est extrêmement difficile de préparer un avion en faisant des check-lists dans un temps imposé, sans s'être entraîner beaucoup auparavant. Laisse partir les gens à l'heure qu'ils souhaitent, en leur demandant de déclencher leur chrono au moment du passage du premier point. Ainsi ils n'ont aucune pression pour préparer leur machine, partent en vol sereinement et abordent le start point en toute confiance. C'est toujours celui qui génère le plus de stress.
Ensuite, au sol, (il y a plusieurs outils pour cela) tu feras les soustractions nécessaires pour annoncer les écarts entre l'horodatage GPS et les temps de passage théoriques.
- atterrissage : n'impose pas d'atterrissage sur un porte-avions, c'est difficile à construire, cela demande des autorisations, et c'est encore plus difficile à juger sans expérience (et même avec) à tel point que malgré des fils tendus au sol, des capteurs de pression, de la peinture sur les roues, des carénages démontés, 1 juge tous les 5 mètres, on est obligés d'utiliser 3 cameras video synchronisées pour obtenir un résultat sans contestation au niveau international. Privilégie plutôt une épreuve de roulage sur une ligne, c'est facile à noter et tout le monde peut y assister au sol sans danger.
- rendu des résultats : comme je l'ai dit plus haut, ne donne pas de note sur le timing ou la précision du suivi de la nav. Tu peux compter les photos vues et noter le roulage. Si tu fais un peu mumuse avec Google Earth, tu verras qu'il est facile de scanner la carte de la nav et de l'afficher en transparence, avec les navs de tes pilotes (différentes couleurs) par dessus. Obtiens un videoprojecteur et montre tout cela entre le fromage et le dessert, effet garanti.
Prévois l'option mauvais temps (projection du Grand Cirque, thé dansant grâce à Robert et son bandoléon, rangement du hangar, repeinture du club-house etc...)
entraîne-toi sur l'aspect technique de déchargement des GPS que tu auras obtenus, si ce sont tous des modèles non exotiques tu peux utiliser Navigation de Francois Fouchet ou
http://trackanalyzer.org L'esprit de ces disciplines (Rallye et Précision qui sont jumelles) est de pousser les gens à savoir naviguer en s'écartant au minimum du trait. Lecture de carte. Il y a d'autres objectifs mais pas lors d'une initiation. On découvre une façon différente de voler, une compétence inexplorée et mêe avec 40 minutes de vol on apprend forcément quelque chose.
Bon rallye !