Vous aimez (mieux) le Transall ?
Posté: Mercredi 19 Décembre 2018 13:24
aviateur bourbonnais a écrit:Bon, honnêtement, à part la nostalgie d'un temps que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaitre, lorsque vos genoux étaient d'acier, et vos hanches pas de titane, je ne vois pas ce que vous trouvez à la grise.
Bruyante, pas performante, polluante, gourmande, lourde, ...
Pas sur qu'un seul opérationnel ait regretté l'apparition des Transaux.
Le Transall est fragile ! Si une radio tombe en panne, il ne peut plus voler !
Vous en doutez ? Je nââârre...
En ce vendredi après-midi du 13 août 1999, je file sur la N10 en direction de ma maison familiale dans le Périgord. Nous approchons d'Angoulême et je lorgne le panneau indiquant "Aérodrome de Brie-Champniers" (il n'avait pas encore pris le nom pompeux "d'Aéroport International").
- Mémène*...dis-je à mon épouse d'une voix douçâtre, en guise de préambule.
- Je vais saluer quelques personnes à l'aérodrome, il y a les championnats de France de parachutisme actuellement. J'en aurai pour 10 minutes, c'est juste à côté.
-...Pas longtemps, hein ? répondit la soupçonneuse.
J'avais écrit par ailleurs que je distribuais quelques subsides de mon employeur à la fédé de parachutisme et j'avais jugé opportun de passer saluer l'équipe.
- Salut Philippe ! C'est gentil de passer nous voir. Tu viens sauter ? m'annonça tout-de-go le président
- Non, c'est juste une visite de courtoisie et de toutes façons je n'ai pas mon matériel.
- Qu'à cela ne tienne ! Qu'on lui apporte le nécessaire !
M'habillant dans les boutiques de prêt à porter, un rien m'habille.
Pendant ce temps là, je lorgnais le Transall qui attendait sa fournée suivante. L'Armée de l'Air avait assuré sa participation à ces championnats de France et mis à disposition un équipage et le C160.
- Tu ne vas pas sauter tout seul, hein ? Je te présente le Général Pêche-Abricot (je ne révèle pas son nom, mais le sobriquet que certains lui donnaient dans son dos). Ce quatre étoiles assurait la fonction de commandant des Forces aériennes stratégiques et accessoirement était parachutiste.
Nous nous installons tous les deux au milieu des compétiteurs et attendons, assis à l'avant de la soute.
L'ambiance est plutôt à la concentration, et les visages des équipes de vol relatif à 4 sont tendus. A la clé, il ne sortira qu'une équipe championne de France !
Le bruit de l'APU est strident et couvre presque les conversations. L'attente nous parait longue et on se demande pourquoi nous ne partons pas. La réponse ne tarde pas à venir : un membre d'équipage descend du poste et vient nous annoncer "qu'une radio est en panne et qu'ils ne peuvent assurer la rotation au-dessus du terrain. Ils nous faut descendre car ils repartent à Cognac". Là-dessus, le gars tourne les talons et remonte dans le poste.
Nous nous regardons médusés, car tout un chacun sait qu'un avion comme celui-ci dispose au moins de deux radios. Seulement, il était 18 heures et les heures supp ne debvaient pas être payées.
Le gégène ne dit rien et sort son mobile. Je n'entendrai pas ce qu'il dit, mais la conversation fut brève et ponctuée par l'exclamation à l'adresse de tous :
- C'est réparé !
- Un hourra pour le général ! Lança un compétiteur. C'est le meilleur réparateur de radio que je connaisse !
La-dessus, la porte de soute se referma et on ne revit plus le pilote.
Poste de pilotage d'un Transall
Pour le "plaisir d'essence", le pupitre de transfert pour ravitaillement en vol.