Le forum des pilotes privés

Bonjour tout le monde,

*je précise que la situation envisagée ci-dessous ne me concerne pas actuellement*

Il est interdit de percevoir une quelconque rémunération contre le pilotage d'un avion avec PPL, mais le partage (recouvrement total) des frais est possible entre différentes personnes.

Vous est-il arrivé de piloter pour un déplacement professionnel ?
Avec des passagers (collègues, supérieurs ...) ?

Si oui, y a-t-il eu signature d'un papier de reconnaissance de la non-garantie de départ, arrivée, ponctualité etc ?

Quand je vois les déplacements à la noix qui prennent des heures en bagnole alors qu'une heure et demi de DR400 diesel suffit

Je pense que c'est surtout accidentogène.
La pression pour arriver à destination coûte que coûte risque fort d'être un jour plus forte que la raison...
Sans parler du retour bien crevé après une journée de travail.

Pour les raisosn évoquées par l'ami Patrice, je dirais :

Réservé aux IFR (et encore, expériementés et à fort caractère... Il reste plus que Jan )

Je crois avoir lu des rapports d'accidents survenus justement dans ce genre de vol "professionnel"

Pierre H. a écrit:
.......Vous est-il arrivé de piloter pour un déplacement professionnel ?
Avec des passagers (collègues, supérieurs ...) ?

Je connais plusieurs pilotes qui se déplacent, de temps en temps, avec leur avion dans un cadre pro mais pour ceux dont la qualif est uniquement PPL VFR c'est seul (ou du moins sans collégue de boulot, supérieur ou pas). C'est donc joindre l'utile à l'agréable.

Dans ce contexte là, c'est sur un plan comptable et fiscal que c'est plus difficile à gérer bien qu'il soit prévu que tu puisses utiliser un véhicule perso (ou de location) pour un déplacement pro. Comment faire accepter la similitude ?...

Patrick

Joindre l'utile à l'agréable, je l'ai fait cet année pour un déplacement professionnel entre Lyon et le Luxembourg. Il faut absolument se dégager des contraintes de temps pour envisager ce type de voyage, car en étant TT/PPL VFR, on est dépendant fortement de la météo. Je suis parti un dimanche après midi de juillet avec retour le mercredi en ayant une vision mto à 3 jours et une possibilité de report de 24h pour mon retour. Dans tout autre cas, à éviter car le stress du voyage s'ajoute à celui du travail.
Dans mon cas, le cout de location de l'avion restait inférieur (100€) au coût du billet Air France Lyon Nancy, donc pas de problème de remboursement.

je l'ai fait de tres nombreuses fois mais il faut tenir compte des éléments suivants:
en semaine une dispo avion en club est facile, sans mini d'heures.
le problème météo pour nous les VFR est crucial. cela m'a amené a foncer tete baissée dans des météos douteuses, meme en plein été. donc de nombreux arrèts, des demi tours limites. en général je fais toujours une réservation avec AF pour assurer le coup. il m'est arrivé de laisser tomber le vol en VFR, de partir à orly, de faire le vol en cockpit avec AF et de découvrir une météo VFR acceptable, seule une bande autour du terrain (région) empèchait le déco.
partir à deux est aussi économique qu'un billet AF(tarif normal). un billet easy jet est moins cher. le problème majeur dans les groupes (de société) c'est l'assurance transport. nous sommes assuré lors que l'on prends le train , l'avion de ligne, la voiture perso ou société. par contre la société n'assure pas les vols en avion léger. j'ai contourné tout cela. j'ai emmené quelques collègues en vol mais en général, je suis tombé sur des personnes peu motivées pour ne pas dire éffrayées par un vol de 3 ou 4 heures (dR400/C172 etc). je n'ai jamais fait signé de décharge.
finalement et avc un peu de recul, je limite maintenant ce genre de vol, étant passé une ou deux fois tout pret de la gamelle, la dernière fois pres de limoge malgré une météo correcte au départ et une dégradation tres rapide et imprévue au sud de bourges. les limites du VFR.
attention aux locations d'avion en AC rémunérées par les personnes transportées. cela se sait rapidement et des problèmes surviennent avec vos anciens amis. gaffe.
yp

Thierry Rose a écrit:Joindre l'utile à l'agréable, je l'ai fait cet année pour un déplacement professionnel ....................... donc pas de problème de remboursement.

Il faut quand même un justificatif non ?

yankeepapa a écrit:je l'ai fait de tres nombreuses fois ...........................yp

En dehors de l'aspect strictement aéro (MTO, personnes transportées, assurance, etc...) c'est la partie comptable ou fiscale qui m'interesse. Comme on sort du domaine du forum les infos en MP seraient les bienvenues

Patrick

Je dirais que comme c'est un déplacement avec un véhicule personnel (hors cas de location à un aéroclub), on doit pouvoir se faire indemniser sur la base d'un forfait kilométrique.

A vérifier.

Manu

J'ai toujours fait comme cela : au retour remboursement suivant note de frais "véhicule personnel" : distance aller et retour par la route (n'importe quel logiciel type michelin ou mappy le fait) multiplié par le taux légal correspondant à ma voiture .

Ca m'a payé quelques heures de DR 250 et Régent !

à noter que quand on va en déplacement avec un collegue ou un supérieur hierarchique il faut que le pilote soit directement impliqué dans le motif du déplacement : j'étais conducteur de travaux dans le batiment et je n'allais qu'aux réunions de chantiers que j'avais en charge (avec ou sans collegues). Autrement c'est du transport !

Salut,

Je l'ai déjà fait pour mon job   !


On est couvert par aucune assurance !!!!!!

ATTENTION : pas vue pas pris, mais pris pendu  !!



Marc

Sack Time a écrit:........ Je l'ai déjà fait pour mon job   !
On est couvert par aucune assurance !!!!!! ..............

Il fut un temps heureux où l'entreprise dans laquelle je travaillais l'acceptait ... et où son assurance couvrait le risque. C'était dans les années 70 mais, pour tout dire, un des pontes de la direction était pilote privé et président de la section aéro du club d'entreprise. Pour compléter, le chef-pilote de la filiale exploitant la flotte d'entreprise (parmi les premiers à avoir des Falcon, alors encore appelés Mystère 20) était instructeur en club. ça aide, mais n'a duré qu'un temps.
C'est surtout la judiciarisation des 20 dernières années qui a beaucoup changé la donne.

Cela dit, je suis totalement de l'avis de tous ceux qui mettent en garde contre le mélange des genres : contraintes opérationnelles du VFR et contraintes professionnelles. En dehors des possibles limitations juridiques, il faut pouvoir s'offrir le luxe d'une journée franche avant et après. C'est de moins en moins évident de pouvoir s'offrir un jour de vacances avant et après un rendez-vous important au loin. Les rythmes de vie, et surtout de travail ont changé.

Il faut se dire que tant que tout va bien, tout va bien.

Mais comme souvent, c'est en cas d'accident que ça se complique :

- on dira que le pilote n'avait pas à être payé pour voler (réponse : théoriquement c'est pareil avec une voiture, à moins d'être taxi)
- on dira à l'entreprise que c'est elle le donneur d'ordre, ce qu'elle niera en disant qu'elle n'est pas au courant (sauf si elle a déjà défrayé le salarié-pilote)
- dans tous les cas l'assurance éclusera tous les recours avant d'indemniser qui que ce soit
- facteur aggravant : s'il y a des passagers impliqués
- encore plus aggravant : s'il y a des liens de subordination avec le pilote, dans un sens ou dans l'autre (le subordonné renforcera son statut de victime)

Donc on peut le faire, si les conditions sont largement favorables : grand cavok, pas pressé ni de partir, ni de revenir (aller à un salon, par exemple). Si on doit aller signer le contrat du siècle, vaut mieux utiliser un autre moyen de transport, car le vol aura déjà consommé au moins 50% de la capacité de concentration de la journée.
Un moyen déjà vu de contourner un peu la difficulté : être en congés payés au moment du vol. Mais les esprits chagrins rétorqueront qu'il s'agissait d'un vol à visée professionnelle par destination, que le pilote soit ou non en congés au moment de son vol.

Pas facile, la vie professionnelle. Je milite pour la semaine des 18h, une retraite à 40 ans, et un smic à 6000€ (on peut commencer par moi, pour essayer)

Comme précisé plusieurs fois le pb n°1 est les assurances, aucune couverture.
Je l'ai pratiqué, le pratique encore de temps en temps, en tte transparence pour ma Sté, mais avec assurance spéciale. Remboursement sur la base de l'indemnité Km de ma voiture (usage normal).
Et pas question d'emmener un collaborateur.

Ne rêvons pas, en 2007 je n'ai jamais eu les conditions réunies pour utiliser ce moyen de transport (aucune contrainte disponibilté avion).

Merci pour les témoignages !

On fait pas mal de fois le même trajet de 220 NM. 5 heures en véhicule de société ou 4 heures en train. En 2 heures de DR400 TDI ça serait fini ! En plus aérodrome immédiatement sur les lieux de départ et destination.

Enfin je vous rassure, plus une idée amusante qu'une quelconque réelle velléité.