OK Léon. Je laisse le problème des restos un moment de côté et je reviens au sujet principal du post.
L'abandon en masse des pilotes après le passage de leur PPL, à l'évidence relève de multiples causes qui, entre autres, sont :
1) Si un certain nombre de gens sont capables de se financer entre 8000 et, en gros 12000 € pour se payer une licence, il faudra piloter par la suite, régulièrement et souvent si l'on veut un niveau de sécurité satisfaisant. Passer le PPL n'est donc pas une dépense ponctuelle, mais un engagement à des dépenses régulières. Je ne sais pas si tous ceux qui se décident à devenir pilote privé en ont conscience. Les responsables de club font-ils les explications nécessaires à ce sujet lors de l'inscription,je n'en suis pas sûr non plus. Ils ne vont pas se priver d'un"client" en le décourageant par avance.
2) Lassitude : Voler coûte cher et si c'est pour faire toujours la même chose, cela ne met guère souvent, plus d'une ou deux années pour que notre pilote se rende compte qu'il dépense beaucoup d'argent pour un plaisir de moins en moins évident. Sans parler du stress qui, à chaque nouveau vol, s'installe petit à petit dans la tête d'un pilote qui vole 12 à 15 heures par an. On ne sort plus de ce que l'on connait. Le stress augmente de même que la lassitude, et le plaisir diminue. Cercle vicieux qui amène immanquablement à l'abandon.
3) Le coût : il est réel et la seule question que l'on doit se poser, c'est : est-il possible de le faire baisser, et si oui comment? Je réponds à cela qu'il y a quelques solutions. Sans baisser un coût mensuel souvent incompressible pour le pilote, il me semble possible de faire plus d'heures pour le même coût.
- Choix des machines par le club. Voler sur des machines moins chères. On n'est pas obligé de faire des tours de pistes, seul dans un avion à quatre places avec un moteur de180 ou 200 CV. On change de machine, au moins en local et on combat l'ennui en pilotant des machines différentes.
- Quand on veut voler plus loin, on vole à plusieurs. Partir à 3 ou 4 dans un avion où chacun met une heure de sa poche, ça ouvre des horizons. Cela ne coûte pas plus cher, mais on est plus longtemps dans l'avion,on profite de l'expérience de pilotes qui peuvent être plus chevronnés, on va plus vers l'inconnu et au final on prend plus de plaisir dans une sécurité accrue. On partage avec d'autres. Humilité obligée cependant ...
- Au niveau du club, le principe du tarif horaire unique est-il le seul possible ? Achat de blocs d'heures, tarif dégressif ? Assumer régulièrement une partie des frais fixes et en contrepartie se voir appliquer un tarif horaire réduit permet (j'en ai l'expérience) de voir réduire le coût final horaire à partir d'un certain nombre d'heures. Cela a été tenté à Angers, et si cela n'a pas marché j'ai la conviction que c'est parce que ce système tarifaire a été imposé à tout le monde. Il me semble possible d'offrir le choix d'un tarif à l'heure (plus élevé) ou la prise en charge d'une partie des frais fixes en contrepartie d'un prix de l'heure réduit.
4) A la charge du club : Contre les avis de certains lus dans ce post, je rejoins l'idée que la présence de nombreux clubs différents sur une même plateforme ne se justifie pas toujours. Certes il y a des clubs historiques dont les spécificités et/ou la taille ne permettent pas les fusions, mais dans combien de cas, la présence de plusieurs clubs ne relève-t-elle pas de l'incongruité la plus absolue, ayant souvent pour origine de simples problèmes de personnes qui ont oublié la notion de l'intérêt général. Mutualiser les moyens en machines, locaux ou moyens humains permet toujours d'améliorer l'offre sans augmenter les coûts. La fusion, lorsqu'elle est possible, est sûrement un bon moyen d'améliorer la situation d'autant plus facilement, que dans ce cas, elle n'a pas pour vocation d'accroitre une rentabilité destinée à quelques crocodiles qui guettent...
Des clubs fusionnés, ce sont pour tous, des machines plus nombreuses et différentes, mieux utilisées, des présences accrues pour l'accueil, des hangars moins chargés, des rencontres nouvelles. Bref des différences au bénéfice de tous.
Tout le monde a bien compris que le chantier qui vise à limiter l'abandon de l'activité par de trop nombreux pilotes est immense, et que si une solution unique et universelle existait, cela se saurait. Il faut s'attaquer au problème sous de multiples angles en se disant que chaque avancée, si minime soit-elle est importante. Encore faut-il ne pas avoir en face de soi des responsables ou des pilotes qui, à chaque proposition nouvelle, se réfugient par avance dans un refus poli, un hypocrite "ce n'est pas possible" ou un timide "je ne crois pas que ça va marcher". Qui ne tente rien n'a rien.
Bons vols.