de cavok le Samedi 12 Juillet 2014 09:24
Proposition de lettre d'un de mes élèves au Ministre des Transports .
Je suis élève pilote. Aussi je me permet de vous contacter à propos de la nouvelle réglementation concernant l’obtention des brevets de pilotes et plus particulièrement, l'arrivée du nouveau brevet allégé : le LAPL. En effet, dans le cadre de cette nouvelle réglementation l'AESA a édité les conditions d’obtention de ce LAPL. Les voici :
Le LAPL valable partout en Europe, autorise son détenteur de voler sur tous les avions ELA dont la masse maximum au décollage n’excède pas 2000 kg et avec au maximum 3 passagers.
Pour devenir pilote LAPL, il faut avoir 16 ans minimum et justifier d’un minimum de 30 heures de vol en instruction, dont, 15 heures de vol en double-commande, six heures de vol solo et trois navigations solo. Dix heures supplémentaires de commandant de bord seront nécessaires pour pouvoir emporter des passagers.
Le titulaire d’une LAPL ne pourra exercer les privilèges de sa licence que s’il a accompli dans les derniers 24 mois comme pilote :
- 12 heures de vol en qualité de Commandant de bord incluant 12 décollages et atterrissages
- un vol d’entraînement avec instructeur d’au moins une heure
S’il ne respecte pas cette obligation il devra :
- faire un test avec un examinateur ou réaliser les heures et décollages et atterrissages manquants en Double Comandes, ou en solo sous la supervision d’un instructeur.
Mais La plus grosse différence existant entre le PPL et le LAPL est que cette dernière licence ne répond pas aux standards OACI, rendant de ce fait impossible, tout vol en dehors de l'Europe. D'autre part, la qualification IFR est inaccessible aux titulaires du LAPL.
En contrepartie, l'AESA a décidé qu'en lieu et place de la visite médicale classe II passée chez un médecin agréé aéronautique, une simple visite médicale passée chez son médecin traitant suffirait (comme c'est déjà le cas pour les pilotes ULM).
Seulement voilà... La France qui prône son envie d'une belle et grande Europe (et blablabla), a décidée de son propre chef, que chez elle, les candidats à l’obtention du LAPL devraient eux aussi acquitter d'une visite médicale classe II réalisée par un médecin agréé aéronautique.
Donc, si nous résumons la situation, il est dit aux élèves pilotes Français : On vous permet de passer un brevet de Pilote allégé avec tout un tas de restrictions mais pour y avoir acces on exigera de vous rigoureusement la même chose que pour le PPL « full options ». Avouez que c'est purement grotesque...
Alors, vous allez me dire "Si ça ne vous plait pas, vous pouvez opter pour le PPL."
Ce à quoi je vous répondrais que j'aimerais bien mai :
Premièrement : La DGAC resterait alors hors la loi. Son problème resterait donc entier et moi qui suis d'un naturel altruiste, je n'aime pas voir quelqu'un avec des problèmes.
Deuxièmement :Il se trouve que je suis handicapé et que malgré mon handicap, j'ai souhaité passer mon PPL. Il faut savoir que, compte tenu de mon handicap, je suis sensé être en fauteuil roulant et pourtant ça n'est pas le cas car j'ai eu la chance d'avoir une kiné qui a su me faire marcher dès l'age de 3 ans. Fort de cette capacité, j'ai appris à faire du vélo "sans les petites roue", à nager, puis à passer mon permis voiture "normale" (ma voiture ne possède aucun aménagement particulier et je conduit régulièrement la voiture de mes parents sans le moindre problème). Toutes ces victoires ainsi qu'une passion débordante pour tout ce qui vole, m'ont donnée envie d'aller toujours plus haut et donc de réaliser mon rêve : devenir pilote d'avion. J'ai donc poussé la porte de ce qui est aujourd'hui mon aéro-club pour y rencontrer la présidente et l'instructeur, qui m'ont dit, qu'il n'y avait aucun problème, que des gens bien plus handicapés que moi (tel que Dorine Bourneton, pour ne citer qu'elle), étaient pilote. C'est donc tout à fait confiant que j'ai passé ma visite médicale classe II et que j'ai commencé à voler en double commandes sur le DR400 du club (qui n'a subit aucun aménagement particulier. J'en suis à environ 15 h de vol sans le moindre soucis).
Malheureusement, la DGAC ne partageait pas mon enthousiasme et a refusé mon dossier, me demandant de faire des examens complémentaires... que j'ai fait et qui étaient là aussi tout à fait bons, mais... nouveau refus.
Devant tant de "bon sens" de la part de la DGAC, j'avais de grands espoirs à l’égard du LAPL, Mais compte tenu de la réglementation Française me voilà à nouveau dans l'impasse.
J'ai donc fait part de mes inquiétudes à la FFA qui a transmis mon e-mail au CEMAC. Depuis, le Docteur Jacques LAURAC médecin à la FFA et au CEMAC a repris mon dossier. Il semble bien décidé à faire en sorte que mon dossier soit accepté mais malheureusement il n'est pas le seul à prendre cette décision.
Alors, je tiens simplement à mètre en garde la DGAC. Soit elle se met en conformité avec la réglementation éditée par l'AESA... soit, il se pourrait bien qu'un jour, un élève pilote handicapé qui a le sentiment d'être victime de discrimination de sa part, pourrait décider de demander à un juge compétant en la matière, de lui rappeler qu'elle est hors la loi.
Qu'en pensez-vous?
Pour moi , bravo Simon ! Continue à te battre. Ton combat n'est pas celui d'un handicapé mais d'un pilote qui désire simplement voler comme tout le monde !