J'avoue que j'ai toujours du mal à avaler ma salive quand je vois au cinéma les pubs qui se terminent avec un
gros code barre bleu et rouge. Je vais répondre globalement :
Les candidats Cadets doivent être bac+2 scientifique. DEUG de sciences, BTS mesures physiques, 1ere année d'école d'ingé,
élève d'école de commerce ...
Je suis donc étonné de l'histoire du jeune bachelier Cadet relattée par Geneviève.
Mon cursus :Après un bac S (ancien C pour ... les plus de 30 ans
) j'ai fait un DEUG Sciences de la Matière (je faisais partie de la dernière promo, ensuite c'est le système LMD qui s'est mis en place)
J'ai fait une licencede physique.
J'ai fait un Master (le M de LMD), qui est un pack en deux ans regroupant les ex maitrise et DESS, en électronique embarquée & systèmes de télécommunication.
Que de noms barbares pour dire qu'après le bac je me suis reposé pendant 5 ans dans des amphis (pas toujours) bien chauffés, les trois premières années en faisant des sciences générales, les deux dernières en me spécialisant un peu plus en électronique.
Je n'ai donc pas de diplôme d'ingénieur, comme 60% des ingénieurs français, mais j'occupe bien cette fonction en entreprise.
L'histoire des pistonsm'étonne un peu. Je pense que ça serait une excuse facile pour essayer de me consoler. Air France propose selon moi une des sélections les plus équitables du milieu aéro. Justement Jan, les épreuves ne sont pas basées sur des maths pures et dures ou sur de la physique, comme à l'ENAC. Il ne s'agit là que de logique, de tests de rapidité, de lectures de courbes ... Il faut être très fort pour terminer le processus de sélection. A l'issue, si deux candidats ont un score équivalent, peut-être que le fils de CDB sera effectivement privilégié. Mais avant, personne ne reçoit de fleurs.
Pour aller plus loin cliquez ici, chaque épreuve est clairement expliquée. Ca peut paraitre "simple" (après avoir étudié l'énoncé pendant 10 minutes) mais il faut savoir qu'en test vous en avez 40 exemplaires de chaque à traiter en 15 minutes ! (en moyenne)
http://devenirpiloteairfrance.com/selection/selection_epreuves_2a.htm Pourquoi est-ce que je ne mérite pas votre soutien ? Parce qu'il y a déjà quelques temps que je n'ai plus la gnaque. Le fait de voler, de voler à Marignane, avec ces roulages à n'en plus finir derrière les Airbus et les Boeings, le contrôle d'un gros aéroport, et tous mes vols en cockpit de la famille A320, ont "démystifié" cet univers autrefois innaccessible.
Ma nouvelle vie d'actif, cette reconnaissance en entreprise (qui passe par les premiers salaires), me propose une existance pour le moment très exaltante.
Un ami copi 737 dans une "petite boite", qui est passé par la "petite porte", m'a tenu ce discours :
"Moi je pilote un 737, ça reste répétitif. Une fois que j'ai atteint le siège droit d'un avion de ligne, il ne me reste plus beaucoup de possibilités d'évolution, à part passer CDB. Je fais des rotations en pleine nuit, je fais des mises en poste très tot le matin, je poireaute pendant les escales. Les salaires ont baissé. Toi tu as chaque fois de nouveaux projets. Tu execerces une activité créative, intellectuellement très enrichissante, qui change constamment. D'un certain côté j'envie tous mes amis ingénieurs. J'en ai un qui a tout plaqué, il a été pris chez Air France. Et ben je peux te dire qu'il en bave ! Il enchaine les rotations tous les jours, il n'en peut plus." Cette personne est un vrai passionné au départ, et malgré ces propos, je ne pense pas que ce soit un blasé. Mais ça fait réfléchir.
Mon métier me plait beaucoup. Je suis loin d'être un passionné en électronique pourtant. Pourquoi aller m'enfermer dans un cockpit d'avion de ligne ? Une fois qu'on capture l'oiseau, si beau lorsqu'il vole, et qu'on le met en cage, pourquoi est-ce si triste ? (instant lyrique)
Je peux voler par ailleurs. Sur DR400. A St Cyr
Puis passer sur une plus grosse machine. Mettre des sous de côté, et passer un IR.
Et ainsi de suite, pourquoi pas.
Devenir intervenant de BIA dans des lycées, transmettre sa passion.
Et continuer de lever la tête lorsqu'un "gros" passe en l'air, avec chaque fois un petit pincement au coeur.