Le forum des pilotes privés

Ratkiller a écrit:

Hey, c'est le proxalert que Mélusine  vend dans les petites annonces !

Pour ceux qui n'ont jamais vu le display d'un RA dans un TCASII, voici celui typique de celui qu'on avait dans les jumbos dans les années 90. La bande verte dans le vario est le target pour assurer l'évitement.

Le Proxalert n'est pas un TCAS, les TCAS intérrogent les transpondeurs proches et dialoguent entre eux pour définir une procédure d' évitemment.

Le Proxalert écoute seulement les réponses des transpondeurs interrogés par les stations sols ou TCAS des avions commerciaux, il affiche alors les trois avions les plus proches dans un volume paramétrable en altitude et distance, cet affichage comporte: le code transpondeur, le niveau, la tendance (montée ou descente) et une estimation de la distance basée sur l' intensité du signal reçu.

Muni d'une antenne intérieure dans un avion métallique cette estimation de distance est toujours fausse, en particulier fortement majorée pour les avions masqués se trouvant dessous.

Dans un CNRA ou un ULM il est possible d' installer une antenne extérieure assurant une meilleure estimation de la distance.

Le mode de fonctionnement de cet appareil implique les conséquences suivantes:

Tous les avions volants en altitude sont détectés par les radars secondaires sol (si leur transpondeur est en service)  et donc perçus par le Proxalert, il n'en va pas de même pour ceux volant à basse altitude hors de portée des radars secondaires, ne leur répondant pas et donc non détectés par le Proxalert.

Une façon d' apprécier l' efficacité du Proxalert est d' observer les réponses de votre propre transpondeur s' il répond vous pouvez en déduire que ceux qui volent à votre altitude et au dessus sont détectables, dans le cas contraire il faut le considérer comme inopérant au moins pour tous les avions se trouvant à votre altitude et en dessous.

Le fait d' observer l' appareil est bien sûr contre productive pour la surveillance du ciel, il est indispensable de le raccorder au casque avec les cordons fournis, chaque détection d'un avion nouveau est alors annoncée par un Bip, il suffit alors de regarder l' écran.

Mais attention le bip ne fonctionne que si l'on ne paramettre pas l' altitude de détection sur illimitée.

Cet appareil est utile surtout pour la navigation en altitude, mais attention à proximité d'un terrain mal désservi par les radars secondaires il peut être trompeur, il serait bon que l' administration publie des cartes de couverture du réseau des radars secondaires en fonction de l' altitude, ce qui permettrait une meilleure appréciation de l' efficacité du Proxalert en fonction des terrains pratiqués.

[quote="mixture17"]

il serait bon que l' administration publie des cartes de couverture du réseau des radars secondaires en fonction de l' altitude, [quote]

Ca m'étonnerai. Cela doit, quelque part, être classé "Defense Nationale"

Il y a un mois environ, je suis monté au club. C'était en semaine, un mardi je crois. J'avais fait la météo, les NOTAM, tout ce qui va bien pour voler joyeux.

Juste après avoir poussé les lourdes portes du hangar, j'ai levé les yeux vers le ciel. Pour contempler les cumulus qui bourgeonnaient comme si on était en été... (en fait, on était en été !)

Et je l'ai vu ! Un superbe parapente ! Seul, perdu sous le coton qui l'aspirait.

J'ai immédiatement sorti mon portable, prêt à faire le 18 (ou le 223).

Je l'ai suivi des yeux pendant un bon quart d'heure. Il transitait tranquillement de pompe en pompe.

Heureusement, il a eu de la chance : il est resté dans la R45 pendant tout son transit lent et majestueux sans qu'un furieux ne vienne l'empâler de ses 10 tonnes rugissantes.

Je suis prêt à parier qu'il n'était pas équipé de transpondeur, ni de proxalert, ni de quoi que ce soit sinon de sa seule voix pour prévenir les intrus pénètrant son périmètre vital...

Les équipements de sécurité, c'est super ! Ca ne doit pas endormir le regard et tromper la vigilance !!!

My 2 cents.

Expérience semblable de rencontre avec un parapente il y a quelques semaines dans les zones actives de Salon, moi 4000 ft en descente, lui vers 3500 ft. Le tout se passait en contact radio avec Salon, évidemment, qui nous avait donné un code transpondeur et nous voyait bien sur son radar, mais a été surpris (très, apparemment) d'apprendre la présence du parapente, qu'il ne voyait évidemment pas. Cela dit, une voile rouge-orange sur fond de ciel bleu (>30 kts de Mistral, gonflé le gars !) ça se voyait bien, et de loin.

Gator a écrit:

mixture17 a écrit:

il serait bon que l' administration publie des cartes de couverture du réseau des radars secondaires en fonction de l' altitude,

Ca m'étonnerai. Cela doit, quelque part, être classé "Defense Nationale"

Les secondaires n'ont pas grand chose à voir avec la défense nationale (un bon paquet sert uniquement à la gestion du trafic civil) et une carte retraçant leurs implantations doit bien exister quelque part. Par contre, une carte définissant les zones couvertes en fonction de l'altitude, là ça devient difficile vu le bordel que c'est déjà avec les espaces aériens...

je crois me souvenir qu'il est spécifié que la France est couverte partout en secondaire au-dessus de 6000 ft. Evidemment, et heureusement, il y a plein d'endroits où la couverture descend bien plus bas.

En région parisienne on peut considérer qu'on voit tout (secondaire, mais aussi primaire) ce qui bouge, du sol au plafond dans les 40 nautiques de Paris, et au-dessus de 200 ft/sol dans les 80 NM.

A titre personnel, je saoûle mon club avec cet appareil afin de le faire installer dans le DR-221 du club qui sert à la formation des élèves à la nav (enfin, il sert aussi pour les voyages des pilotes déjà formés, il n'est pas réservé aux élèves) : je suppose (je n'ai pas encore commencé les navs) qu'on doit voler aux environs de 3500 ft en moyenne, voire 5000 ft, donc ça peut avoir du sens d'avoir ce petit instrument. Surtout qu'un élève en nav doit, au début, passer pas mal de temps le nez perdu dans ses cartes car il n'a pas encore de routine efficace de suivi du terrain... donc, même si ça ne doit évidemment pas remplacer les yeux, ça ne peut pas faire de mal.

electro a écrit:............... Surtout qu'un élève en nav doit, au début, passer pas mal de temps le nez perdu dans ses cartes car il n'a pas encore de routine efficace de suivi du terrain................

.... ou la meilleure manière de se perdre ! On navigue en suivant la route prévue et en identifiant les repères, on confirme sur la carte. C'est dehors que ça se passe, car l'avion ne suit pas la carte, mais une route au dessus du paysage réel.

Si on passe plus de temps à regarder la carte que l'extérieur, on est à peu près certain de se perdre, ou, putôt, on est déjà perdu. Le corollaire, c'est ensuite de chercher à faire correspondre ce qui est sur la carte avec ce qu'on voit au sol. C'est étonnant la force d'auto-persuasion qui permet à un pilote égaré de faire correspondre une agglomération ronde traversée par deux routes à angle droit sur la carte avec un patelin rectangulaire traversé par une route à proximité d'une voie ferrée : P... de carte pas à jour !