Budget avion par mois

[Philippe Warter]

C'est sûr que l'argent compte pour beaucoup dans les abandons mais c'est un peu réducteur.
En fait c'est un cercle vicieux.
Quand on sort de formation, 2 grandes possibilités se dégagent : on a les moyens de voler beaucoup, ou pas.
Si on a les moyens de voler beaucoup, on acquiert de l'expérience, on se sent de plus en plus à l'aise, et tant que l'argent suit, ça roule.
Dans le cas contraire, on vole beaucoup moins que pendant la période de formation, on ne progresse pas, on commence à se faire peur en voyage, les vols locaux finissent par ennuyer, et c'est l'arrêt.
C'est notament le cas des jeunes actifs qui consacraient une grosse partie de leurs revenus à l'aviation; puis qui fondent une famille et désormais consacrent l'essentiel de leurs revenus à leurs enfants et à leur logement pour plusieurs années.
Il faudrait que les clubs trouvent un moyen de garder ces membres "au chaud" avec une présence moindre, une activité réduite. Ce n'est pas évident.
J'avais essayé à une époque de proposer des vols en "passager actif", avec une participation financière moindre, voire pas de participation du tout, en voyages, pour qu'en plus des 12h annuelles les personnes concernées volent et participent à la vie du club. Ca n'a pas très bien marché. Non pas que les pilotes "payant plein pot" refusent, bien, au contraire, il y a très souvent une place libre dans les avions lors des voyages. Ce sont les "non payants" qui ne participaient qu'une fois ou deux, et ensuite ils arrêtaient de faire fonctionner le système, peut-être un peu gênés, se trouvant eux-même "pique-assiette". Et pourtant ça n'est pas un problème pour les autres. Quand je prends un Régent pour aller à la mer, qu'on soit 3 ou 4 dans l'avion ne change rien à la somme que j'avais décidé de consacrer à ce vol.

[Daniel Michiels]

Je crois que le motif est exactement cela.Le voyage a un cout et n'est que rarement possible avec un avion de club,car il y a un minimum d'heures de vol par jour.1 semaine à 2h de vol minimum par jour représente 14 h soit +-1.400 euros minimum.Car dans certains clubs,c'est 3 h mini/jour.A cela il faut ajouter tous les frais afférents au voyage.Hotels,retour en train,resto,et j'en passe,lorsque la météo se dégrade.

Le voyage est à mon avis réservé à des pilotes ayant le temps.Sinon,c'est du vol local et rapidement cela fatigues.Je crois que c'est la raison de beaucoup d'abandons.D'apres ma petite expérience,l'aviation est mono loisir et permet peu d'avoir plusieurs loisirs.C'est piloter ou jouer au golf (pas pour l'argent,mais parce que ce sont deux activités demandant beaucoup de temps libre).

[Papa-Hotel]

Dans mon club on combat ça avec les voyages club. Le résultat est : probant ! car les gens partent pour 1 semaine ou 3 jours, ou la journée. Volent entre 1h et 15h selon les voyages et sont dans un cadre rassurant, avec 2 autres pilotes à bord. Et en plus comme on emmene un instructeur à chaque fois on a des éleves qui font leurs navs sur le trajet ! c'est pas beau ça ?

Mais ça nécessite un bénévole qui dégrossit le travail. on y arrive, on fait 1 voyage d'une journée en semaine par mois, un voyage de 3 à 10 jours par mois. soit cette année entre autres et en vrac : Berlin, la croatie (le nord puis le sud), le maroc, Lacave, Guernesey, chateaux de la loire, Connemara, Ouessant, Millau, Montblanc, Strasbourg...

Certains font tous les voyages (et oui... ils ont bien de la chance ) d'autres qu'un (ou deux) et d'autres aucun. Mais ca fait des heures pour le club, ca participe à l'ambiance et ça permet à certains de rester impliqués et d'oser faire des navs...

[pfiquet]

Personnellement, je me retrouve assez proche de l'approche de Daniel.

Lorsque, fin 2000, je me préparais pour les examens théoriques et pratiques après 45 heurs d'apprentissage, un toubib m'a annoncé (à tort, je la sais maintenant) la découverte d'une tumeur douteuse. A ce moment, alors que je devais aussi repasser le médical annuel (56 ans),je me suis fait à l'idée que je ne pourrais pas réussir à combiner les opérations ou traitements avec les contraintes administratives du pilotage et, sans abandonner tout espoir, j'ai commencé à considérer que ça pouvait être la fin.

Quelques mois plus tard, après une petite opération et des examens post-opératoires dans un centre spécialisé qui m'a rassuré sur la gravité de mon problème, je me suis remis en question mais :

- j'avais dépassé les délais de renouvellement de mon médical
- mon épouse m'avait avoué son manque d'intérêt pour les voyages dans un "petit avion"
- mes yeux (léger daltonisme) m'empéchaient d'envisager l'IFR, d'où les risques de frais mentionn"s par Daniel

et pour finir, je devais investir dans l'équipement de navigation soit des cartes, deux casques, un GPS alors que depuis le début de l'année, le rendement des placements de toutes sortes, avec lesquels je finançais mes heures de vol, n'arrêtait pas de diminuer.

J'aurais peut-être pû raisonner autrement, mais pour moi, voler c'était voyager, pas faire 12 heures par an en tours de pistes, alors, j'ai pris la décision d'arrêter.

Ne vous méprenez pas, je n'essaye pas de vous faire pleurer sur mon sort, sinon je vous l'aurais raconté depuis longtemps, mais puisque Daniel et Phil W ont tendu la perche, je vous livre ces lignes en temps que témoignage vécu pour appuyer leurs explications.

[electro]

pfiquet : pourquoi n'essaies-tu pas une autre forme d'aviation qui, sans nécessiter de voyage, ne consiste pas non plus en tours de piste :

* voltige ;
* planeur, etc...

[Papa-Hotel]

Electro, peut etre justement parce que pour Philippe, voler c'est voyager !

[pfiquet]

Effectivement PH, pour moi, voler, c'est voir la terre sous un angle différent, le meilleur à mon avis.

Il faut deux choses pour apprécier une région, la connaître géographiquement puis parler avec ses habitants. L'avantage de l'aviation de loisir , c'est que pour le premier point, il n'y a rien de tel qu'un survol entre 1500 et 3000 pieds AGL (ou ASFC). Ensuite, lorsque tu t'es posé dans un coin qui te plait, pas sur une grande plateforme bien entendu, rien de tel que de faire connaissance avec les gars de l'AC ou d'aller prendre un repas au bistrot du village le plus proche.

Pour moi, c'est ça le tourisme aérien et c'est ce que j'aurais aimé faire. Mais comme je n'ai pas réussi, j'assume la pleine responsabilité de ma décision.

[TiTi05]

Voir mon vol d'aujourd'hui : 6h50 de vol , plein la vue,   pour 33 Euros de Remorquage !!!

Et demain on remet ça !

[Daniel Michiels]

Pareil que toi,philippe.En plus en avion,tu ne sais jamais ou tu arrives.Et tu découvre des régions auquelles tu ne te serais pas interressé.En descendant à Andernos,j'ai ainsi visité à l'insu de mon plein gré,Bourges,La Rochelle,Beauvais,Poitiers,Romans (escale tres chere surtout avec sa femme)toujours pour des imératifs météo.Et des trajets pas prévu,par exemple Beauvais/St Ghislain en passant par Charleville et Namur.

[René-Pierre Teindas]

Bon sang, on vous l'avait bien dit: qu'une femme ça coutait très cher!.

[Leon Robin]

.............. Romans (escale tres chere surtout avec sa femme).................

Romans, ce n'est pas le pied, m'a-t-on dit

[vermot]

................Sauf s'il m'autorise explicitement a le citer, je paraphrace un MP de Leon qui me disait en substance (dans un message fort interessant et qui eleve bien plus le debat que certaines reactions ici) que les gens qui font vivres les aeroclubs sont les modestes, ceux qui volent peu et non pas les riches qui volent beaucoup. Je veux bien qu'il explique le concept, j'ai encore du mal a le saisir..................

C'est tout simple, je n'ai rien inventé, simplement observé depuis que je fréquente les aéroclubs. Dites-moi si mon expérience est atypique ou si je m'égare.

J'ai vu, au fil des années et des clubs, passer des pilotes dont les moyens leur permettaient de voler nettement plus que la moyenne. Le nombre d'heures effectuées leur attirait rapidement une grande considération et, parfois, quelques petits "avantages", comme par exemple disposer d'un avion prévu pour plusieurs vols de pilotes plus modestes, condamnés ce jour-là à rester à terre. Bon nombre  disparaissent après un ou deux ans : l'intérêt pour l'avion a été remplacé par autre chose, ou ils se sont acheté un avion. Plus de sous au club.

Les petits pilotes modestes, ceux qui font la moyenne nationale d'heures de vol, parfois un peu moins, parfois un peu plus sont, curieusement, ceux qui restent le plus longtemps, année après année. Ce sont les fidèles, ceux qui permettent de prévoir, à peu de choses près, le nombre de membres de l'année qui vient. Passionné, mais n'ayant pas les moyens d'acheter et entretenir un avion, le club est leur seule possibilité. Ils ne font pas beaucoup d'heures, mais ils sont plus nombreux que les autres. C'est avec les modestes qu'on bâtit des succès. Normal, ils sont les plus nombreux. Ou alors, il faut faire dans l'hyper luxe, l'exclusif, le haut de gamme. Mais là, on sort du domaine de nos aéroclubs.

Une petite observation, vécue elle aussi - et pas qu'une fois - ce sont des gens de la première catégorie observée, à qui on manifestait beaucoup d'égards, que j'ai vu "planter" les plus belles "ardoises" dans des clubs. Curieusement, j'en ai vu plus rarement laissées par des "modestes" et encore, la plupart du temps honorées, avec retard et par épisodes, mais soldées au bout du compte. Jamais pour les ardoises "flamboyantes".

Pour fixer les idées et parler chiffres, la plus belle de ces ardoises se montait à 17000 francs en 1970 (à peu près autant en euros aujourd'hui).

Léon, bonne vision. Pour la première partie de ta réponse, c'est exactement mon cas, sauf que je suis resté membre actif du club.
Pour la deuxième partie c'est également très près de la vérité.
Quand à la fin de ton message, je l'ai aussi vu chez nous, mais dans une moindre proportion.

[vermot]

Un quoi?
Aie le courage...

Ce n'est pas un manque de courage, mais de la retenue, voir de la courtoisie.

J'avais tellement le choix que j'ai préféré mettre des ...

Mais comme tu insistes, celui qui me venait en tête tout de suite était: sale type, suivi de peu par pauvre type et ensuite, la décence m'empêche de les écrire ici.

Juste en passant, je ne me considère pas comme riche, mais comme privilégié.

[S205R]

Dans un aéroclub où j'ai mes plus beau souvenir, il y a un repas tous les mercredis avec une dizaine de personnes, et biens c'est exactement l'image de la population des actifs français, agriculteur en moins sans doute du fait que l'ac n'est pas à la "campagne".

J'avoue ne mettre jamais posé la question des revenues de chacun , ni sa religion ou ses idées politiques et aucun n'a cherché à nous en informer. Je les en remercie tous, c'est sans doute pour ça que l'on se revoit avec plaisir trop rare mais toujours avec un seul point commun: LES AVIONS (et les femmes aprés quelques verres)

Alors Guilhem je te plains et te prédis un longue et riche vie d'aigri

[Pilisi]

Les donnes de ceux qui depensent relativement peu sont biaises car derriere tu as necessairement d'autre imperatifs (loyers, bouffe, femme - ca ca coute cher - enfants - encore plus), je suis d'accord.

Tu as raison je coûte à Gator plus cher que Sobek, d'ailleurs j'ai réussi à le convraincre de revendre Sobek pour compléter ma garde-robe, avec l'été qui arrive tu comprends faut renouveller