maxou a écrit:Bonjour gma,
Et merci pour ta réponse.
Je vais aussi dans le sens de Patrick, pour moi l'erreur systématique consiste en l'altération du cap pour tomber sur quelque chose de gros et immanquable afin de "se retrouver".
En fait, et comme toujours, tout est à la fois du bon sens et de la sécurité pour le carburant, comme beaucoup d'autres choses en aviation.
Pour revenir à la navigation, je me pose la questions de la possibilité de voir le point n+1 quand on est à n...en cas de visibilité réduite, cela me parait pas tout le temps possible ; 172 volant à 110 kt avec un Fb de 0,54, 15 min de vol font 28 NM si je ne me trompe pas.
Autant en cheminement, on ne ne pose pas trop la question puisque par définition on chemine le long d'un serpentin (route, cours d'eau, lisière de forêt...) donc on sait à tout moment exactement où l'on est ; mais à l'estime, j'ai appris à prendre un TOP à n puis de voler à telle vitesse sol et à tel cap et de reprendre la carte avant d'arriver à n+1 pour me recaler sur le trait de navigation, ce qui à mes yeux exclus aussi le fait de de voir son point n+1 quand on est à n.
Ou peut-être ai-je mal compris ?
Bonne journée
Maxime
"Cheminement" ne veut pas dire suivi d'un trait de côte, suivi d'une route, d'un cours d'eau,...
Le "cheminement" est entendu dans le sens de construire son chemin, en naviguant de point en point, qui peuvent être des repères visuels ou des balises radio. C'est la méthode initiale des premieres liaisons aériennes, elle se faisaient la nuit via les phares d'aérodrome. En Anglais le terme retenu est "homing", tiré du repérage fait pour un retour sur ses pas en terre inconnue.
Dans les années trente, cette méthode fut reprise en radionaviation, l'opposée étant la navigation astronomique. Et comme en radionavigation (qui en repris aussi le principe), le "flanquement" est l'opposé, il consiste à naviguer au cap avec une limite (borne), qui peut-être un repère visuel ou un radial, sachant que vous avez suivi un CAP (corrigé du vent ou pas).
Lorsque la borme est précise, c'est du vrai "flanquement" (on dit alors qu'il y a "levé de doute"), à l'inverse, lorsque il y a doute sur l'arrivée (Hea ou nature du repère), c'est le principe de l'erreur systématique (poursuite à un cap et pendant un temps estimé ou jusqu'à un but supposé connu).
Et ce sont les deux mamelles de la "navigation à l'estime", officialisée dans les années 50 (enseignée) mais pratiquée bien avant :
-Le cheminement (navigation à vue de repère en repère),
-Le flanquement (navigation au cap vers une estimée, la Hea, qui sera confirmée par un "levé de doute" (repère visuel d'identification).
Lorsque vous naviguez en flanquement (suivi d'un cap choisi), sans Hea, mais avec un "levé de doute" (objectif connu), vous pratiquez le principe de "l'erreur systématique".
C'est le même principe en radionavigation, sauf que les repères sont des balises radio (NDB, Locators, VOR), les "flanquements" des QDR ou QDM VOR.
En VFR "on top" par exemple, on demande justement un moyen "radionav" car c'est exactement la même méthode de navigation (le repère radio remplaçant le repère visuel).
Exemple : Ci dessous, cas de cheminement, le repère n+1 est la centrale de Chinon, visible depuis le Mans, au 065. Il n'y a pas de cap assigné, ni d'estimée, le pilote va vers le point.
Autre exemple, pas de repère particulier connu, navigation en "flanquement", le pilote suit un cap déterminé et jusqu'à une Hea. Au bout, il doit trouver un repère connu, c'est le levé de doute.